En pleine semaine de la mobilité et alors que la journée mondiale sans voiture peinait à trouver un écho médiatique ou politique, Toyota a revêtu ses habits de Géant vert de l’automobile pour nous présenter le dernier rejeton de sa grande famille hybride, l’Auris Touring Sports.
De prime abord, le nom de baptême de ce break compact prête à sourire, quand il ne déçoit pas. Hormis quelques effets de style propres à évoquer un certain dynamisme, rien dans la conception de cette familiale ne répond aux attentes d’une cliente éprise de sensations sportives. Le break Auris c’est avant tout du sérieux et de la sérénité dans une enveloppe moderne et plutôt soignée de 4,56 mètres de long. A l’avant pas de changement par rapport à la berline qui bataille avec les Golf, Mégane et autres 308 depuis janvier 2013. L’arrière singe aussi la compacte mais en y ajoutant les codes propres à la catégorie, soit l’indispensable ouverture béante du hayon qui offre un seuil de chargement abaissé de 10cm. C’est évidemment de profil que l’Auris Touring Sports se distingue le plus de l’Auris tout court. Les lignes élancées et fluides promettent un volume de chargement confortable. Le taille du coffre varie en effet entre 530 et 1658 dm3, c’est une valeur record pour la catégorie. Le plus étonnant est que la version hybride dispose exactement des mêmes côtes de chargement que les versions équipées des motorisations essence et diesel. Beau travail d’intégration des batteries sous la banquette arrière !
L’ambiance générale à bord est conforme aux codes habituels de la marque, avec ses qualités et ses défauts : une qualité de fabrication correcte, une impression de solidité rassurante mais malheureusement un charme et un raffinement parmi les plus mauvais de la production actuelle, particulièrement à ce niveau de gamme où la Golf, la Nouvelle 308 ou la C4 font beaucoup mieux niveau ambiance et confort. La palme du mauvais goût revient à cette montre analogique au look très eighties dont Toyota ne veut toujours pas se débarrasser. (à droite des aérateurs sur la photo ci-dessous)
L’hybride est bel et bien le modèle phare de cette gamme qui, par ailleurs, manque globalement de charisme face aux stars européennes du segment. C’est sur cette version à forte valeur ajoutée en terme d’image que Toyota concentre tous ses efforts pour promouvoir sa gamme compacte, pas peu fier d’être le chef de meute de cette niche verte. En fait Toyota est carrément seul sur ce terrain, aucun autre constructeur n’y propose une compacte qui soit disponible à la fois en essence, en diesel et en hybride. Il n’y a personne aux crocs suffisamment puissants pour lui disputer son os, et ce depuis la première Auris Hybride en 2010.
Sous le capot rien de nouveau, la technologie hybride du break étant en tout point identique à ce qui existe déjà sur la berline. Après la Prius, la Prius+, la Yaris et l’Auris, l’Auris Touring Sports continue d’assoir le règne de Toyota sur cette brèche écolo-politico-correcte qui plait à un nombre toujours plus grand de clients. Avec des émissions de CO2 de 85 g/km, l’Auris Touring Sports est la meilleure de sa catégorie, comme la berline à 84 g/km. A court ou moyen terme, Toyota devrait pouvoir offrir une alternative hybride sur tous les segments du marché automobile. Si l’on prend en compte l’offre de sa branche Lexus dans le HDG, on peut prétendre que Toyota étend déjà ses ramifications vertes sur presque toute la planète automobile…
Bel exploit ou demi victoire ? Sur le marché des voitures propres les propositions comme les fortunes (ou infortunes) sont diverses. Avec une stratégie plus radicale et surement plus couillue ( qui a dit suicidaire ?) Renault cale à convaincre avec sa gamme Z.E., des véhicules 100% électriques rechargeables sur secteur. Après des premiers mois encourageants, les derniers chiffres de ventes ne cachent rien du gadin des Zoé et Twizy, des véhicules inédits dont j’ai loué ici les qualités et la pertinence. Dans le même temps Toyota connait une trajectoire inverse avec des courbes de ventes exponentielles pour une gamme hybride qui ne roule que de temps en temps en mode électrique ( principalement en ville) mais qui présente le gros avantage de ne pas nécessiter de rechargement sur prise ( ou surprise selon le cas ). Et c’est bien sûr de doigts dans la prise qu’il est question quand on évoque les réticences des clients à rouler tout électrique. Personne ne veut prendre le risque d’un achat électrocutant pour sa mobilité, sa liberté de mouvement et son indépendance. Avec une solution hydride et soft, Toyota touche au cœur vert des automobilistes sans prendre le risque de lui imposer des nouveaux modes de conduite plus contraignants. Là où Renault pensait passer en force en créant un électrochoc, Toyota passe tout en douceur, et sans fil à la patte.
