Essai Peugeot 208 GTi & XY : l’avis de Jean-Baptiste

P1000095Essayer deux voitures en même temps… Voici un cas de figure qui nous était inconnu jusqu’à présent. Il fallait donc bien commencer un jour, et c’est avec le tandem qui chapeaute la gamme 208 que nous inaugurons le bal.

Bref voici nos essais des Peugeot 208 GTi et XY.


Peugeot 208 XY : Parfaite… A un détail.

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« Citroën a sa DS3, BMW a sa Mini, Audi à son A1. Pourquoi n’aurions-nous pas également une petite premium, génératrice d’image et de marges confortables ? » Voici ce qu’ont dû se dire les responsables de chez Peugeot en créant la 208 XY. Et que nous ont-ils concoctés ? Basiquement, une 208 3 portes toutes options. Mais la réduire à cette courte phrase ne serait pas lui rendre justice. Approchez… Penchez-vous bien sur les détails… Allez-y, observez… C’est bon, vous avez vu la calandre subtilement chromée, les jantes spécifiques, les phares très légèrement modifiés (mais qui possèdent les plus jolis clignotants du monde), les voies élargies, les logos XY, les cabochons violets ? Certes, cela n’a rien de boulversifiant… Mais ne dit-on pas que le luxe se cache dans les détails ? Et que dire alors de ce Dark Blue, fraîchement débarqué sur le teintier du constructeur, absolument magnifique : tout en variations, oscillant subtilement entre un noir profond et un bleu encre, c’est clairement pour moi une des plus belles teintes proposées par un constructeur en ce moment. Et le pari est réussi : il se dégage clairement une touche de chic et d’élégance de cette auto. Sinon, on retrouve bel et bien une 208 « normale », que je trouve personnellement toujours aussi séduisante (ok, elle apparaît ici bien plus à son avantage dans cette livrée qu’avec les versions professionnelles blanches avec enjoliveurs qu’on croise à tous les coins de rue, mais tout de même).

Une fois ouverte la grande et large porte, on retrouve exactement le même schéma qu’à l’extérieur, c’est-à-dire le même habitacle que les autres 208, mais rehaussé en terme de qualité perçue. Ici aussi, mission réussie : entre le subtil dégradé du plastique laqué passant du noir au beige, le TEP -beige, lui aussi- ornant la partie supérieure de la planche de bord, le petit volant garni de cuir à trou-trous et les sièges enveloppants, eux aussi en cuir (mais c’est une option), il règne à bord une atmosphère de grande qualité, et qui n’est pas gâchée par le toit vitré panoramique, livré de série. Quant à l’équipement, il est pléthorique, avec de série et en plus de ceux énoncés plus haut, clim auto bizone, multiples prises Aux et USB, Bluetooth, navigation, radar de recul, sièges chauffants… En gros, beaucoup de choses futiles (surtout sur une citadine), mais nécessaire pour justifier son tarif « premium » (nous y reviendrons). Permettez-moi de m’attarder sur deux équipements présents sur notre modèle d’essai : tout d’abord, le Park Assist. C’est une option à 450 €, certes, mais d’une coolitude à en faire pâlir Barack Obama. Activez-le, roulez à moins de 20 km/h jusqu’à un emplacement libre (et il n’est pas nécessaire d’avoir 10 mètres de libre, le système se contente de places très correctes), enclenchez la marche arrière, ô miracle, le volant se meut de lui-même, vos passagers et les piétons vous considèrent comme une incarnation biblique. Passons maintenant à autre chose, nettement moins reluisante : l’écran tactile. Alors, certes, l’implantation en hauteur et légèrement extrudée le rapproche de la main du conducteur, ce qui est une bonne chose, certes, la réactivité est correcte (pour une installation auto, on ne lui demande pas d’être un iPad) mais pourquoi les développeurs se sont-ils entêtés à créer une interface entièrement constituée de menus et sous-menus ??? Prenons un exemple concret : vous roulez, iPod connecté. En pleine écoute de The Next Day, l’excellent album de David Bowie, vous aimeriez embrayer sur quelque chose de différent. La Femme, pourquoi pas. Pour cela, rien de plus simple ! Il vous suffit de :

  • Quitter la page du titre en écoute en appuyant sur le bouton retour pour arriver dans le menu du CD.
  • Remonter à l’aide du curseur toutes les pistes de l’album.
  • Appuyer 2 fois sur l’icône « dossier source » et arriver sur le menu de l’artiste, regroupant tous ses CD stockés dans votre baladeur.
  • Appuyer 2 fois sur l’icône « dossier source », vous tombez sur une liste d’artistes.
  • Dérouler la liste. Aucune trace de La Femme ? C’est normal : les développeurs ont eu l’excellente idée de regrouper les artistes par genre musical (pire idée du siècle).
  • Remonter donc l’ensemble de la liste.
  • Appuyer deux fois sur  « tous les genres » pour enfin trouver l’intégralité des artistes de votre répertoire.
  • Descendre jusqu’à trouver La Femme.
  • Appuyer deux fois dessus.
  • Sélectionner l’album choisi (en l’occurrence Psycho Tropical Berlin) en appuyant deux fois dessus.
  • Sélectionner la première piste (Antitaxi si vous voulez tout savoir) en appuyant deux fois dessus pour lancer la lecture.

