Essai Renault Captur. Le quotidien est une aventure.

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Le printemps arrivant enfin, quoi de mieux pour oublier l’hiver que des week-ends à la mer ou des randos en montagne ? Et si le nouveau crossover urbain de Renault était le partenaire idéal de vos loisirs ? La réponse ici avec l’essai de Captur au pays basque.

 

 

En seulement quatre ans à la direction du design, Laurens Van Den Acker a déjà réveillé une grande partie de l’image endormie de Renault et la gamme au losange retrouve avec bonheur des airs de Voitures à Vivre. Malgré un contexte économique morose et un marché automobile européen en crise, “y’a de la joie” chez Renault ! Après une Clio redevenue “Dezirable”, le constructeur français bouscule à nouveau le segment citadin avec un Crossover inédit, indirectement issu du concept-car Captur – https://blogautomobile.fr/nouveau-suv-renault-concept-capture-serie-173378#axzz2SQ5k7Qc3

 

CAP sur la nouveauté.

Captur est l’annonce d’une stratégie produit en rupture avec le “tout” monospace cher à Renault. Dans le segment B, adieu donc à Modus et à sa taille trop haute, sa faible modularité, et son manque de charisme. Captur lui succède sur les chaines espagnoles de Valladolid et personne ne s’en plaindra. Le mini monospace qu’on annonçait comme un futur best seller n’a jamais trouvé sa clientèle. Chez Renault, Captur est nouveau en tout : son nom, son positionnement et son concept. Mieux que les traditionnels shampooings double action, le marketing Renault vient d’inventer la voiture 3 en 1 ! Dans la gamme actuelle, cette nouvelle invention de 4,12m de long ( seulement 6cm de plus que Clio) se veut être la synthèse de trois produits, trois mondes différents: quelle aventure ! Captur tient de Clio pour la citadine, de Scénic pour le monospace compact, et de Koleos pour le SUV. Il est le pétale Explore de la fleur LIFE qui symbolise la nouvelle stratégie design de Renault. Immédiatement identifiable à l’avant comme un produit Renault, Captur est moins typé à l’arrière où il peut apparaître comme un baby Qashqai.

 

 

CAP sur la couleur

Sans aller jusqu’au millier de combinaisons revendiquées par Opel avec l’Adam, Renault cède lui aussi à la mode de la personnalisation. Captur est disponible en 9 couleurs de carrosserie et 3 teintes de toit qui, associées à plusieurs combinaisons de jantes et d’ambiances intérieures permettent à tout acheteur de composer SON Captur. Malgré une ligne générale peu révolutionnaire ( je pleure encore le concept annonciateur …), Captur est généreusement et heureusement truffé de détails qui le rendent très attrayant :  teintes bicolores, protections latérales proéminentes et personnalisables, stickers, leds diurnes… Globalement Captur peut être défini stylistiquement comme une Clio en tenue Outdoor. Il en reprend plusieurs gimmicks de style intérieur et extérieur mais bizarrement il oublie le rappel de patronyme sous l’énorme logo avant comme le fait la Clio. Peugeot ayant étrangement renoncé à remplacer sa 207 SW, le 2008, concurrent le plus direct du crossover Renault, apparaît plus comme un break surélevé que comme un pur crossover. Avec ses tenues oranges ou bleues assez osées, le fringant petit SUV Renault ne semble pas appartenir à la même catégorie. L’offre de Peugeot et de Renault sur ce secteur de marché où tous deux débarquent exactement en même temps est très différenciée. Chacun devrait y retrouver facilement ses petits, selon qu’il cherche une voiture classique et sérieuse ou un mode de transport plus fun et déluré.

 

Si j’apprécie l’élégance bourgeoise et un rien sportive du 2008, j’avoue que le look aguicheur du Captur ne m’a pas laissé indifférent surtout dans sa robe orange/noir étoilé avec sticker de toit. Aujourd’hui chez Renault, le design a toujours le dernier mot dans le développement d’un nouveau produit et forcément ça se voit ! C’était déjà vrai pour la nouvelle Clio, ça se confirme ici ; Captur est une magnifique vitrine de la nouvelle politique design maison. Et contre toute attente, à voir la tête des basques et des touristes qui ont croisé le véhicule pendant notre essai, l’effet wahou fonctionne à plein régime !

 

CAP sur l’aventure.

