Alpine (et Bugatti) mis à part, c’est dans ses déclinaisons haut de gamme que la DS7 Crossback fait tout simplement figure d’auto française la plus chère. J’ai donc (re-)pris le volant de cet SUV qui déborde d’ambition, pour voir si j’allais succomber à nouveau à cette expression du french flair. Verdict…
La DS7 Crossback, on aime ça sur le blog. L’excellentissime Régis vous avait présenté l’auto en détail fin février 2017, puis j’avais eu la chance d’essayer, un an plus tard, une version BlueHDI 180 EAT8 dans une finition Performance Line, tandis que mon collègue le jeune Thomas faisait de même en avril, avec le même moteur mais en finition Grand Chic Opéra. Du coup, on ne va pas vous mentir : on l’aime bien. Et quand DS, après quelques mois de commercialisation qui ont vu les carnets de commande gonfler, déclare choper des nouveaux clients à 75% pour ce DS7, et avec un mix qui fait vendre de l’essence à 40 % (pas mal du tout !), lance une version 1.6 THP 225 qui fait tout simplement office de flagship de l’automobile française, on ne pouvait qu’être curieux d’essayer cette définition. Et après un long essai, voici les 5 points que j’en retiens !
1. Le confort
Bon, on ne va pas se mentir : entre le silence du 1.6 essence aux régimes usuels, la douceur de la boîte EAT8 en conduite normale, la souplesse des suspensions, l’excellence des sièges et le très bon niveau d’insonorisation, c’est d’abord le niveau de confort qui bluffe au volant de cette DS7 Crossback. Vous avez demandé un tapis volant ? Ne quittez pas !
2. Le style, quand même
Attention, sujet subjectif s’il en est. Le style, on aime ou pas ; et on entend des voix dissonantes et disant que les DS sont un peu « sur-dessinées ». Chacun ses goûts. En ce qui me concerne, j’aime bien. J’aime bien l’allure proche d’une Audi Q5 (non, ce n’est pas un hasard !), mais assortie de détails de finition bien supérieurs, que ce soit au niveau des optiques avant et arrière, ou encore de l’intérieur, vraiment pensé dans les moindres détails. J’aime bien aussi le fait qu’entre les versions Performance Line, Grand Chic Opéra et autres, DS a réussi a configurer des environnements à la personnalité assez distincte.
3. La qualité de la finition
Certes, cette auto d’essai était dans la finition de lancement « La Première », qui concentre tout ce que l’univers DS peut faire de mieux. Entre les sièges « bracelet de montre », certes déjà vus sur d’autres DS mais qui font toujours leur petit effet, ainsi que le cuir « façon vieux Cognac » vieilli et patiné, les assemblages soignés, la montre BRM (je suis fan !), on se sent bien dans cet univers. Et ce d’autant que, retour au petit 1, le niveau de confort est excellent. Bref, si une auto haut de gamme vous donne envie de tailler des kilomètres, cette DS7 est de celles-ci.
4. Les qualités routières
Un petit 1.6 essence dans un gros SUV pachydermique, ça le fait ? Carrément. Et ce, pour plein de raisons. D’abord, parce que le DS7 n’est si pachydermique que cela : en fait, il pèse à peine plus de 1400 kilos, et c’est comparable avec une Peugeot 508 new gen. Donc, c’est raisonnablement light pour un SUV, en fait. Et puisque l’on parle de Peugeot 508, j’ai eu la chance de faire une grande virée avec la version 1.6 Puretech 180. La base moteur de cette DS7 est identique, mais si la puissance gagne 45 chevaux, le couple prend 50Nm dans la foulée avec désormais 300Nm à 1900tr/mn. Avec le bon calibrage de la boîte EAT8, ça change un peu l’agrément au quotidien pour le faire passer du bon côté de la barrière effortless cool. Quelques chiffres pour illustrer ces propos : la « grosse » pointe à 234 km/h et abat le 0 à 100 en 8,2 secondes, tandis que la 180 ch se contente de 220 km/h (en vrai, on s’en fout) mais accélère à 100 km/h en 8,9 secondes. Mais ça, on s’en fout presque aussi. Ce qui compte, c’est que les 50 Nm de plus font une réelle différence au quotidien. Par contre, le confort déjà vanté s’accompagne d’un certain roulis et cette DS7, malgré son niveau de puissance, n’a rien d’une GTI. Certes, mettre le curseur sur « sport » raffermit un petit peu l’ensemble, mais la DS7 s’apprécie, même en 225 ch, avant tout en conduite coulée.
5. La techno
Okay, il manque un affichage tête haute. Mais sinon, la DS7 est quand même assez up to date. Mention spéciale à la caméra de vision nocturne, assez bluffante quand on roule de nuit à Château-Thierry et que des Thierry bourrés (pléonasme) tentent de traverser devant l’auto qui nous les montre dans le tableau de bord afin que l’on ne puisse pas les écraser (préserver les Thierry est l’un des programmes de l’ONU, avec la sauvegarde des pandas et de la baleine à bosse). Ce n’est pas tout : régulateur adaptatif, caméra qui lit votre niveau de fatigue, suspension pilotée prédictive (une caméra lit les déformations de la route, de jour), voici un package complet, n’est-ce pas ?
Le DS7 Crossback 1.6 Puretech 225 EAT8 La Première était affichée 54 900 € mais n’est plus au catalogue. Une Puretech 225 commence à 41 400 € en finition So Chic.
Photos : Gabriel Lecouvreur