Essai : Volvo V40 Cross Country D4, baroudeuse chic

Essai Volvo V40 Cross Country

Quelques semaines après ma prise en main de l’Infiniti Q30, me voilà de nouveau à bord d’une compacte premium, mais cette fois-ci un peu plus typée baroudeuse : la Volvo V40 Cross Country. Rehaussée et ainsi habillée, cette V40 est prête à affronter tous types de tracés (ou presque) et conquérir l’un des segments les plus en vogues du moment. Alors, est-ce que la marque a réussi ces dernières années à redonner un coup de jeune à ses autos ? Essai !

Un design peu commun

Extérieurement, cette V40 est très sympa avec un design original et élancé, presque sportif. L’arrière est très différent de ce que l’on retrouve habituellement, avec un bossage très marqué. Dans mon entourage, le dessin de la voiture fait débat, il est vrai que pour se diriger vers ce choix c’est véritablement une histoire de goût. Tout comme l’Infiniti QX30, et à l’inverse des plus basiques Mercedes GLA ou BMW X1 qui font souvent l’unanimité.

Pour renforcer son côté tout chemin, la version Cross Country se voit surélevée de 40 mm et équipée de série de barres de toit. Le bouclier avant est maintenant fait d’un plastique noir contrastant parfaitement avec notre livrée « Bleu Ocean II Métallisé ». Il en est de même pour l’arrière avec cette fois l’apparition d’une protection couleur alu, tout comme sur les jupes latérales. Une nouvelle grille de calandre en nid d’abeille fait également son apparition sur la CC.

Parmi les petits plus qui font toujours plaisir lorsque l’on achète une voiture, on peut noter l’allumage des feux arrières lorsque l’on ouvre le coffre, des portes qui se referment agréablement, et la présence de lave-phares.

Pour entrer à bord, bonne nouvelle, pas besoin de sortir la clé, le système Keyless-drive – inclus dans le pack sécurité personnelle (790 €) – vous laisse les mains libres.

Essai Volvo V40 Cross Country

Petite visite à l’intérieur

Pour être franc, j’ai été presque déçu lors de ma première montée à bord… Je m’attendais à quelque chose de plus travaillé et de surtout plus moderne. La console centrale est très sympa grâce à un design original, totalement plat, laissant ainsi la place pour un petit vide-poche. Les boutons façon vieux téléphone des années 90 et le manque d’intuitivité m’ont rapidement dérouté et dérangé lors de mes km parcourus à bord.

Essai Volvo V40 Cross Country

Malgré la présence d’un écran de bonne taille et d’un logiciel plutôt sympathique, il nous manque forcement la fonctionnalité tactile pour rendre l’utilisation agréable. J’ai véritablement été surpris par l’absence d’une telle possibilité. Le GPS est la fonctionnalité qui en pâtit le plus, avec un manque d’ergonomie évident.

De plus, trop de boutons sont présents, et servent souvent à plusieurs choses à la fois ou ne tombent pas toujours facilement sous la main. Je dois reconnaitre que nous sommes peut-être maintenant trop habitué à la facilité et l’ergonomie, il est donc possible que pour certains clients ou après quelques semaines d’utilisation tout devienne plus naturel.

La qualité des matériaux et des finitions est quant à elle totalement au rendez-vous, on se sent vraiment dans une voiture premium avec du cuir, de l’alu brossé, et des plastiques de bonne facture. Quelques détails très sympas sont également présents dans cette version Ocean Race Edition.

À bord il y a très peu de rangements, et les prises 12V et USB cachées dans l’habitacle sont très utiles mais empêche tout branchement de son téléphone si l’on souhaite le fixer au pare-brise par exemple. Un certain manque de place se fait également ressentir pour les grands à l’avant (on touche facilement le plafond), mais aussi au niveau des jambes pour les passagers arrières. Le coffre n’est lui aussi pas le meilleur de sa catégorie, avec 324 litres en configuration standard et jusqu’à 1021 litres en rabattant les sièges (à noter que le plancher n’est pas plat avec une importante marche en plein milieu). On ne se sent toutefois pas du tout étouffé, surtout dans notre version qui jouissait d’un habitacle clair et du toit panoramique (inclus dans le Pack Grand Large à 1800 €).

On se sent plutôt bien au poste de pilotage : le volant est confortable et l’instrumentation agréable. L’affichage est entièrement virtuel et personnalisable selon trois modes (Elegance, Performance et Eco). Le limiteur et le régulateur sont facilement utilisables sur le volant et bien visibles à l’écran ; tout est fait pour faciliter la vie du conducteur, notamment avec la caméra de recul, et même l’aide au stationnement automatique ! C’était une première pour moi et c’est très perturbant, mais cela semble parfaitement bien fonctionner, alors pourquoi s’en priver ?

Enfin, les bons sièges proposés à l’avant comme à l’arrière permettent parfaitement d’avaler les kilomètres sans douleurs.

Plaisir de conduire au rendez-vous

Pendant ces quelques jours, j’ai eu en main la version D4 de 190 ch qui propose 400 Nm de couple. Et du couple ce nouveau 4 cylindres Drive-E il en a ! Peut-être même un peu trop, puisque lors de fortes accélérations à vitesse peu élevée (40/50 km/h), je ressentais une légère mais désagréable sensation de perte de contrôle de la voiture. L’avant semblait se dérober vers la droite ou la gauche. Malgré cela, elle conserve une très bonne tenue dans les ronds-points, en courbe à haute vitesse ou encore en ligne droite en pleine accélération.

