Essai Fiat Panda Cross 0.9 TwinAir : Pharrell avait raison.

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Si vous habitez en zone montagneuse, vous avez sûrement déjà croisé (voir même possédé) une Panda 4×4, cette petite bête qui grimpe aux arbres. Aujourd’hui, elle nous revient avec une version au look bien plus démonstratif, la Cross. L’occasion d’en prendre le volant et de voir ce qu’il en retourne…

Avant de commencer l’essai en lui-même, permettez-moi de vous raconter ma vie durant les quelques lignes qui suivent : en Octobre dernier, pendant le Mondial de l’Auto, j’ai travaillé sur le stand Porsche (la biatch lascive à côté des voitures, c’était moi). Un soir où je terminais plus tôt que la fermeture du salon, je suis parti de balader dans les différents halls, toujours vêtu de ma chemise officielle. Alors que je m’approchais du quartier italien au fond du Hall 1, j’eus un flash. Là, sur le stand Fiat, noyée au milieu des 5oo S/e/X/C/L/Trekking/Living, trônait une fière Panda Cross. Mes pas m’emportèrent vers la petite auto. Sous le regard ébahi des visiteurs et du personnel, je suis même monté à bord…avec un méga sourire sur les lèvres, tout en me promettant de la tester un jour. Souhait exaucé. Alors, cette Panda Cross, toujours aussi cool une fois sortie des moquettes des salons ?

Première impression : « woah » teinté de « hihihi ». Malgré ses 3,69 m de long, la petite Fiat en impose. Contrairement à la version 4×4 normale, qui reprend la –discrète- carrosserie de la Panda « classique », la Cross nous offre un look carrément plus exubérant, ne trompant personne sur ses gènes de baroudeuse. Les larges protections en plastique sur les pare-chocs, la deuxième paire de projecteurs à l’avant, les feux arrière lacés de plastique noir, les sabots couleur alu devant et derrière, les deux crochets rouge vif, tout concourt à ne vouloir qu’une seule chose : la foutre dans la boue. Dont acte. Le profil est quand même assez étrange : pas courant de voir une si petite voiture si haute sur pattes. Je suis en tout cas en amour avec le jaune de la carrosserie, qui je trouve sied parfaitement au caractère de la Fiat et sa bouille rigolote.

A l’intérieur, on trouve une ambiance chaleureuse mais assez minimaliste. La planche de bord est reprise de la Panda classique, mais se voit affublée d’un joli biton bronze/alu. Si les plastiques sont tous durs (comme toutes les autres citadines), l’assemblage et la qualité perçue ne souffrent d’aucun reproche. Même la sellerie, dont on sent bien qu’elle n’est pas constituée de matériaux de 1° qualité, réussit à rendre méga bien, et même beaucoup plus qu’un certain nombre d’autos qui me sont passées entre les mains. Un dernier point sur les contre-portes, qui brillent. Honnêtement, ça fait combien de décennies qu’on n’avait plus vu de plastiques qui brillaient ? Oui mais, quand on s’approche, on se rend compte qu’il y a les lettres P A N D A dessus, et c’est tellement mignon que tout est pardonné.

L’habitabilité, comme on pourrait facilement l’imaginer pour une si petite voiture, n’est pas la plus généreuse du monde, surtout aux places arrière, où des adultes devront composer avec un espace aux jambes réduit (ceci dit, aucun souci au niveau de la tête). Le coffre, lui, est logeable, même si je vous conseille de vous débarrasser du bac en polystyrène –complètement inutile vu sa forme- se cachant sous le plancher pour encore agrandir la capacité de chargement. Et bravo pour les rangements à bord, dans l’ensemble très généreux (mention spéciale à l’immense vide-poche côté passager, ultra pratique au quotidien).

La liste des équipements mérite aussi le coup d’œil : une climatisation automatique aux réglages…bizarres (la mettre à 18.5° vous congèlera, mais, à 19°, l’habitacle se transforme en sauna), un Bluetooth qui ravit sans aucun doute la palme du système le plus bordélique m’étant passé entre les mains (et de loin), sans compter qu’il ne prend pas en charge la musique sur votre téléphone, une absence de feux de position (sur le coup, ça m’étonne, mais le commodo ne permettait que deux possibilités : rien ou feux de croisement), des sièges chauffants qui, si ils ont le mérite d’exister, vous carboniseront le fessier en un temps record –en plus d’un emplacement, sous le frein à main, 100% inatteignable- ou encore la fonction « impulsion » du clignotant qui l’allumera 6 fois, alors que les autres autos se contentent généralement de 3. C’est exactement ce genre de détails qui ont le don de m’insupporter de façon totalement injustifiée.

Et un dernier point sur la partie statique pour vous parler de la forme si particulière qu’on retrouve à tous les coins de cette Panda : le carrond. Pas tout à fait carré, ni vraiment rond non plus. Les doubles paires de projecteurs, les ouvertures dans le sabot avant, la forme des vitres, les passages de roues, la typo, les antibrouillards arrière sont carronds. A l’intérieur, c’est le festival : les compteurs, les boutons de clim et de radio, le levier de vitesse, les appuie-têtes, les poignées de porte, même Aymeric et la jante du volant sont carronds. Ils sont partout.

