Autobus : Adieu Irisbus et Citelis, bonjour Iveco Bus et UrbanWay

Iveco Bus UrbanWay 2013

Ce sujet fera plaisir aux fans de transports urbains. La passion automobile ne se limite pas à la seule voiture individuelle, et l’industrie des autobus et autocars de tourisme compte beaucoup dans l’économie de grands groupes de transport. A l’occasion du salon UITP (Congrès de l’Union internationale des transports publics) de Genève, le groupe Iveco présente sa nouvelle gamme d’autobus, et en profite pour changer de nom, passant d’Irisbus à Iveco Bus.

Qu’est-ce qu’Irisbus ?

Pour les novices, rappelons les origines de cette firme. Elle est née de la réunion des activités de transports en commun de Renault Véhicules Industriels, et d’Iveco (acronyme d’Industrial Vehicles Corporation), en 1999. Ce groupe, possédé à moitié par Renault et à moitié par Iveco, comprenait également la marque HeuliezBus. Dans son projet d’agrandissements d’activités, Renault est stoppé par la Commission de Bruxelles au début de l’année 2001 : après s’être offert 21 % de Volvo, également fabricant d’autobus, Renault doit vendre ses part d’Irisbus à Iveco, qui en devient propriétaire à 100 %. Les productions du Groupe sont par la suite toutes badgées d’un dauphin, le logo d’Irisbus, hormis celles d’HeuliezBus.

A ce jour, Irisbus possède trois usines, après la fermeture du site italien de Valle Ufita en 2011 : Annonay (1400 véhicules/an, dont 600 autobus) en Ardèche et Rorthais (480 véhicules) dans les Deux-Sèvres, ainsi que Vysoké Mýto (ex-usine Karosa) en République Tchèque (3000 véhicules). Il s’agit donc d’un groupe à capitaux italiens mais à l’importance stratégique pour l’emploi en France (2850 salariés français), raison pour laquelle son nouveau Pdg Pierre Lahutte a appelé à l’automne dernier au patriotisme des affréteurs d’autobus et autocars.

Un nouveau nom : Iveco Bus

Au salon UITP 2013 de Genève, Irisbus disparaît et devient Iveco Bus. La raison de ce changement de nom est, pour la filiale du groupe Fiat, consécutive au besoin “d’assurer le développement et la reconnaissance des gammes autocars-autobus en les consolidant davantage au sein d’Iveco, principalement sur les marchés d’Amérique du Sud et de Chine où l’entreprise bénéficie déjà d’une importante présence”. On regroupe les activités autour d’un même nom pour éviter les confusions. Pour les nostalgiques, c’est l’abandon définitif de toute trace “Renault”, et le retour du label “Iveco” comme fabricant à part entière d’autobus. A noter qu’HeuliezBus, qui construit ses véhicules sur des châssis et moteurs Iveco Bus, conserve son identité, et lancera bientôt un nouveau modèle répondant aux normes Euro 6.

Iveco Bus va bientôt se répandre dans le paysage des transports en commun français, dont la marque détient 60 % du marché, avec en tête de pont son partenariat historique avec la RATP qui se fournit en majorité chez cette marque. Toutefois, le lancement de trois nouveaux appels d’offre, ainsi que le rejet du prototype Irisbus Citelis en version Hybride récemment (au profit de Man et HeuliezBus), pourraient changer la donne. Néanmoins, le groupe recevra le 31 mai prochain une visite du Premier Ministre Jean-Marc Ayrault et du Ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, qui viendront célébrer l’obtention par Iveco de la certification “Origine France Garantie” pour les véhicules produits à Annonay.

Un nouveau produit : l’UrbanWay

Iveco Bus intronise sa nouvelle identité avec une toute nouvelle gamme d’autobus, répondant au doux nom d’Urbanway. Un anglicisme de plus dans la gamme italienne, qui apprécie ces sonorités (Crossway, Arway…), loin de ses anciennes dénominations (Agora, Récréo, Iliade…). Derrière cet autre changement de nom, c’est le renouvellement complet de la gamme d’autobus, déclinée en trois châssis (10,5 m, 12 m, 18 m articulé), qui symbolise le passage à la nouvelle réglementation européenne de dépollution Euro 6 pour l’an prochain.

Le nouvel UrbanWay n’est cependant pas une révolution : l’architecture du Citelis, lancé il y a 8 ans, est conservée, alors qu’elle-même dérivait étroitement de l’Agora (1995-2006), lui-même évolution à plancher plat du R312 (1987-1996) ! Suivant l’aphorisme de Lavoisier, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ! Au total, la structure est allégée de 400 kg, un gain substantiel pour la consommation. On peut remarquer que le réservoir se situe sur l’essieu avant, à la façon du Mercedes O 530 Citaro.

L’aération du moteur se fait davantage par le toit que latéralement, ce qui implique la disparition de toute vitre arrière. Les autres évolutions sont esthétiques : la face avant est dotée d’optiques plus agressives (dont la partie inférieure dérive de la gamme Iveco Stralis) et revendique fièrement son nom “IVECO” sur une protubérante bande de chrome. L’ensemble pare-brise/girouette est repris du Citelis, tout comme les portes.

A l’intérieur, la luminosité est annoncée comme supérieure avec de plus grandes baies vitrées, bien que les fentes d’aération basculante restent toujours aussi petites. Pour l’éclairage, ce nouvel UrbanWay a beaucoup recours aux DELs (Diodes Electro-Luminescentes, l’autre façon de dire “LED” en plus poli et plus français). L’accueil des PMR (Personnes à Mobilité Réduite) est favorisée : ce sont deux fauteuils roulants plutôt qu’un seul qui peuvent être embarqués, grâce à une porte centrale décalée vers l’essieu arrière (1,5 m² de dégagés). Espérons que cela ne fera pas perdre un trop grand nombre de places assises.

