Le groupe automobile chinois BAIC (Beijing Automotive Group) a des envies d’expansion et pas seulement en Chine puisqu’on a appris ces derniers jours que le constructeur pensait au reste du monde !
Le groupe BAIC vient de créer une nouvelle filiale qui prend le nom de BAIC International Development, destinée à gérer ses exportations et ses autres activités sur les marchés étrangers. En effet, du fait du ralentissement de la croissance du marché chinois, les constructeurs (dont BAIC) se tournent vers les marchés d’export et c’est un mouvement qui ne fait que s’amplifier puisque pour la première fois en 2012 plus d’un million de véhicules ont été exportés depuis la Chine. Cette filiale sera en charge des exportations de véhicules et de pièces, de l’expédition via les ports de Hong Kong, des services financiers hors de Chine, de l’assemblage de véhicules à l’étranger et des services administratifs internationaux. Ainsi dès le début de l’année 2014 BAIC International Development commencera à exporter des moteurs Beijing Benz. En revanche, cette nouvelle structure ne gérera pas les exportations des modèles produit par la joint-venture Beijing-Hyundai Motor qui seront envoyés à l’étranger via la structure déjà en place.
BAIC prévoit par ailleurs de faire l’acquisition dans les prochains mois de deux constructeurs appartenant à l’état chinois. Ainsi Beijing Automotive Group envisagerait de se porter acquéreur du petit constructeur chinois Zhenjiang Automobile dans le but d’établir un site de production dans la province de Jiangsu (NDLA : Selon la loi chinoise, un constructeur qui souhaite produire dans une province autre que celle où se situe son siège social doit d’abord acquérir un constructeur de cette province ou fusionner avec lui avant de pouvoir envisager de produire dans cette région). Le groupe automobile aurait déjà entamé des négociations avec le gouvernement local de cette province puisque Zhenjiang est un constructeur détenu par l’Etat. Zhenjian Automobile dispose actuellement de presque tous les certificats gouvernementaux pour produire tous les types de véhicules à l’exception des berlines. Ce constructeur dispose de 5 usines dans le pays.
Mais le “gros” morceau de l’affaire BAIC nous concerne ou concerne plus exactement le monde automobile européen. On vient ainsi d’apprendre que le constructeur chinois envisage de faire l’acquisition dans les prochains mois de trois constructeurs européens de taille moyenne.
Il y a quelques jours Dong Haiyang, le patron de BAIC déclarait : “Nous voulons acquérir au moins une marque de taille moyenne sur le marché européen, actuellement en difficulté !”. Aucune ambiguïté possible dans les propos de D.Haiyang qui montre ainsi la volonté d’expansion de son entreprise en dehors de la Chine. Le but d’une telle envie d’acquisition est double avec dans un premier temps, la volonté à peine déguisée d’écouler la (sur)production des usines du groupe en Chine en vendant des autos chinoises notamment en Europe. Le second projet, plus insidieux et bien moins visible est d’acheter pour pas trop cher, puis d’exploiter facilement la technologie et le savoir faire des groupes européens.
Les banques d’investissement associées au projet auraient identifié a priori trois constructeurs cibles. Il s’agirait de constructeurs de taille moyenne ayant une bonne image de marque en Europe et un savoir faire technique et technologique reconnu.
Rien d’officiel pour l’instant mais quelques noms sont apparus ou ont été entendus dans les couloirs des banques d’affaire et on évoque des noms comme PSA, Opel, Volvo (pourtant propriété de Geely) ou même Alfa Romeo… Reste maintenant à “dépatouiller” le vrai du faux et à voir quelles sont les réelles capacités financières du groupe automobile chinois car certains, peu nombreux, disent qu’il y aurait beaucoup de bruit pour pas grand chose ! Une affaire à suivre durant cet été car elle pourrait s’avérer rude pour le milieu automobile européen.
Via Gasgoo, Bloomberg.