Essai : Seat Leon ST Cupra

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Sous ses airs relativement discrets, la nouvelle Seat Leon ST Cupra embarque 280 ch, un tempérament bien trempé et une vraie praticité au quotidien. La voiture idéale ? Y’a de ça…

300 : c’est la graduation maximale du compteur de vitesse et, mine de rien, c’est pas un chiffre que j’ai régulièrement sous les yeux. De deux choses l’une : soit la Leon ST Cupra est une grosse frimeuse prétentieuse, soit elle a les moyens de ses ambitions.

La première hypothèse tombe assez vite à l’eau. Non pas que la Leon ST Cupra soit désagréable à regarder : ses proportions sont équilibrées et le break partageant son empattement avec la berline 5 portes (à la différence d’une Peugeot 308, par exemple), le surplus de volume engendré par le porte à faux arrière plus long de 27 cm n’attaque pas la rétine. Dans le coloris gris clair « Pyrénéen » de notre modèle d’essai et en dépit des jolies jantes de 19 pouces (le 19 pouces est d’origine, mais pas sur ce modèle-là qui constitue une option isolée à 565 €, ou faisant partie du pack Sub 8 à 2625 € qui inclut aussi des détails de présentation, de gros freins Brembo et les pneus Michelin Pilot Sport Cup 2 qui vont bien), la Leon ST Cupra se fait assez peu remarquer, à part par de rares lascars qui ont deviné ce qui se cachait derrière la double sortie d’échappement et qui viennent vous renifler le cul. L’allure est sobre et moderne à la fois, gentiment agressive et finalement peu ostentatoire. Perso’, je trouve que la discrétion a du bon.

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(L’arme secrète du bureau de design Seat : une équerre)

C’est un peu pareil à l’intérieur. Amateurs de sobriété et de plastics noirs, réjouissez-vous ! Les autres, allez commander du Prozac, car c’est quand même profondément déprimant. Sombre, carré, fonctionnel, oui, et super triste aussi, en plus de n’être que subtilement différent d’une version TDI 105. Il va falloir une grande richesse intérieure pour s’acclimater à cet environnement. Ou prendre de la drogue. Beaucoup. À moins que la plénitude ne vienne de la satisfaction de ne manquer de rien, malgré l’apparente austérité.

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(saurez-vous reconnaître ce qui arrive en face ?)

Une sobriété qu’il est possible, comme sur notre modèle d’essai, d’agrémenter de quelques gâteries, à l’image du toit ouvrant vitré (810 €), des sièges sport en cuir biton (1175 €, c’est presque raisonnable), voire de la navigation Pro (qui inclut un écran tactile de 6’’5 au lieu de 5’’8 avec affichage 2D/3D et disque dur de 10 Go, pour 875 €). Seat a le bon goût de proposer des packs sécuritaires à des prix abordables. Le pack techno offre le Lane Assist, les feux de route intelligents et l’affichage des panneaux de signalisation contre 475 € tandis que pour 485 € vous avez d’un autre côté le régulateur de vitesse adaptatif et le radar Front Assist qui peut agir sur les freins, entre 30 et 210 km/h. Tout cela est éventuellement à rajouter au tarif de base de notre Leon ST Cupra qui, en boîte DSG6, est dispo contre 36 115 € (plus 1600 € de malus). Vous pensez que c’est cher ? Regardez donc l’équipement de série…

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Le sourire revient à l’examen de la longue liste des douceurs. La Seat Leon ST Cupra vous offre donc : un mode Drive profile (avec des fonctions Confort, Sport, Cupra et Individual), des projecteurs et feux arrière à Leds, des étriers de freins rouge et des vitres arrière surteintées pour le look, un volant à méplat avec palettes si choix de la DSG, un éclairage intérieur à Leds (avec les contre-portes qui passent du blanc au rouge lorsque l’on quitte le « Confort » pour des réglages Drive Profile plus saignants), une clim’ auto et un radar de stationnement avant et arrière. Ça le fait, non ?