Des parties techniques mises à jour

Deux nouveaux moteurs sont au programme : Tector 7 et Cursor 9. Eh oui, chez Iveco, les noms flirtent avec Schwarzy et Terminator ! Plus sérieusement, ce sont des blocs de 6,7 l et 8,7 l de cylindrée, aux puissances respectives de 270 et 360 chevaux. Leurs réductions d’émissions (-80% de NOx, -90% de particules) sont l’innovation principale ; chaque groupe propulseur est équipé de la technologie HI-eSCR, améliorant la motricité et l’accélération, développée par Fiat PowerTrain (rappelons qu’Iveco appartient à la holding Fiat Industrial).

Il n’en reste pas moins que derrière ces innovations, ce n’est pas un client lambda qui passera commande d’un Iveco Bus UrbanWay. Pour séduire ses acheteurs, c’est-à-dire les transporteurs et autres affréteurs de flottes d’autobus au service des municipalités, départements, et sociétés (aéroport) ou administrations (Police Nationale, CRS et Gendarmerie), Iveco a fait de gros efforts sur la maintenance. La carrosserie est faite de panneaux démontables, les parties les plus endommageables (pare-chocs et optiques) sont toutes en de multiples parties échangeables. L’accès au FAP (Filtre à Particules) et réservoirs divers (huile, AdBlue etc.) est plus aisé que sur le Citelis. Iveco dit en effet s’être concentré sur le “Total Cost of Ownership” (TCO), i.e. “l’entretien, la maintenance et des évolutivités plus faciles”.

Quels usages pour l’UrbanWay ?

L’UrbanWay est configurable en 3500 déclinaisons différentes ! Le chiffre est impressionnant, et répond à la multiplication des 3 longueurs de châssis (10,5m, 12m et 18m de long articulé), “pour faire évoluer le bus d’une version basique vers un Bus à haut niveau de service (BHNS)” annonce Iveco Bus. Tout l’intérieur est adaptable aux désidératas des transporteurs, du nombre de places assises au type de sièges, des vitres à l’éclairage, du nombre de portes à leur système d’ouverture (pneumatique ou électrique)… HeuliezBus proposera certainement, à l’image de son modèle actuel l’AccessBus GX327, des baies vitrées supplémentaires sur le toit ou sur les bas de carrosserie. Les conducteurs sont choyés et bénéficient d’une nouvelle ergonomie, adaptée aux normes EBSF (European Bus System of the Future, le Système de bus Européen du futur).

Les motorisations ne seront pas que diesel : des versions GNV (Gaz Naturel de Ville) et hybrides (diesel électrique, avec un système “Arrive & Go” pour une utilisation 100% électrique en zone urbaine dense) sont prévues. Pour autant, chaque diesel (Tector 7 ou Cursor 9) possédera un Stop & Start (pratique pour les arrêts prolongés en terminus). Pour ceux qui voudraient connaître les tarifs, ces derniers n’ont pas été communiqués, et restent soumis à l’équipement intérieur commandé. Le modèle présenté au Salon UITP est équipé d’un minimum des sièges, ces derniers étant les plus fins possibles -voire totalement en plastique pour lutter contre le vandalisme… Espérons que l’onctuosité des suspensions saura compenser la perte de confort des assises.

Quel avenir ?

Iveco Bus compte faire au moins aussi bien qu’avec le Citelis en termes de ventes, et souhaite également s’internationaliser. La production de 600 UrbanWay/an à Annonay est donc un premier objectif. L’importance d’Iveco sur le marché des autobus est en effet déclinante : de plus en plus de réseaux ont recours à Evobus, c’est-à-dire à Mercedes et Kassbohrer Setra, qui proposent plus de flexibilité lors des livraisons (en s’occupant eux-mêmes de la reprise, de la revente ou de la destruction des précédents véhicules de leurs réseaux clients). Par ailleurs, si l’autobus “simple” reste un best seller des constructeurs, il leur faut rester à la pointe des innovations (hybridation, BHNS à guidage optique), domaine dans lequel Iveco est précurseur, s’adapter aux contraintes locales (les trolleybus d’Europe de l’Est, pour lesquels Iveco et son Cristalis sont un modèle sans grande concurrence), sans oublier les projets ingénieriaux tels que les “trolleybus sans fils”, à savoir des véhicules électriques se rechargeant régulièrement aux points d’arrêt. Le bus, moyen de transport essentiel des villes, reste en effet brocardé pour sa pollution, un des facteurs sur lesquels les municipalités s’appuient pour se doter de tramway.

Si l’on peut souhaiter le meilleur à l’UrbanWay, à Iveco Bus, et à ses salariés, on peut regretter que le constructeur ne donne pas suite au prototype Hynovis, présenté en 2010 et testé à Paris par la RATP. Révolutionnaire dans sa structure et dans sa conception du transport en commun, un apport majeur de ses innovations dans l’UrbanWay aurait permis à ce dernier d’apparaître véritablement comme une nouveauté, et non comme une énième évolution des R312/Agora/Citelis.

Réservé aux professionnels, le salon UITP ferme ses portes le 30 mai prochain à Genève. Et pour croiser l’Iveco UrbanWay, il faudra attendre la sortie d’usine des premiers exemplaires commandés, vraisemblablement fin 2013/début 2014. D’ici là, n’oubliez pas de signaler l’arrêt, de monter, de valider votre titre de transport… et de saluer et de remercier le conducteur/la conductrice en montant dans son véhicule !

Sources : Forum Symbioz, Bus & Car, Mobilicités.com
Crédits photographiques : Mobilicités.com, RATP, Iveco, Symbioz.

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