Essai VW Amarok V6 : downsizing, pour quoi faire ?

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Feuilles mortes, vent glacial, temps maussade, routes glissantes, l’automne est bien là. Après un aquaplaning qui a bien failli par avoir raison de ma fidèle MX-5 (et de mon pantalon), je me suis dit qu’en cette saison, un véhicule doté de 4 roues motrices, c’est quand même sympa. Quel véhicule doté d’une transmission intégrale ai-je bien pu essayer dernièrement ?… Mais oui ! Le nouvel Amarok !


Minute papillon, pourquoi « nouvel » Amarok ? Oui, nouvel Amarok. Outre le facelift plutôt discret (mais qui change tout) dont seul VW a le secret, l’apparition d’un V6 sous le capot du pick-up allemand change la donne et vient faire un gros « fuck » au downsizing. Voilà une attitude qui me commence à me faire sourire, et si on allait un peu plus loin ? C’est parti pour les essais d’automne ! (ok, on a quelques semaines de retard…). Apparu en 2010 et préalablement destiné au marché sud-américain, le VW Amarok a quelque peu surpris son monde lors de son arrivée en Europe étant donné que la firme de Wolsburg ne s’était encore jamais aventurée sur ce type de véhicule (j’entends par là les vrais pick-ups, pas les Kombi pick-up ou encore le caddy de première génération). Un peu cher pour un utilitaire, trop cher également et pas forcément des plus pratiques pour séduire les familles, l’Amarok n’a jusqu’à maintenant rencontré qu’un succès très contenu auprès de la clientèle européenne voire française. Il faut dire qu’avec un prix d’appel d’environ 35 000 € H.T. sur un marché français de 11 à 12 000 véhicules par an, vous n’en croiserez pas tous les jours.
Mais VW entend bien frapper fort sur ce marché que l’on pourrait qualifier « de niche » avec l’arrivée de la version Facelift pour 2016. Outre des optiques avant et arrière assombries, une connectivité travaillée et un bouclier avant redessiné, la principale évolution se tient sous le capot. VW jette un pavé dans la mare du downsizing et propose exclusivement des motorisations V6 Diesel issues du cousin Audi, et ça change carrément tout ! Décliné actuellement en 2 niveaux de puissances, 204 et 224 ch, une version 184 ch arrivera dès début 2017 et devrait encore faire baisser le prix d’entrée de gamme.

Mais où se situe la clientèle pour un tel véhicule à un tel niveau de prix ? Assurément du côté des entreprises, qui pourront ainsi éviter de payer 20% en plus du prix H.T. Car ce n’est pas sur les chantiers avec les bennes remplies de ciment ou de sac de sable que l’on va retrouver l’Amarok, mais plutôt près des centres équestres d’un certain standing, en train de tirer un van contenant un superbe étalon pure race. C’est dans cette optique que les modèles d’essai proposés étaient uniquement pourvus des motorisations V6 224 ch en finition Carat ou Aventura (spécifique au lancement). Pour ma part, ce sera le haut de gamme Aventura affiché au prix de 45 980€ H.T. et hors options, le Brun Châtaigne Métallisé collera à merveille à l’ambiance automnale des environs.

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Après avoir fait le tour du propriétaire (et être monté dans la benne, juste pour l’anecdote), je m’installe au volant de ce géant des routes. La position de conduite est extrêmement haute et la hauteur du capot rassurante. Les énormes rétroviseurs rappellent bien que nous ne sommes pas à bord d’un petit SUV urbain mais bien d’un mastodonte à la capacité de charge monstrueuse !

Impatient, je me précipite pour démarrer le V6 de 3.0 L. Et là, Mesdames, Messieurs, je ne pense pas pouvoir vous décrire avec assez d’intensité le plaisir que j’ai eu à entendre ronronner ce doux bruit de V6 Diesel. Cela peut paraître un peu étrange après avoir essayé toutes sortes de motorisations du 4 cylindres Turbo au V8 atmo, mais le bruit d’un V6 Diesel me procure un sentiment de satisfaction assez gênant. Prendrais-je plaisir à polluer ? Pas tant à polluer, mais tout simplement à rouler, indéniablement ! Et comme je l’avais exposé lors de mon essai de la Jaguar XF 30d (à retrouver ici), un V6 Diesel propose bien plus d’agrément de conduite que n’importe quel autre 4 cylindres, ne serait-ce qu’au niveau de la sonorité ou du couple (ici camionesque car atteignant 580 Nm !), sur la route en tout cas. De toute évidence, mon exemplaire Aventura ne verra pas ou pour ainsi dire jamais l’ombre d’une ornière. Mais comme vous le verrez un peu plus tard, sortir des sentiers battus ne fait pas peur à l’Amarok, bien au contraire !

Prenons la route, départ depuis l’aéroport de Bordeaux en direction de la région du Cap Ferret, où nous passerons la nuit. Nous commençons par un peu de ville et –je devrais avoir honte de dire ça– rien de plus facile que d’avoir la priorité à chaque intersection lorsque vous roulez dans un gros pick-up. Instantanément, les routes vous paraissent dégagées, les squatteurs de la file de gauche semblent être restés chez eux et pas une seule queue de poisson à déplorer. Qu’on se le dise, rouler en pick-up en ville a quand même des avantages, d’autant que les capteurs de présence avant et arrière viennent à la rescousse en cas de doute sur le gabarit de votre monture. Personnellement, aucun mal à prendre en main l’engin si ce n’est pour sortir du parking souterrain où la conception des bordures semble avoir été réalisée par un raciste des jantes à grand diamètre. Décidément, la tolérance ce n’est plus ce que c’était.
Au volant, je me surprends même à faire peur à une pauvre piétonne qui me voyant arriver et croyant que je n’allais pas m’arrêter au passage piéton rebrousse chemin en courant, toute paniquée.
« Mais je vous en prie Mademoiselle, passez. »
J’ai plus l’air d’un Gentleman Farmer que d’un chauffard défonçant tout sur son passage non ? C’est ce que j’espère du moins.

