Essai Audi Q7 e-tron quattro : le vaisseau amiral passe à l’électrique

Essai Audi Q7 e-tron quattro

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On sait tous maintenant que l’avenir va passer par l’électrique, ou en tout cas l’hybridation. C’est pour cela que la marque aux anneaux nous a convié il y a quelques semaines à essayer l’un de ses derniers joyaux, l’Audi Q7 e-tron quattro.

C’est au bois de Boulogne que plusieurs exemplaires de ce nouveau vaisseau amiral nous attendaient pour un petit périple en direction de la région du Perche. De quoi se rendre compte des qualités routières de la voiture dans toutes les situations.

Mais pour vous mettre dans de bonnes conditions, voici quelques informations techniques. S’appuyant sur plusieurs années de succès aux 24 Heures du Mans, Audi a fait le choix de l’hybridation avec un moteur diesel. On retrouve le V6 3.0 TDI offrant ici 258 ch et 600 Nm de couple, associé à un moteur électrique de 94 kW situé dans la boite de vitesse, pour un total de 373 ch et un couple de 700 Nm. De tels chiffres offrent à ce Q7 des performances relativement époustouflantes pour un véhicule de cette stature. Le 0 à 100 km/h est avalé en 6,2 secondes, soit un dixième de seconde de moins que la version thermique, mais avec un surpoids de 450 kg (2520 contre 2070 kg).

Nous avons affaire ici à une voiture électrique dites plug-in ou rechargeable. Elle peut donc être branchée n’importe où afin de bénéficier de toute son autonomie. C’est en partie ce qui permet à notre Q7 e-tron quattro de rouler en tout électrique.

Le style change radicalement par rapport à la première génération du Q7. Visuellement, il ne ressemble plus autant au gros bébé qu’il était auparavant. Les avis sont unanimes, on semble maintenant avoir face à soi un énorme break surélevé. Et chez moi ça ne fonctionne pas : je n’arrive pas à le trouver à mon goût comme ce fût le cas avec son prédécesseur. J’appréciais fortement le côté massif qui se dégageait en le regardant, et ce nouveau dessin arborant des lignes plus tendues n’arrive alors pas à me convaincre. Néanmoins il faut reconnaître que dans la rue il en impose, et vous ne pourrez pas passer inaperçu.

Concernant la version e-tron, quelques légers petits détails pourront vous permettre de le reconnaître. Il bénéficie d’une signature LED spécifique dans le bouclier avant, les jantes de 19 pouces ont été spécialement conçues pour lui, tout comme le nouveau diffuseur arrière faisant disparaître toutes sorties d’échappement. Evidemment un logo « e-tron » fait son apparition sur la carrosserie.

Après un rapide briefing autour des voitures, nous voilà donc partis pour un parcours de 218 km sur nos magnifiques routes françaises. Mais avant cela il nous faut quitter Paris et sa banlieue… Ce qui est, il faut l’avouer, rarement une partie de plaisir. Ce Q7 e-tron pourrait probablement vous faire changer d’avis, c’est donc l’occasion de tester l’un des 3 modes de conduite proposés : le mode EV, tout électrique. Et je dois reconnaître qu’un tel mode offre une conduite extrêmement agréable, à la fois confortable, douce et réactive. Sans oublier un silence royal au milieu de toute cette agitation. Le second mode, « Hybrid », s’est activé automatiquement après 40 km parcourus, même s’il est vrai que j’aurais probablement pu pousser jusqu’à 45 km avec une meilleure optimisation. Les 56 km d’autonomie annoncés semblent utopiques dans la vie réelle. Cela reste un des meilleurs chiffres de la catégorie, grâce à son imposante batterie de 17,3 kWh, mais c’est surtout largement suffisant pour réaliser les trajets quotidiens d’un français moyen.

Vous l’aurez compris, ce second mode permet de faire automatiquement le choix entre les deux moteurs, thermique et électrique (ou combinés), afin de jongler au mieux entre performance, confort et faible consommation. Ainsi, associée aux 75 litres du réservoir, cette version vous promet de pouvoir aligner plus de 1400 km.