Ça vous prendra entre 30 et 45 secondes… Et tout ça en roulant : bon courage. Car, contrairement à l’insertion d’un CD dans sa fente, où on est aidé par l’habitude et le toucher (savoir si on l’a mis ou pas), permettant ainsi de regarder la route quasiment tout le temps, réaliser l’opération décrite ci-dessus via la tablette requiert de vous une attention uniquement tournée vers cette tâche durant de longues secondes… Très clairement au détriment de votre sécurité et de celle des autres usagers de la route. Et je n’ai pas réussi à réaliser cette opération avec les deux molettes du volant (la première s’occupant du volume, la seconde du choix de la source audio). A revoir.

Et puisqu’on en est à aborder le chapitre de la conduite, que vaut-elle une fois le contact mis ? Nous avions le e-HDi 115 à l’essai (nom de code DV6C pour les intimes). En ville, aucun souci : la direction est souple et directe, la voiture confortable, le stop & start toujours aussi parfait (transparent, efficace, rapide, du tout bon) : on se sent à l’aise. Pas de souci non plus sur route et autoroute : les 115 chevaux sont amplement suffisants pour mouvoir l’agile bête. N’hésitez cependant pas à rétrograder de un (voir deux) rapports si un dépassement est nécessaire alors que le régime moteur se situe sous la barre des 1500 tr/min. Les seuls petits défauts seraient de l’ordre acoustique, puisque le diesel gronde un peu trop à mon goût lors des accélérations et que des bruits d’air sont perceptibles sur autoroute. Mais à part ça, notre 208 rend une copie presque parfaite dans ce domaine, et sa sobriété ne fait que confirmer cette appréciation puisqu’elle ne se sera contenté d’un petit 5.3 l/100 km alors qu’on ne l’a pas spécialement ménagée.

Et côté tarifs ? A présentation premium, tarif premium : si la XY se négocie à partir de 21 900 €, notre modèle (avec un gros moteur diesel et blindée d’options), s’affichait, lui, à 26 110 €. C’est au même prix qu’une DS3 ou 5 000 € (!!) de moins d’une A1 similairement équipées et motorisées… Mais ça fait quand même beaucoup pour une 208. Car voici pour moi son principal défaut : sa famille. Elle ne se démarque pas assez d’une 208 « normale », une citadine certes honorable mais qui est loin d’offrir un quelconque esprit de luxe, et la très (trop) légère campagne de lancement fera que, lorsque vous direz « J’ai une 208 XY », les gens entendront simplement « J’ai une 208 » : en gros, elle ne valorise pas assez son propriétaire, alors que c’est la clé de toute voiture premium qui espère trouver un public. Difficile dans ce cas-là pour moi d’imaginer que Peugeot en écoulera des cent et des mille… Ce qui m’attriste, car cette XY est finalement une très bonne auto, distillant un réel je ne sais quoi très plaisant.

Et dommage aussi que l’histoire se termine mal pour elle, puisqu’à 500 mètres de l’endroit où je devais la rendre, un coursier en scooter a eu l’extrême amabilité de me ruiner pare-choc et hayon en me rentrant dedans alors que j’attendais paisiblement au feu rouge… Pas de bobos ni pour lui ni pour moi, je vous rassure, mais ma petite 208 a été admise en soins intensifs. Souhaitons-lui bon rétablissement.

 

Peugeot 208 GTi : Bombinette super chouette.

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G, T, i : à elles trois, ces lettres vous font directement entrer dans la galaxie des hot hatches, ces petites bombinettes qui vous collent une banane d’enfer à chaque instant, initiée dans les années 1980 par les désormais mythiques 205 et Golf GTi (sans oublier Renault GT Turbo et autres Escort RS). Du coup, lorsque Peugeot a annoncé vouloir donner le patronyme « GTi » à la version sportive de sa toute nouvelle 208, tous les vieux les nostalgiques se sont immédiatement posé la question si, oui ou non, la 208 GTi était digne de son blason. Problème : je suis né dans les années 90, ma tante a vendu sa GTi l’année de ma naissance et, si ma mère m’a transporté en 205 GT durant les premières années de ma vie, je n’en n’ai qu’un très vague souvenir (et je ne l’ai bien évidemment pas conduite). J’arrive donc avec un œil neuf sur cette auto, sans moyen de comparaison avec ses aînées.

