Affaire Renault : Après le temps de la chasse aux taupes, celui de la chasse aux corbeaux

 

Carabistouilles et Cie ! Les Pieds Nickelés font la sécurité ! Du courrier non signé mais pas de pitié pour les seniors ! Une grosse claque à l’image de marque ! Pas d’chinois mais des corbeaux ! Et on pourrait en ajouter des dizaines de titres au sujet de cette triste affaire d’espionnage chez Renault qui prend une tournure qui semblait écrite dès le début des évènements .

La DCRI a fait son travail, les enquêtes ont été menées, la Suisse et le Liechenstein ont collaboré et au final, pas la moindre trace d’espionnage, pas le moindre compte bancaire secret pour aucun des trois licenciés accusés d’espionnage et d’avoir touchés des dessous de table. Rien de rien et du coté de la DCRI, on parle de plus en plus sérieusement de manipulation interne et de règlement de compte entre salariés du constructeur et d’un affaire qui pourrait se terminer aux prud’hommes à défaut d’être l’affaire d’espionnage industriel du début du XXI ème siècle.

Chez Renault on sent le vent tourner et on assure déjà le SAV puisque Patrick Pélata, numéro 2 du groupe, dans plusieurs déclarations faites ce jour parle désormais “qu’un certain nombre d’éléments nous amènent à douter . Renault pourrait bien être la victime d’une manipulation”. Et P.Pélata de poursuivre ” soit nous sommes face à une affaire d’espionnage et un des cadres de la direction de la sécurité de Renault protège sa source envers et contre tout. Soit Renault est victime d’une manipulation dont on ignore la anture mais qui pourrait prendre la forme d’une escroquerie. Malgré ses nouveaux éléments , ses déclaration les avocats du constructeur s’obstinent et perdurent en maintenant que les fameuses voitures électriques sont bien l’objet de toutes les convoitises et Maitre Reinhart perdure dans ses propos et ses allégations ainsi que dans le maintien du dépôt de plainte alors que dans le même temps, la direction du groupe automobile semble changer son fusil d’épaule et se rallier à la thèse du règlement de compte et de la manipulation.

Pour l’heure, Bernard Squarcini, le patron du contre espionnage français, dit que l’enquête se poursuit et cherche toujours la moindre preuve à ces allégations. Toute cette affaire est étonnante, étrange, presque nauséabonde notamment si on se remémore les autres faits d’espionnage interne comme le contrôle et le nettoyage des PC de certains salariés, l’inspection des poubelles la nuit, la visite des coffres, etc…

Mais tout cela n’est pas clos car même si du coté de la direction de Renault on commence à parler de réintégration de dédommagement pour les 3 salariés concernés, d’autres éléments apparaissent et les langues se délient. Ainsi, Philippe Clogenson, ex directeur du marketing qui avait été licencié en 2009 parle dans Le Parisien et témoigne ” Un jour, une personne m’a annoncé qu’elle détenait la preuve que je recevais de l’argent de la part des prestataires et sous traitants via des sociétés écrans sur des comptes bancaires à l’étranger. Il a ajouté que tout cela avait été vérifié par les services de sécurité du groupe”. Les soit disant éléments auraient été transmis à la direction  du constructeur qui sur ces seuls dires et ceux de la “sécurité” a licencié sur le champ le cadre. On apprend que l’homme n’a pu se défendre, n’a pas pu avoir accès aux “documents” compromettants et n’a pas eu le loisir de s’expliquer. Cet ancien cadre qui a toujours parlé de machination a été entendu par les enquêteurs de chargés de l’affaire actuelle, et si il venait à être entendu par un juge, les éléments de son affaire de 2009 pourraient venir le grossir le dossier qui va être à “lourde” charge contre Renault car il semble que les trois licenciés jetés en pature à la vindicte populaire ne soient pas décidés à renoncer à leurs plaintes.

On ajoutera à ce débat qui prend aussi une tournure politique sur fond de tension entre l’état et Carlos Ghosn quand à la place de plus en plus réduite de Renault au sein de l’Alliance et le premier ministre ainsi qu’ Eric Besson de mettre la pression en faisant savoir que l’état pourrait redevenir un actionnaire vigilant, intransigeant et usant de son droit de vote mais aussi de veto pour les décisions à venir.

Ceux d’entre vous qui lisent La Tribune auront certainement lu ce jour l’article qui concerne l’article du Conseil d’Analyse Economique et qui sera remis dans quelques jours officiellement et qui fait savoir, dans le chapitre lié à la voiture électrique que ” …le coût de revient d’un véhicule électrique n’est jamais inférieur ou égal à celui d’un véhicule dit conventionnel à moteur thermique. Ainsi le coût d’une voiture électrique apparait entre 20 et 100% plus élevé que celui d’une auto “normale” à usage équivalent. Ces chiffres dépendant evidemment du kilometrage mensuel ou annuel parcouru”.

Et ce n’est pas tout, puisque plusieurs autres problèmes et “affaires” plus ou moins politiques semblent venir polluer cette affaire d’espionnage bidon ! Aussi pour ajouter au dossier Renault, je vous propose de lire cet article dans France -Soir.

http://www.francesoir.fr/actualite/economie/gouvernement-reproche-ghosn-privilegier-nissan-sur-renault-77045.html

Dernier élément à verser ce jour au dossier “des espions chez Renault”, voici la lettre de dénonciation anonyme de quelques lignes sur laquelle s’est basée toute la stratégie et l’action de la direction de Renault et à la lecture, on se dit que c’est vraiment très léger ! ( document Le Figaro à paraitre dans l’édition du 04/03/2011 ) .

On notera enfin que les syndicats montent aux créneaux pour expliquer que cette énième affaire est le bouquet final qui montre avec quel dédain la direction de Renault traite ses salariés et ce, qu’ils soient en haut ou en bas de l’échelle.

On ajoutera que Patrick Pélata a laisser entendre que la direction du groupe assumera toutes ses responsabilités si l’affaire se révèle être un beau bidonnage malveillant et malfaisant. Proposera t-il sa démission ( Les Echos ) ? Carlos Ghosn fera t-il de même ? Rien n’est moins sur mais une chose est certaine c’est que l’affaire n’est pas finie pour le constructeur français, qu’elle laissera des traces tant en interne qu’à l’extérieur et on est en droit de se demander : Quelle cour des miracles est le service de sécurité de Renault ?  Ce service ne sert-il pas à virer sous des prétextes falacieux les cadres seniors trop chers payés ou en désaccord avec la hiérarchie ? Est ce une maison de retraite pour barbouzes de seconde zone en mal de magouille ?

Cette sale affaire qui mêle des “espions”, des agents de sécurité, de l’argent, des “secrets techniques” c’est un peu comme ça … ( et si vous voulez savoir à quoi peuvent ressembler des espions, allez à 3 min 06 sec ! )

Via AFP, FranceSoir, LaTribune, LeMonde, LeParisien, Le Figaro, LesEchos, Youtube.

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