Un peu d’autoroute, la bretelle d’accès qui se présente devant moi va me permettre enfin de juger les limites du V6. Prêt ? Feu ? Go ? Partez !!! Je laisse littéralement sur place mes voisins de feu rouge pour rejoindre une portion limitée à 110 km/h, et quelle sensation ! Je n’avais jusqu’à maintenant encore jamais imaginé pouvoir être « collé » au siège en mettant pied au plancher dans un pick-up (autre que Ford F150 Raptor, comprenons-nous bien).
Voyant arriver à vive allure un gros truc dans leurs rétroviseurs respectifs, les quelques usagers de la file de gauche se rabattent immédiatement, sans préavis. Malgré les quelques bourrasques de vent, l’Amarok reste campé sur ses positions et file tout droit dans un ronronnement discret mais juste assez perceptible pour me faire décrocher un petit rictus satisfaisant.
C’est d’ailleurs à ce moment précis que je me rends compte que je ne ressens quasiment aucune différence à la conduite entre mon engin et un autre gros SUV allemand.
J’en profite ainsi pour regarder autour de moi et apprécier la qualité de finition tout simplement parfaite pour un véhicule dit utilitaire. Pas un ajustement de travers, pas un seul plastique bas de gamme, du cuir à profusion qui respire le sérieux dans l’assemblage et un écran dédié à la connectivité plutôt clair et agréable à l’œil, sans toutefois atteindre le niveau des VP. On dispose toutefois de Car Play que nous avons eu loisir à tester avec un téléphone Android. Peu adepte de ces derniers, je ne me suis en revanche pas attardé sur ce point. On regrette tout de même deux choses : l’écran est un poil trop petit et pour le prix de la finition Aventura, j’aurais bien aimé disposer d’un toit ouvrant panoramique, aussi petit soit-il.

J’en parle depuis le début de l’article, alors cet Amarok, il se débrouille comment en tout-terrain ? Plutôt pas mal pour un Pick-Up au look urbanisé. Il faut dire qu’avec ses belles jantes, ses marche-pieds chromés ou encore l’absence de protection particulière sous le moteur ou autour de la carrosserie, on y réfléchit à deux fois avant d’aller faire le fanfaron pour ramener des photos de votre pick-up dans la boue à vos collègues de bureau.

Personnellement, je n’avais aucun collègue de bureau à impressionner. De plus, VW nous avait concocté un sympathique parcours offroad avec les situations rencontrées le plus souvent dans ce genre d’exercice. Exit les simples ornières, on a surtout pu vérifier les différents angles d’attaque et de fuite mais surtout jouer du croisement de pont, exercice tout à fait classique mais toujours aussi impressionnant. VW annonce pour l’Amarok une limite de prise d’angle latéral avant basculement à 50°, autant dire que sur les différents tests effectués, on était bien loin d’une telle mesure. Que dire mise à part que vous n’avez qu’à jouer de la pédale de frein et/ou d’accélérateur et progresser doucement ?

Point de système révolutionnaire, on retrouve le classique « Aide à la descente » qui régule votre vitesse en cas de forte pente sans que vous ne touchiez la pédale de frein et un simple mode automatique « offroad » qui joue sur la suspension et bien évidemment sur la longueur des rapports afin de toujours vous faire bénéficier d’assez de couple selon la situation.
Clairement, bien que tout se fasse sans le moindre accroc, les belles jantes alu, les grosses bavettes et les marchepieds chromés interfèrent avec le terrain et une fois de plus viennent rappeler le but de la manœuvre : « personne ne s’en servira comme ça, il n’est pas forcément fait pour ça, mais au cas où on a fait en sorte que vous pussiez vous amuser », telle a du être la pensée générale des ingénieurs VW.

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À l’aise sur route, autoroute, en ville et en dehors des sentiers battus, l’Amarok gratifie son conducteur d’un sentiment de sérénité et de supériorité au reste du parc automobile environnant. À l’intérieur, on se sent (presque) comme dans un gros SUV allemand tant l’agrément moteur, la qualité de finition et la dotation en équipements sont présents. La famille ? En double-cabine, vous bénéficiez de 5 vraies places et surtout, d’une capacité de chargement hors-pair un fois le hard-top installé au dessus de la benne. Clairement, le V6 donne enfin un réel argument de vente à l’Amarok qui lui permet ainsi de se démarquer de ses concurrents et dont les propriétaires devaient bien se demander pourquoi aller voir chez les allemands pour acheter un pick-up. Le prix ? Une fois de plus tout dépend de ce que vous êtes prêts à mettre.

Le mot de la fin ? Je serais curieux de rencontrer la personne qui achètera ça pour un usage exclusivement privé et ce, en payant le prix fort (TTC j’entends)… L’appel est lancé.

Tous mes remerciements à VW France pour l’invitation.

Crédits Photos : Maurice Cernay

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