L’Alliance Renault-Nissan reporte de 5 ans ses objectifs en matière de véhicules électriques

Rappelez vous c’était au début de l’année 2010 au moment de la présentation de la Fluence ZE et quelques mois avant l’arrivée de la Nissan Leaf, le patron de l’Alliance Renault-Nissan annonçait haut et fort que le groupe automobile vendrait 1.5 million de voitures électriques d’ici à la fin de l’année 2016. 

Carlos Ghosn reporte son objectif pour voitures électriques Renault à 2020 ou 2021 au plus tôt

Patatra… Dans un entretien accordé au Financial Times, Carlos Ghosn reconnait enfin ce que tout le monde disait (et nous particulièrement !) depuis longtemps : “Cet objectif est totalement irréaliste !”. Le grand patron du groupe industriel confirme que l’objectif de vendre 1,5 million de véhicules ZE d’ici à fin 2016 ne sera effectivement pas atteint. Pour Carlos Ghosn, il faudra quatre à cinq ans de plus pour espérer atteindre cet objectif bien trop ambitieux et loin de la réalité du marché mais aussi de l’état des pays dans lesquels on vend des voitures.

En décalant de 5 ans son objectif, le patron de Renault reconnait implicitement qu’il s’est trompé dans ses “prédictions” qui annonçaient il n’y a pas si longtemps que les véhicules électriques représenteraient 10% du marché mondial automobile en 2020. Renault et Nissan qui proposent aujourd’hui 6 modèles électriques (2 chez Nissan, 4 chez Renault) ne peuvent se dédirent et faire marche arrière sauf à prendre le risque de perdre du crédit face aux marchés et aux investisseurs. L’entreprise ne remet donc pas en cause sa stratégie si ce n’est qu’elle reporte ses objectifs de plusieurs années. Nous aurions été surpris qu’il en soit autrement quand on sait que l’investissement est de l’ordre de 4 milliards d’euros et que l’état français a aidé Renault dans son projet industriel.

Jamais battu, Carlos Ghosn justifie cette annonce en expliquant que le développement très limité des infrastructures de recharge retarde la stratégie de Renault-Nissan dans la domaine des VE. Il faut donc imputer cette erreur stratégique non pas à Renault mais à l’état, aux collectivités locales et bien sur aux acheteurs qui ont toujours peur de la panne sèche du fait du manque de bornes… et non à cause de l’autonomie limitée des VE ou des temps de recharge toujours très longs. Selon Carlos Ghosn, c’est donc bien le manque de bornes de recharge qui refroidit définitivement les acheteurs potentiels de voitures électriques. Et ça se voit puisque dans un marché à la hausse pour Renault, ce ne sont que 503 Zoé qui ont été livrées en octobre 2013 (82eme modèle vendu en France en 2013, 4945 livraisons en 10 mois, 0.3% du marché). La mayonnaise ne prend toujours pas en France mais aussi partout ailleurs sauf peut être en Norvège qui doit être un pays merveilleux aux yeux du patron de Renault !

L’Alliance Renault-Nissan n’a donc pas atteint ses objectifs commerciaux, elle n’a pas sauvé l’ours polaire et doit revoir une partie de sa stratégie en faisant le choix de l’hybridation (light ou non) qui est la proposition raisonnable du moment en attendant soit des améliorations dans le domaine des voitures électriques, soit celui de la pile à combustible ou… celui des voitures fonctionnant au thorium !

Via Financial Times.

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