Les aides à la conduite – 1/2 : les basiques

Je vous propose de balayer les différents types d’aides à la conduite en essayant de comprendre comment elles fonctionnent et ce qu’elles apportent au conducteur. Commençons aujourd’hui avec les deux aides les plus basiques : l’ABS et l’ESP.

C’est sans doute l’aide la plus connue et permet, comme son nom l’indique d’empêcher le bloquage des roues lors d’un freinage brusque.

Développé depuis les années 60, ce système apparaît pour la première fois sous forme mécanique en 1966 sur la Jensen FF. Il apparaît sous sa forme électronique en option en 1978 du côté de l’Allemagne puisque disponible sur la Mercedes Classe S puis sur la BMW Série 7. Il est obligatoire depuis 2004 sur les véhicules commercialisés dans l’UE.

Le système est constitué :

– des capteurs de vitesse sont positionnés dans chacune des roues

– des électrovannes d’admission qui permettent de fermer le circuit de freinage pour chaque roue

– des électrovannes de refoulement

– d’un calculateur qui permet de gérer tout ça

Le principe de fonctionnement est le suivant :

Lorsque le conducteur freine normalement, les électrovannes ne sont pas alimentées et tout se passe normalement.

Lorsque le conducteur effectue un freinage brusque pouvant entraîner un blocage d’une ou de plusieurs roues :

– cette tendance au blocage est détectée par l’intermédiaire des capteurs de vitesse qui compare la vitesse des roues à une vitesse de référence

– l’électrovanne d’admission de la roue en question est alimentée et ferme le circuit de freinage

– la pression dans le circuit de frein ne peut donc plus augmenter, même si le conducteur continue d’appuyer sur la pédale de frein

– si nécessaire et si la tendance au blocage est toujours présente, une pompe et l’électrovanne de refoulement permet de réduire la pression dans le circuit de freinage et de renvoyer ce liquide de frein vers le circuit principal. C’est de là que proviennent les à-coups ressentis dans la pédale de frein.

Je vous propose cette vidéo réalisée par Bosch et qui résume bien la chose :

C’est un système destiné à améliorer le contrôle de la trajectoire d’un véhicule

Depuis le milieu des années 80, Mercedes et BMW ont travaillés sur divers systèmes de contrôle de traction, et en ont équipé leurs véhicules. C’est en 1995 qu’un système semblable à celui que l’on connait aujourd’hui est pour la première fois disponible en série et implanté dans une Classe S. Il est, depuis 2012, obligatoire en France sur les nouveaux modèles.

Le système utilise les mêmes éléments que l’ABS, c’est à dire :

– les capteurs de vitesse des roues

– les électrovannes d’admission et de refoulement

En plus on trouve :

– un capteur d’accélération latérale

– un capteur de lacet

– un capteur d’angle de braquage du volant

– une communication avec la gestion du moteur

– une pompe de précharge

– un calculateur (souvent celui de l’ABS)

Lorsque le conducteur roule, le calculateur analyse et compare les données issues des capteurs d’accélération latérale et de lacet par rapport aux données issues du capteur d’angle de braquage du volant. Cela permet de savoir si le mouvement de la voiture est bien cohérent avec le mouvement demandé par le conducteur. Si il ne l’est pas, l’ESP intervient.

Exemples :

la voiture est en sous-virage, c’est à dire qu’elle a tendance à tirer tout-droit : l’angle de lacet est inférieur à l’angle de lacet normal étant donné l’angle de braquage du volant.

 Sans ESP, on suit la ligne rouge, on sert les fesses, avec un peu de chance il n’y a pas de voiture en face et on termine dans un champ de maïs.

Avec l’ESP, on suit la ligne verte, sereinement (wahou). Le système a détecté qu’il y avait une anomalie et a donc freiné automatiquement la roue arrière droite pour faciliter le mouvement de rotation du véhicule autour de son axe vertical.

la voiture est en sur-virage, c’est à dire que le train arrière a tendance à vouloir passer devant le train avant (ce qui n’est jamais bon signe) : l’angle de lacet est supérieur à l’angle de lacet normal étant donné l’angle de braquage du volant.

Sans ESP, on suit la ligne rouge, si l’on n’est pas trop mauvais on arrive à contre braquer et on sort de cette situation dignement, voire même avec une certaine fierté. Les autres occupants de la voiture, s’il y en a, n’auront peut être pas la même vision que vous.

Avec ESP, on suit la ligne verte, l’ESP a freiné la roue avant gauche.

Bien entendu, il s’agit ici de deux exemples simples mais de nombreuses situations existent : le conducteur peut ou non être en train de freiner, l’ESP peut également agir sur le contrôle moteur si le conducteur est en train d’accélérer par exemple, …

Je vous propose là aussi une vidéo de Bosch :

Pour les personnes que ça intéresse, vous pouvez voir ici un exemple de schéma du circuit hydraulique de l’ABS/ESP :

D’autres aides à la conduite à venir. En attendant, vous pouvez me retrouver sur engineworld.fr 😉

Crédits images : www.profauto.fr / cfcar.free.fr / hdabob.com / www.bosch-esperience.fr /drift.fr

Quitter la version mobile