Tout est dans le look ? “Que de la gueule” le Captur ? Oui si on voit dans ses lignes musclées la promesse d’un petit 4X4 prêt pour l’exploration de terres vierges. Car Captur n’est pas le baroudeur qu’il prétend être. La gamme actuelle ne propose aucune version 4X4. Il faut le considérer pour l’instant uniquement comme un crossover urbain, un véhicule qui se borne à escalader des ralentisseurs en entrée d’agglomération ou de gentils nids de poules en campagne. Pour l’instant car dans quelques mois il pourra être équipé du système Extended Grip vu sur le nouveau Scenic XMOD. Voilà de quoi moucher un peu Peugeot et son Grip Control …

 

La prise en mains du véhicule est des plus aisée. L’assise haute assure une vision dégagée sur le trafic sans que le véhicule ne souffre du défaut des monospaces qui offrent une hauteur de plafond exagérément haute et souvent inutile . La planche de bord est joliment dessinée, ergonomique, intuitive et résolument moderne avec son grand écran tactile parfaitement intégré au milieu de la console centrale. Des touches de chrome ( ou de peinture à effets chromés …) égayent judicieusement l’habitacle et assurent la mise en valeur de certains équipements ou raffinements.  Selon la version ou la couleur de carrosserie choisie, l’habitacle peut être très clair et doux à la manière de Zoé, ou plus sportif et agressif comme le magnifique intérieur noir carbone et orange d’un de nos deux véhicules d’essai. Des touches de couleur vive autour de la console centrale, sur le tiroir de la boite à gants ou au pourtour des aérateurs et des enceintes rendent la voiture très agréable à vivre. Malheureusement le Captur n’échappe pas à quelques fautes de goûts et je retrouve ici les mêmes drôles de stripping sur la base (très) plastique du volant comme sur la Clio.

Parfaitement paré pour l’aventure citadine, Captur dispose aujourd’hui de quatre motorisations, deux essences et deux diesel. En essence il inaugure le nouveau TCe 120 et fait sienne les nouvelles appellations de gamme apparues sur Zoe et déclinées sur la “nouvelle” nouvelle gamme de la nouvelle Clio (!). Finis donc les niveaux d’équipement explicitement appelés Authentique, Expression et Dynamique, place au flou avec Life, Zen, et Intens … On y retrouve l’essentiel de ce qui compose l’équipement standard d’une voiture moderne aujourd’hui et pour cela pas question de ne pas être connecté. Comme sur Clio, Captur dispose d’une double offre multimedia avec Medianav et R-Link.

Pour une voiture surélevée ( 20 cm de garde au sol) Captur ne souffre pas d’un roulis excessif, il fait même preuve d’un maintien en courbe très satisfaisant, sa direction est précise, son freinage efficace, mais en essence comme en diesel une certaine inertie rend les accélérations plutôt laborieuses pour qui aime la conduite incisive. L’aventure au volant du Captur se doit d’être plutôt paisible, sans quoi le bon confort général peut souffrir des remontées sèches du train arrière.

Des deux véhicules essayés ( l’Energy dCi90 et le TCe 120EDC ) ma préférence va à la version essence équipée de la boîte EDC à double embrayage. Non pas que la puissance annoncée soit réellement plus convaincante que la bonne souplesse et le bon agrément général du petit diesel mais plutôt parce qu’il me semble mieux convenir à la philosophie du véhicule qui se veut prioritairement urbain. Sa puissance de 120CH pour 125 g C02/km et une consommation annoncée à 5,4l/100 est largement suffisante en plus d’être économe et propre pour crapahuter en ville et parcourir occasionnellement quelques grands axes vers l’océan, les volcans ou les pics enneigés. Son gabarit n’en fait pas une grande routière ni une familiale digne de ce nom, mais le partenaire idéal pour une, deux ou trois personnes attachées à renvoyer une image jeune et branchée sans devoir ou pouvoir dépenser trop pour cela.

L’effet couteau suisse revendiqué par Renault pour son crossover se limite au niveau modularité à une banquette coulissante sur 160mm et un plancher de coffre nomade faisant varier la capacité du coffre, rien de révolutionnaire. Plus remarquable, la traditionnelle boîte à gants est remplacée en série par un tiroir coulissant géant baptisé Easy Life. De couleur vive, il est parfaitement accessible mais malheureusement non réfrigéré. La sellerie dezipable ( sur certaines versions) constitue une autre exclusivité. L’aventure du quotidien peut réserver de mauvaises surprises mais vous n’aurez aucun mal à garder un habitable rutilant en pouvant passer à la machine-programme 30 degrés vos “housses de sièges” ( je pensais ne jamais écrire ce mot de ma vie, et non ! les housses de siège n’ont pas totalement disparu …) : La Voiture à Vivre est bien de retour chez Renault ! Rare clin d’oeil au concept-car, les cordons élastiques en lieu et place des traditionnelles aumônières au dos des sièges avant constituent un bel hommage aux fauteuils du Captur Concept.

 

CAP sur l’économie.