Petit bonus conceptuel : le caisson de basse situé à l’intérieur de la roue de secours galette pour ne pas imputer le volume de chargement du coffre. Malin, non ? Petit malus conceptuel : la connectique USB planquée dans la boîte à gants. Pas très malin ni très pratique pour brancher son système d’aide à la conduite.

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Et la seconde hypothèse ? On y vient…

7’58.12

Dans la petite guéguerre que se livrent les compactes sportives à traction avant sur le fameux Nürburgring, la Leon ST Cupra vient de marquer des points en étant le break le plus rapide à ce jour, et en étant même plus rapide qu’une Audi RS4. Qu’un 4 cylindres traction de 280 ch soit plus rapide qu’un V8 Quattro de 450 ch me pose personnellement quelques interrogations (méta-) physiques sur l’importance des chevaux et des liaisons au sol, mais bon, c’est comme ça ; en même temps, la RS4 est plus lourde de 300 kilos, la nôtre en faisant quand même déjà 1466. 7’58.12, donc, ce qui n’est que 3 secondes et quelques plus lent que le record signé par une fameuse Megane RS Trophy un peu optimisée. A minima, ça inspire un certain respect.

Je commence à connaître un peu le Nürburgring autrement que sur ma console (pour les nouveaux arrivants, c’est ici et ). Je vois donc à peu près comment claquer un « petit 9 et quelque » s’il n’y a pas trop de trafic, mais pour un « sub 8 », ça devient carrément un autre métier, même avec le châssis sport Cupra d’origine.

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La Seat Leon ST Cupra aurait donc un petit truc en plus ? Le secret doit résider dans la combinaison différentiel autobloquant Haldex (le même que celui proposé sur la Golf VII GTI Pack Performance de 230 ch) lié au dispositif électronique XDS+. Si le dispositif avoue ses limites sous la pluie (un démarrage un peu sec sur chaussée mouillée se traduit vite par une série de guirlandes au tableau de bord et des pneus qui ne demandent qu’à cirer) et que cela va vous apprendre vite fait toute la subtilité du mot « dosage », il faut reconnaître que sur le sec, c’est bougrement efficace et que l’on peut ressortir de courbe pied dedans sans trop se poser de question.

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Bien aidée par un moteur plein comme un œuf, moteur dont on reparle tout de suite après, la Leon ST Cupra sort des courbes comme un balle. Sa configuration technique lui donne les avantages d’un différentiel à glissement limité, avec une motricité impeccable qui réduit le sous-virage de puissance fréquent chez les tractions surmotorisées en limitant le principal inconvénient, puisque l’on ne ressent que peu de remontées de couple dans le volant, parce qu’il ne se déclenche qu’en cas de nécessité et que son champ d’action va de 0 à 100 %. À titre de comparaison, le Juke Nismo RS essayé récemment ici tricotait nettement plus du cerceau malgré ses 60 ch de moins. Probablement aussi par ce que le XDS de la Seat joue d’un artifice en ayant la possibilité de freiner de la roue intérieure…

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Une bonne nouvelle ne venant jamais seule : l’électronique de la Seat joue travaille aussi à la décélération, pour aider à la stabilisation de l’auto en réduisant l’effet de lacet, le différentiel s’ouvrant un petit peu plus en fin de freinage pour laisser travailler l’ABS. Ce qu’il faut en retenir, c’est que la Leon ST Cupra fait une véritable démonstration par sa facilité et sa neutralité. Au volant, on n’a plus qu’à se concentrer sur le maniement des palettes (y’a plus dur, comme tâche, non ?), en savourant cette voiture plus efficace que démonstrative. Est-ce que le conducteur est condamné à jouer un rôle contemplatif, en regardant le paysage qui défile (vite, très vite, même ?). Non, car j’ai quand même deux petits griefs. Le premier concerne une direction que j’aurais souhaitée un peu plus directe, même en mode Cupra. Le second, c’est à propos des réglages de châssis qui auraient pu verrouiller un peu plus les mouvements de caisse, car à l’attaque et en phase finale de freinage sur des bosses, y’a un petit peu de tangage à l’arrière et une micro-seconde de solitude en sentant le poids du porte à faux arrière (bien que le surpoids par rapport à la berline ne soit que de 45 kg) et en se demandant s’il ne va pas vous embarquer…