Première impression : les designers ne se sont pas lâchés sur l’extérieur. Comme pour la XY, c’est du détail : un motif en damier de la grille de calandre, un fin bandeau rouge en bas de celle-ci, des voies très légèrement élargies, les mêmes phares que la XY (toujours aussi jolis), des jantes spécifiques et le logo GTi sur l’extrémité du lécheur chromé des vitres, une double sortie d’échappement rectangle. Point. Si on la gare à côté d’une autre 208, on remarquera la différence, mais dans la rue, rien n’est moins sûr… Mais bon, au moins, on ne se fera pas traiter de kéké bling-bling à son volant.

A l’intérieur, c’est un peu moins vrai. On retrouve exactement le même intérieur que la XY, aux couleurs & matières près : ainsi, on passe du noir et beige au noir et…rouge, garnissant la console centrale et les contre-portes sous la forme d’un dégradé (d’un goût passable), mais aussi l’éclairage des compteurs (heureusement désactivable sous la peine d’avoir un sapin de Noël sous les yeux la nuit), la petite bande sur le volant, et, détail qui tue, un fin rappel sur les ceintures. Et pour ceux qui espéraient trouver une sportive ultra dépouillée, il n’en n’est rien puisqu’écran tactile, GPS, clim auto, Bluetooth, radar de recul et bien d’autres choses sont livrées de série. Mais ça ne l’empêche pas d’afficher une relative sobriété lors de la pesée, puisqu’elle est homologuée à 1 160 kgs.

On bavarde, on bavarde… Mais passons aux choses sérieuses : moteur, action. Le THP 200 s’ébroue en toute discrétion. Quitter la ville n’est qu’une formalité : la GTi s’y promène en toute décontraction, ultra facile, au moins autant que la XY. Seule la relative fermeté des suspensions (rien de dramatique, rassurez-vous) vous rappellera le tempérament de la bête. Ça tombe bien, la route s’éclaircit, il ne reste plus qu’à écraser la pédale d’accélérateur. Deuxième bonne surprise : le moteur est plein partout, reprenant dès les plus bas régimes pour pousser très fort sur tout le reste du compte-tour jusqu’au rupteur. Perso, j’aime bien. Et ce que j’adore, c’est lorsque la route commence à tournicoter : dans les mêmes virages où les Camaro et Juke Nismo rendaient l’éponge, la 208 GTi se révèle incroyablement stable, sûre, précise : pas un mouvement parasite, pas une glissade, pas un retour dans la direction. Même en la (me ?) poussant dans ses retranchements, je n’aurai réussi qu’à la faire gigoter un peu de l’arrière : son efficacité est réellement stupéfiante. Et la direction, mon Dieu, la direction : alors que je ne trouvais rien de spécial à ce petit volant dans la XY, j’ai eu l’illumination sur la GTi. Ultra directe, pas trop démultipliée, c’est un régal ! Et l’agréable préhension du volant en cuir ne gâte rien. Et ne croyez pas qu’on s’ennuie à la conduire : j’aurais pu écumer toutes les routes de la région, ce petit sourire sur mon visage ne se serait pas altéré. Et ce petit sourire, pour moi, ça veut définitivement dire « mission accomplie ».

Mais histoire de découvrir ce que j’ai raté, j’ai pu prendre très brièvement en main la 306 S16 6 vitesses d’un des amis d’Eric. De l’extérieur, force est de reconnaître que l’auto n’a pas vieilli : malgré ses 13 ans, je la trouve toujours aussi séduisante (bien aidé par l’état impeccable de l’exemplaire). La 208 se retrouve soudain boursouflée de partout… A l’intérieur, cependant, changement brutal d’univers : avec un dossier bien moins enveloppant, une assise très courte et un volant beaucoup moins horizontal que dans la 208, on ne se sent pas aussi en confiance que l’on est dans la petite dernière. Une fois le moteur essence de 167 ch démarré, la direction (pas beaucoup) assistée et le rayon de braquage…moyen (pour être poli) vous feront des bras. Et lorsqu’on a réussi à sortir de sa place de parking et que l’on prend le chemin des petites routes, le moteur atmosphérique fait qu’on doit monter haut dans les tours pour en extraire tout le jus. La direction devient elle aussi très agréable, retransmettant en direct ce qui se passe sous les roues avant. Bref, si cette 306 était le summum en son temps, je préfère bien mieux ma petite GTi, plus dans l’air du temps, ultra facile au quotidien mais permettant de se faire vraiment plaisir quand on veut, pour un tarif pas exorbitant (à partir de 24 700 €) et une conso relativement raisonnable (comptez 8 l/100 km en usage normal). Le mix parfait ? En tout cas, je suis conquis.

Ah, et puis avant d’oublier, n’hésitez pas à lire l’article d’Eric, il est presque aussi bien que le mien !

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Crédit photos : Eric E. & Jean-Baptiste Passieux.

Merci à Peugeot pour l’aimable prêt et pour sa compréhension ainsi qu’à l’ami d’Eric pour la découverte de sa belle 306 (mais pas après 18h00, hein).

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