La chasse aux kilos superflus a été un leitmotiv permanent pour les ingénieurs en charge du développement de Captur. Pas question de subir la vindicte populaire qui voudrait qu’un véhicule au look de 4X4 soit forcément un glouton énergivore ou un infâme pollueur. Pari gagné pour Renault. Ses efforts de réduction de poids ont payé : un Captur Edc 90 pèse le même poids qu’une Clio 3, elle même plus lourde de 100kg qu’une Clio 4. Grâce à une masse contenue, au Stop & Start, au mode Eco, et à d’inédits volants de calandre rétractables, Captur est un véhicule urbain propre par rapport à son volume et aux puissances développées.

Cette obsession de la balance a bien sûr un revers et c’est toute la qualité des matériaux intérieurs qui en pâtit. Si l’ensemble du mobilier flatte l’oeil, le toucher des différents plastiques utilisés laisse un goût bas de gamme. Renault s’en défend en arguant que le Captur bénéficie de matériaux au grain soigné et à l’entretien aisé … Plus que de simples plastiques au toucher creux, le plus gênant est le manque de douceur de certaines commandes. L’ouverture des différents coffres de rangement ( trappe sur le haut de la planche de bord et tiroir coulissant face au passager) est ferme, le contact avec les poignées désagréable. La banquette coulisse au prix d’un effort physique important, mieux vaudra être deux pour multiplier ses forces au moment de saisir la tringle de tirage sous l’assise. Avec Captur le quotidien peut parfois prendre des allures d’aventure très virile. Bienvenue à bord d’un baroudeur de l’extrême, ici vous n’êtes pas à bord d’une limousine .

 

D’aventure il sera aussi question si vous posez un peu trop brusquement votre smartphone ou votre étui de lunettes de soleil dans le vide poches central, au pied de la console. Cet espace de rangement idéalement situé et très accueillant abrite également le bornier où se trouve entre autres la carte SD indispensable à la navigation. D’une simple pichenette celle-ci s’extraie de son logement et c’est alors la perte de toutes les données du GPS. Lost in the wild … Déjà rencontré sur Zoé, ce problème n’a pas encore été pris en compte par Renault qui promet de renforcer le verrouillage de la carte SD dans son logement. Perdu en plein brouillard en haut d’une montagne basque dominant l’océan dans un paysage onirique digne des plus beaux contes écossais, entouré de chevaux préférant apparemment le bitume aux herbes folles, je dois mon salut au Captur qui me suivait et qui a pris la tête du convoi jusqu’au point presse suivant. Le quotidien est bel et bien une aventure !

Tarifée 1000 €uro de plus qu’une Clio à motorisation et équipement équivalents, le Captur en offre plus que la citadine en terme d’accessibilité et de modularité mais il trouvera sur sa route la Clio Estate qui constitue une réponse sérieuse au besoin de capacité de chargement et de style. Les tarifs s’échelonnent de 15 500€ ( TCe 90 Life) à 21 200 € ( dCi 90 Intens).

 

 

CAP sur le futur.

Vous rêvez d’un Captur plus sportif, méchamment motorisé ? Il n’en sera rien ! Tous les interlocuteurs Renault présents à cette présentation de Captur au pays basque ont démenti les rumeurs d’un hypothétique Captur RS . La préparation Renault Sport est heureusement réservée à des voitures plus basses, plus à même de prétendre jouer les sportives sur circuit. Renault travaille par contre sur un partenariat de marque pour promouvoir une version encore plus lookée Outdoor avec sabots avant et arrière alu, barres de toit et ambiances intérieures plus haut de gamme. Il se murmure même que la griffe Initial Paris qui tarde tant à succéder aux regrettées Baccara puisse trouver en Captur un joli écrin d’expression pour un SUV urbain marqué du sceau du chic français.

Pour plus de détails sur les développements de gamme de Captur et les petits secrets de sa genèse, vous trouverez bientôt en ligne et en marge de cet essai l’interview pour le Blogautomobile de David Crescini, chef produit Captur.

 

Malgré les critiques sur la qualité de son intérieur, Renault tient le bon cap en présentant une voiture bien dans son époque qui joue sur l’émotion plus que sur la raison pour séduire et convaincre. Réjouissons-nous qu’en plein marasme économique un géant industriel comme Renault mise encore sur des produits coup de cœur pour développer ses ventes. Et c’est plutôt judicieux car la catégorie crossover est la seule qui progresse encore en Europe, même les monospaces dégringolent. Avec Captur, Renault fait entrer dans ses show-room un véhicule très “mode”, fun, personnalisable et polyvalent. Les concessions au losange applaudissent.

 

 

Photos : Philippe Kerleroux.

Merci à Battitt de l’Ecole de Surf LEHENA à Hendaye pour le prêt des planches www.lehena.com

 

Et un clin d’oeil en guise de BRAVO à nos lecteurs Algériens qui ont fait gagner l’Algérie à la battle des pays organisée par Renault sur sa page Facebook !

 

Quitter la version mobile

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