Enfin, pour anticiper une prochaine arrivée en ville et donc stocker l’énergie électrique disponible, il existe le mode « Battery Hold ».

Contrairement à de nombreux autres véhicules hybrides, ce Q7 e-tron ne vous permet pas de forcer la recharge de vos batteries. Ce mode serait visiblement peu utilisé par les clients et entraîne une surconsommation de carburant, un comble. Pour retrouver une pleine batterie passer par la case recharge est donc obligatoire. Celle-ci vous prendra 8 heures sur une prise domestique, et seulement 2h30 avec la wall-box dédiée.

Ce qui me pose problème avec tout cela, c’est qu’il est impossible d’envisager de traverser Paris en électrique, et de rejoindre Biarritz en traversant Bordeaux là aussi en électrique. Dommage non ?

Après tout ce « blabla » un peu soporifique, il est enfin temps de profiter du plaisir de conduire. Fort heureusement, notre engin du jour n’en est absolument pas dépourvu, au contraire.

Notre road-book (et notre curiosité) nous ont mené sur des routes et chemins très variés. Et il est à son aise partout. Alors évidemment, je ne dis pas qu’il ferait la voiture idéale pour tous les jours en plein Paris par exemple, mais il a su se faufiler correctement dans des minuscules rues du département. Et s’est avéré ensuite être un très bon rouleur, dans le confort et le silence.

Sur départementales, les belles accélérations, reprises et possibilités de dépassement vous permettront de profiter pleinement de votre trajet. D’autant plus que les passages de vitesses proposés par la boite Tiptronic à 8 rapports sont invisibles et que l’ « Adaptive air suspension » vous donnera l’impression de flotter en toute sécurité sur l’asphalte tellement les irrégularités de la route sont filtrées.

Même si nous disposons de 373 ch, ce n’est pas une voiture de sport. Il ne vous permettra pas de faire tout ce que vous voulez sur la route. La direction est très précise, le comportement routier est sain, mais il est tout même capable de prendre un peu de roulis et n’offre pas un freinage très mordant, ce qui vous demandera un peu d’anticipation et de calmer vos ardeurs. Dynamisme n’est pas le maître mot de ce Q7 e-tron, mais il vous permettra d’allonger les kilomètres sans le moindre problème.

En « offroad » il se débrouille bien, naturellement on n’a pas vraiment pu le tester à fond, cette journée n’était pas consacrée à cela. De toute manière vue sa technologie urbaine, le e-tron n’est selon moi pas vraiment destiné à quitter le bitume. Mais rassurez-vous il vous permettra quoi qu’il arrive de vous sortir de quelques situations difficiles, le Quattro de chez Audi n’a plus besoin de faire ses preuves.

Comme toute voiture moderne, notre Q7 était bourré de nouvelles technologies : Régulateur de vitesse adaptatif, lecture active des panneaux de signalisation, et une conduite semi-autonome. Il peut vous garder entre les lignes de façon fluide et sans à-coup, s’arrêter tout seul derrière une autre voiture et redémarrer lors d’un bouchon par exemple (Traffic Jam Assist).

Nous sommes maintenant capables de réaliser de magnifiques intérieurs, de proposer des matériaux exceptionnels, des finitions impeccables, etc… C’est pour cela que je deviens de plus en plus exigeant en montant à bord d’une nouvelle voiture. Et l’intérieur de ce Q7 est probablement le plus beau, en tout cas pour la planche de bord, que j’ai eu la chance de voir à ce jour. Et avant que vous ne montiez sur vos grands chevaux, chers lecteurs, je suis très loin d’être un accro aux phrases : « les allemands sont les meilleurs » ou autres formules de cet acabit. Mais là, je dois reconnaître qu’Audi a frappé fort à bord de ce modèle.