Allez, il est temps de prendre la route. Enfin, la route… Nous avons une Panda Cross, tout de même. Il nous faut donc découvrir ce qu’il se passe dans les sous-bois. Surtout que cette version spécifique est encore plus tournée vers le tout-chemin que sa sœur 4×4 « tout court ». Je vous parlais tout à l’heure des boucliers spécifiques. Seulement pour faire beau ? Que nenni. Ils permettent surtout un plus grand angle d’attaque et de sortie. Les deux moteurs disponibles voient leurs puissances respectives grimper de 5ch, pour culminer à 90ch pour l’essence (en plus d’un 1° rapport raccourci) et 80ch pour le diesel.

La transmission est elle aussi modifiée, avec l’apparition d’un nouveau mode : le HDC, pour Hill Descent Control. En gros, dans les descentes compliquées, il vous suffira de sélectionner ce mode via la molette sur la console centrale et de lâcher les pédales, la Fiat s’occupant de tout comme une grande. Ce mode vient donc s’ajouter aux deux autres, déjà présents  sur le reste de la gamme 4×4 : un mode Auto, qui envoie en temps normal 98% du couple moteur vers les roues avant mais pouvant en transférer l’intégralité vers les roues arrière en 1/10° de seconde, et le mode 4×4 permanant, actif jusqu’à 50 km/h, où un blocage électronique de différentiel entre en jeu. Je vous arrête cependant tout de suite : je n’ai eu ni le temps ni le terrain ni les compétences adéquates pour tirer tout le jus de cette petite crapahuteuse. Vous trouverez donc juste après une vidéo de notre cher Renaud Roubaudi, testant la Panda dans des situations bien plus périlleuses.

Et en temps normal ? Sous le capot de notre modèle d’essai siégeait le fameux 0.9l TwinAir essence de la marque, développant 90ch et 145 Nm de couple à 1900 tr/min. Et je dois dire que ce bloc m’a causé bien des questions. Alors que j’avais eu (et pas franchement apprécié) la version « musclée » de 105ch à bord d’une MiTo l‘année dernière, j’ai trouvé que le petit bicylindre allait comme un gant à la Panda. Sa nervosité, son grondement si caractéristique et la nécessité de monter dans les tours (vous n’aurez rien sous 2000-2500 tr/min) m’ont enchanté, ainsi que tous les autres bagnolards qui sont montés à bord. En revanche, dès qu’une personne « normale » entrait dans la Fiat, il énonçait tous les défauts que j’avais relevés au volant de l’Alfa, avec notamment une sonorité bien trop présente et rapidement agaçante. Du coup, je suis tiraillé, et je m’en tirerai avec le tour de passe-passe suivant : à vous de voir avec un essai chez votre concessionnaire. En tout cas, tout le monde est d’accord sur l’excellent travail des suspensions, que ce soit sur la route ou dans les chemins, la maniabilité sans faille de l’auto en ville…et une consommation un poil trop excessive. Après 300km mélangeant à parts à peu près égales Paris/extra-urbain/autoroute, l’ordinateur de bord m’affichait 7.5l/100km de moyenne. La transmission intégrale y contribue certes, mais je trouve le résultat un peu trop élevé pour une voiture de 3,69m de long et dépassant à peine la tonne. Il existe certes un mode Eco, mais qui limite le couple à 100Nm et réduit la réponse du moteur. Autant dire que le désactiverez au bout de 30 secondes.

Le tarif, lui, commence à 18 440€ avec une généreuse dotation (jantes 15’’, Bluetooth, clim auto et bien sûr la transmission 4×4), même s’il faudra compter 20 185€ pour notre modèle. Cela représente un écart de 3 300€ par rapport à la version 4×4 classique de base, certes –beaucoup- moins bien équipée (pas de radio, petits enjoliveurs etc). Reste une grande question : est-ce que c’est cher pour ce que c’est ? Il faut quand même le vouloir pour mettre 18 500 € dans une voiture de moins de 3,70m de long, et surtout pour une Panda. En revanche, je ne connais pas beaucoup de concurrentes à l’offre que propose Fiat. Dans la catégorie « 4×4 de poche », il ne reste plus grand monde. Suzuki propose bien son Jimny, qui propose lui aussi des capacités tout-terrain bien réelles, mais beaucoup moins pratique (3 portes) et plus rudimentaire que la Panda. Du coup, on en revient à taper dans du Duster 4×4, dans la même gamme de prix, mais beaucoup plus volumineux… Et loin de proposer la même ambiance.

Car s’il y a bien un point qu’il faut souligner, c’est la bonne humeur que dégage cette Panda Cross. La présentation sympa, les couleurs pimpantes, la présentation chaleureuse, la gouaille de son moteur, tout donne envie d’insérer un large sourire sur son visage. Alors, certes, il a été scientifiquement prouvé qu’être en colère à bord d’une petite voiture jaune exterminait toute forme de crédibilité pour les 5 générations à venir, mais je serais tenté de dire que cela n’arrivera jamais, tant cette petite Fiat sent bon l’optimisme et la joie. Une sorte de manifeste pour prendre la vie du bon côté : on se sent en adéquation avec Pharrell, et on serait même prêt à gesticuler avec lui pendant 24h non-stop dans Los Angeles. Du coup, j’en viens presque à regretter que cette Cross ne soit pas également disponible en traction, qui permettrait à beaucoup plus de monde de profiter de son look tout en réduisant la facture à l’achat, à la pompe et à l’entretien : son esthétique délurée et bien dans l’air du temps la rend bien plus compatible avec un usage strictement urbain qu’une Panda 4×4 normale… Sergio, steuplé ?

29012015- 1280G -_KP79703Un grand merci à Fiat France pour le prêt et à Kévin Goudin pour les jolies photos !

Suivez-moi sur Twitter : @JBPssx.

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