Tout bijou ( fusse t-il technologique) mérite un bel écrin alors c’est dans la première éco concession d’Europe à La Rochelle que Toyota nous a convié à la découverte de sa dernière production hybride. Fruit du programme “concession verte”, les 5000m2 de bâtiments respectent les critères les plus exigeants en matière d’environnement en utilisant des équipements très performants. La construction fait référence à la norme anglaise BREEAM ( Building research establishment environmental assessment method) . Le fil rouge du projet était de respecter les normes environnementales les plus strictes. Aujourd’hui l’éco concession de La Rochelle qui regroupe côte à côte les show room Toyota et Lexus offre aux clients une aire de produits et de services à la pointe de la technologie environnementale et au constructeur une formidable vitrine de son implication écologique. C’est tout bénef’ pour son image !
Dès l’arrivée sur le parking de la concession le client est surpris par la construction basse et ovoïde du show-room. Le hall d’exposition est entièrement recouvert d’une toiture végétalisée. Elle permet une meilleure isolation mais aussi une moindre évacuation des eaux pluviales dans le réseau public puisqu’environ 70% de l’eau est absorbée par la végétalisation. Un impressionnant débord de toit, tout en courbes, évite que le soleil ne frappe directement les vitrages. En été le surplus de chaleur évité permet de réduire les recours à des modes de rafraîchissement énergivores.
Quelques chiffres :
– L’énergie est produite par 20 000 m2 de panneaux photovoltaïques. La consommation du bâtiment est deux fois inférieures à un bâtiment classique répondant aux normes RT20005. Les panneaux voltaïques produisent trois fois plus que la consommation nécessaire au bon fonctionnement du site.
– La cuve d’eau de pluie de 150 000litres fournit 70% de la consommation du site. Le lavage utilise 80% de l’eau recyclée en circuit fermé.
– Des puits canadiens et des pompes à chaleur divisent par trois les besoins en énergie pour le chauffage et le rafraichissement des locaux.
– L’éclairage est de 40% plus économe qu’une installation classique.
– 100% du bois utilisé par l’éco concession est issue de forêts éco-gérées. Du bois ? Le site n’utilise pas d’énergie fossile. Le chauffage de la cabine de peinture, est alimentée par une chaudière qui fonctionne avec des granulés de bois issus de forêts régionales éco-gérées. Cette production d’air chaud par une chaudière à bois pour une cabine de peinture est un procédé unique en France.
Malgré une certaine discrétion et une image plutôt terne, avec 20% du total des ventes européennes d’hybrides Toyota et Lexus , Toyota France est numéro 1 en Europe, loin devant la Grande-Bretagne et l’Allemagne. Il faut dire qu’en France avec son label Made in France jalousé par certains produits soi-disant hexagonaux, la Yaris Hybride pèse pour plus de 40% dans les ventes totales du modèle. Les ventes d’Auris Hybride dépassent, elles, 70% des ventes totales de la compacte ! Mine de rien, cette compacte très discrète est la 5ème compacte la plus vendue en France. Et ses ventes progressent de 66% dans un segment en chute de 18%. Le Géant Vert avance doucement, mais sûrement ! Et tant que rien n’est voté et officiel concernant la réforme du bonus/malus, Toyota a des raisons de croire en son avenir radieux.
Photos: Philippe Kerleroux
Merci à Mickael Giaghetto pour son accueil chaleureux et la visite passionnante de son bel outil de travail, l’éco concession Toyota de La Rochelle qu’il dirige avec fierté et enthousiasme.
Un clin d’œil particulier à Hélène Vay qui délaisse la communication et les relations presses Toyota pour de nouvelles aventures toujours au service du géant nippon. Bonne route !