Au final, cela reste purement subjectif, mais j’adore personnellement le design de la planche de bord. A la fois classique mais très moderne et épurée. Et évidement le choix des matières, avec de l’alu brossé, du bois ou encore un magnifique Alcantara offre une qualité perçue assez incroyable. Sans compter que le plastique moussé se fait relativement discret et ne se retrouve surtout dans aucun endroit stratégique, comme c’est le cas dans de nombreux véhicules haut de gamme. Évidemment, les finitions sont irréprochables.

Pour parfaire tout ça, Audi mise tout sur son Virtual Cockpit, inauguré sur l’Audi TT en 2014. Jusqu’à il y encore peu de temps, j’avais du mal avec l’absence de vrais compteurs. Je restais plutôt vieux jeu en souhaitant garder de véritables aiguilles. Mais alors là, ce Virtual Cockpit qui s’affiche sur un très bel écran de 12,3 pouces est simplement une sacrée réussite. Il permet de telles possibilités d’affichages ou de personnalisations qu’il en devient presque indispensable. Et puis quand on aime les nouvelles technologies ou tout ce qui touche aux images/écrans, on ne peut qu’avoir envie de jouer avec les différents modes. Le plus pratique étant probablement, l’affichage en grand et juste sous vos yeux du GPS, laissant ainsi l’écran rétractable de 8,3 pouces libre pour afficher la musique ou tout ce que vous souhaitez.

En termes d’habitabilité, cela reste un véhicule de 5,05 m, alors oui vous et vos passagers auront tout l’espace qu’il faudra pour parcourir des milliers de kilomètres sans trop souffrir. Surtout en profitant du grand toit ouvrant panoramique installé de série. Le seul hic pour certaines familles pourrait être l’absence de la configuration 7 places dans cette version e-tron. En effet, l’installation des batteries à l’arrière ne permettent plus de bénéficier des deux places supplémentaires, tout comme le volume du coffre, qui passe de 890 à 650 litres (1835 l en rabattant la rangée de sièges).

Ce n’est pas non plus le grand roi des rangements, pas de trappes ou tiroirs ici et là, les designers auraient pu se lâcher un peu plus à ce niveau. Mais vu le bestiau, il y a quand même de quoi ranger du bordel un peu partout…

Pour critiquer un peu, et avec un tarif de base aussi élevé, je regrette que pour moins cher certains modèles disposent d’équipements confortables et que ce Q7 soit obligé de passer par la case options [et pas données en plus] pour y avoir droit. C’est le cas par exemple des sièges ventilés (1350 €), de l’affichage tête haute (1690 €), du maintien entre les lignes (790 €), … Et on va faire abstraction de l’option sono Bang & Olufsen à… 6050 €.

Pour terminer je voulais vous présenter deux petits détails qui font parfois toute la différence, et qui m’ont particulièrement plu. En approchant votre doigt des touches de réglages de clim, sans même les toucher, une petite animation élargit l’icône en question. Ou encore la fermeture assistée des portes, vous savez, comme sur les tiroirs de cuisine qui vous amusent tant chez Ikea !

Je me suis posé plusieurs fois la question de l’intérêt de choisir ce modèle e-tron au lieu d’un autre Q7. Le surcoût est effectivement énorme par rapport à une version classique et ne sera jamais rentabilisé, sans compter la perte d’innovations telles que les 4 routes directrices, une perte de dynamisme ou encore une perte de volume de coffre et des 7 places. Qu’est-ce qui pourrait alors vous pousser à dépenser facilement plus de 100 000 € (rapidement atteint après quelques options) ?

Sans oublier qu’il est exonéré de TVS, que vous pouvez vous garer sur une place réservée aux voitures électriques et que vous pourrez faire taire (ou presque) les antis “gros 4×4”.

Alors au final, oui ce Q7 e-tron offre de nombreux avantages tout en proposant une expérience de conduite agréable et un confort royal. Tous les ingrédients sont réunis pour faire de cette acquisition une réussite.

Un grand merci à Audi France pour l’organisation de cette journée.

Crédit photos et vidéo : Thomas D. (Fast Auto)

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