Essai Volvo V40 Cross Country

La direction est précise, et couplée à ce moteur D4, la Volvo V40 Cross Country enchaine les virages avec vivacité grâce à un poids contenu de 1429 kg et l’absence de 4 roues motrices (présentes uniquement sur les puissants moteurs essences T4 et T5 de 190 et 245 ch).

La nouvelle boite Geartronic à 8 rapports est très réactive avec peu d’à-coups à l’accélération. Je déplore simplement l’absence d’affichage des rapports lorsque le mode sport n’est pas activé ; c’est peut-être une affaire de goût, mais j’apprécie savoir où j’en suis. D’autant plus qu’à une allure relativement faible, la voiture ne semble pas vraiment savoir à quel vitesse se placer. Dans un rond-point ou après un ralentissement pour un cédez-le-passage par exemple, la Suédoise rétrograde lors de la ré-accélération et nous fait repartir un peu trop sèchement, en nous secouant légèrement.

En avalant les kilomètres, l’ensemble est parfaitement bien géré sur cette Volvo V40 CC : le moteur se place très souvent à moins de 1500 tr/min, offrant ainsi une auto très silencieuse tout en diminuant rapidement la consommation. Mais en écrasant la pédale de droite, ce nouveau moteur se réveille instantanément et nous emmène où l’on veut en un claquement de doigts. Le 0 à 100 km/h peut être abattu en 7,5 secondes, rendant alors la voiture très réactive. Les dépassements se font ainsi en sécurité grâce à d’excellentes reprises, que ce soit sur autoroute ou routes vallonnées. Je n’ai eu aucun mal à enchainer virages serrés et côtes lors de ma virée sur des petites routes sinueuses de Bourgogne, les vitesses s’enchainant en toute fluidité. Le freinage offre également un bon mordant et une précision agréable.

L’appellation Cross Country m’a quand même poussé à l’emmener hors du bitume. Sur des chemins de terre ou de cailloux, la voiture se débrouille plutôt bien et, grâce à sa finition extérieure spécifique, la peur d’abimer la carrosserie s’estompe un peu. La V40 n’est toutefois pas très haute, inutile donc de penser pouvoir faire du tout-terrain en sa compagnie, même si elle passe les bosses et autre mottes de terre dans les champs avec aisance.

Pour votre sécurité, et celle des autres, on est bien à bord d’une Volvo… Huit airbags sont disséminés sur la V40, et même un sous le capot. Ce dernier se déploie en cas de choc avec un piéton en soulevant le capot pour offrir un effet d’amortissement supplémentaire et en recouvrant partiellement le pare-brise. Tout ceci est couplé à une alerte de franchissement de ligne, le système « BLIS » pour les angles morts, des feux de routes adaptatifs, un City Safety qui active le freinage automatiquement pour éviter une collision jusqu’à 50 km/h, et bien d’autres encore…

Bilan

Essai Volvo V40 Cross Country

Avec environ 4500 exemplaires vendus en France en 2015 (toutes versions confondues), la V40 est le deuxième modèle le plus prisé de la marque en France (juste derrière le XC60). Avec un tarif d’entrée à 26 180 € pour le D2 de 120 ch, la Cross Country se place dans la concurrence. Mais avec notre motorisation, notre choix de finition et les diverses options incluses, la facture peut vite monter… Notre modèle atteint ainsi les 43 720 €, dépassant ainsi aisément sa principale rivale : la DS 4 Crossback (essayée ici il y a quelques semaines).

La consommation au 100 km affichée est de moins de 5,0 l, sur 800 km j’étais plutôt aux alentours de 7-7,5 l avec tous types de routes et le pied un peu lourd parfois. Il est aisément possible de descendre à 6 l en conduite normale sur autoroute. Les rejets de CO2 sont eux de 112 g/km sur notre D4, ce qui vous évite le malus (ce dernier n’apparaissant qu’à partir du T3 Geartronic 6 : 900 €).

Alors oui, Volvo a réussi à rajeunir ses voitures grâce à un design original et des mécaniques au niveau de la concurrence. Même si quelques lacunes persistent encore pour l’intérieur. Et vous l’aurez compris, cette Volvo V40 Cross Country n’est pas une voiture tout-terrain, mais si vous recherchez un véhicule original et exclusif, vous permettant quand même de quitter le bitume pour parcourir quelques km sur des sentiers cabossés c’est celle qu’il vous faut !

Il y a quelques semaines, lors du salon de Genève, Volvo présentait un léger restylage de la V40. Très peu de changements sont à signaler, la marque a doté la V40 de la nouvelle signature lumineuse sur les phares, avec la présence d’une bande en forme de marteau. L’habillage de la calandre a été quelque peu revu tout en intégrant le nouveau logo. A l’intérieur, rien ne change, tout comme les motorisations. On espère pouvoir vous proposer un court essai assez rapidement pour actualiser cet article lors de la commercialisation de cette mise à jour.

Je tenais à remercier Volvo France pour la confiance et le prêt de ce modèle.

Crédits photos : Thomas D. (Fast Auto) et Volvo Cars

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