À la carte

En même temps, la Seat Leon ST Cupra est une auto familiale, pas un truc destiné à aller croiser le fer avec des Caterham du matin au soir. Ce qu’elle peut faire quand même, c’est mettre la honte à des engins un peu plus prétentieux : bien entendu, elle pète le feu. Le 0 à 100 est donné en 6 secondes et sachez que l’accélération s’effectue sans temps mort jusqu’à la vitesse maxi, qui est limitée à 250 km/h. Dans les faits, même si le moteur est linéaire, on sent un sursaut de puissance vers 3500 tr/mn : les reins s’incrustent un peu plus profondément dans le siège, et l’on ressent au volant cette sensation quasi physique où la Leon accroche le bitume avec véhémence, presque avec violence. Et du coup, en reprenant ses esprits après quelques sections virvolteuses prises à bon rythme, je reste assez subjugué par la polyvalence de cette belle Espagnole.

Pourtant, elle n’a rien de radical et se montre carrément vivable en toutes circonstances. Si l’on ressent un peu de mouvements de caisse en conduite vraiment soutenue, c’est aussi la garantie d’avoir une voiture totalement sereine et confortable le reste du temps.

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Parce qu’une fois que l’on a fini de faire le kéké, la Leon ST Cupra est apte à la vraie vie. Dans le Drive Profile, le mode Confort donne une auto assez douce où, entre le feeling de la direction, le paramétrage de la boîte DSG et le calibrage des suspensions, tout concourre à un vrai sentiment de tranquillité et de sérénité. Si Seat a proposé ces deux dernières années son 2.0 TFSI dans des déclinaisons 265 et 280 ch, la ST n’offre que la puissance la plus élevée, qui va de pair avec un couple de 350 Nm dès 1750 tr/mn. Associé à la réactivité de la boîte DSG, inutile de dire que les reprises sont canon et qu’il n’est pas besoin de forcer pour doubler. De fait, la Leon ST Cupra peut presque entrer par la petite porte dans la catégorie des GT, avec une capacité à survoler le trafic en toute décontraction qui ne cesse d’étonner. Ce qui ne se fait pas au détriment des sensations : sur petites routes peu fréquentées, en adoptant un rythme « pressé mais prudent (mais pressé quand même) », on peut se faire un petit réglage à la carte dans le mode « Individual » : direction réactive et amplificateur de son pour l’ambiance dans l’habitacle pour le plaisir, suspensions et boîte en confort pour ne pas trop secouer l’assistance, voilà de quoi rouler de manière raisonnable tout en engrangeant un max d’émotions.

En même temps, qu’est-ce que rouler de manière raisonnable ? (Chantal P., un avis sur la question ?). Toujours est-il que si la conso officielle mixte est de 6,6 l/100 et qu’il est possible en étant raisonnable, de rester sous les 9, ma conso perso moyenne lors de cet essai a été de 14,5 l/100. Je suis un dissident. C’est mal. Chantal, flagelle-moi !

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Dans l’attente de cette perspective probablement savoureuse, je peux vous dire que la Leon ST Cupra est une évidence pour deux catégories de personnes. La première, c’est le père de famille dynamique aimant la discrétion et les performances, puisque la Leon ST Cupra offre un rapport prix / prestations totalement imbattable.

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La deuxième, elle est composée des gens qui bossent avec Philippe Wahl. Vous ne savez pas qui est Philippe Wahl ? Rhooo, c’est pas bien. Cet homme, qui se verse 736 490 € de salaire annuel, est fatalement concerné en priorité par les questions de productivité. Eh bien, avec la Leon ST Cupra et ses 587 l de coffre (en version 5 places, là où une Ford Focus ST n’en offre que 476), c’est l’assurance de disposer du meilleur outil de travail possible, avec un rapport dm3 / km/h de ouf’ et la certitude que la Poste va devenir une entreprise super rentable et mondialement leader dans son segment. Livrer plus, c’est bien. Livrer plus vite, c’est encore mieux. Tiens, je deviendrais bien facteur, moi. Fifi, ça embauche ?

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Photos : Benoît Meulin

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