ESSAI : DS3 Crossback, le mini SUV de luxe à la française.

DS Automobile a enfin pris son envol de la maison mère Citroën : elle produit aujourd’hui des véhicules à son image, qui ont leur propre personnalité, très loin de celle des autres marques du groupe. La nouvelle DS3 Crossback est la deuxième voiture totalement pensée par la marque. Après le DS7, celle-ci veut continuer à surfer sur le succès de son grand frère en arrivant sur un segment très à la mode, celui des SUV-B premium. DS nous a donc invité sur la Côte d’Azur pour essayer ce nouveau-né avec en bonus la prise en main de la version tout électrique sur une base militaire ultra-secrète !

En arrivant à l’aéroport de Nice, j’avais en tête la petite impression que le modèle m’avait fait au Mondial de Paris. Je ne l’avais pas vraiment aimé sur ce salon mais c’est une bonne chose au final. J’arrive sur cet essai avec l’envie être surpris.

Une version Performance line tout de rouge vêtue nous est réservée à mon acolyte du jour et moi. Vous connaissez mon copilote, c’est JB du Billet Auto. La version qui sera la nôtre pour cette journée est dotée du plus gros moteur de la gamme, pour l’instant, un 3 cylindres PureTech 1.2 de 155 ch. Ce tout nouveau moteur peut prêter à sourire lorsqu’on regarde sa cylindrée mais il a été l’une des très bonnes surprises de cet essai.

En regardant la boucle d’essai qui nous mène jusqu’à notre hôtel à Monaco, on se dit avec JB que cela risque d’être démesuré à la vue de la fiche technique de l’auto. Le trajet passe par le col de Vence et le massif de Gréolière, des lieux superbes. Mais avec des routes de montagne très tortueuses qui nécessitent d’avoir une voiture amusante avec suffisamment de puissance. Mais bon, on est tous les deux là pour être surpris, alors go !

Faisons d’abord le tour de l’auto, à la lumière du jour une fois sorti de l’aéroport. Je me surprends à découvrir des détails que j’aime beaucoup. Comme dans les feux avant (voir ci-dessus) ou encore les 2 sorties d’échappement qui font peut-être too-much mais que j’adore vraiment.

Son design tranche avec le marché automobile actuel il faut l’avouer. Mais au fur et à mesure de mon shooting photo de la bête, j’ai appris à l’aimer. On se surprend à trouver une multitude de détails sympathiques, même s’il est vrai que l’on peut avoir du mal a comprendre certains choix esthétiques comme les feux avant. Là où le DS7 Crossback était très réussi pour cette partie luminaire, la DS3 Crossback divise avec une paupière beaucoup trop prononcée que l’on a du mal à comprendre.

Pareil pour l’aileron de requin sur le coté de l’automobile : il vient se placer sur le montant B sans aucune raison apparente. C’est un rappel à la DS3 ancienne génération mais cette dernière était une 3 portes. Rapporter cet élément de style sur une 5 portes est, à mon avis, mal venu.

Sinon, il est vrai qu’il y a eu un vrai travail de design sur la voiture. Elle a une vraie personnalité, elle se reconnait au premier coup d’oeil et dans une époque où l’on dit que toutes les voitures se ressemblent, cela fait du bien de voir qu’une marque ose.

Mention spéciale pour l’arrière, les hanches très larges posent très bien la voiture sur la route et transmettent une impression de sécurité et de sportivité surtout avec les 2 sorties d’échappements et au chrome qui passe en plastique noir sur notre version Performance line.

On passe à l’intérieur car c’est là que l’on vit une voiture. Le premier sentiment lorsque l’on rentre c’est : “Ah quand même !”. On ressent tout de suite le travail sur la qualité. Les matériaux utilisés sont de très bonne facture et d’un très bon assemblage. Sur notre version Performance line, l’alcantara couvre tout le haut du tableau de bord. Accompagné de cuir, on se sent bien à bord de cette nouvelle DS. Le volant, bien qu’un peu fin, est très bon, les matériaux utilisés sont excellents et il est très plaisant en main.

Malheureusement, on est dans une voiture du segment B et ça se ressent en partie basse. Les plastiques durs sont légion et ce contraste partie haute/partie basse fait mal. L’effort en partie haute est si important que lorsque l’on regarde en bas, on est déçu. J’aurais aimé un matériau de qualité moyenne pour pouvoir avoir une sorte de dégradé de qualité et pas avoir un contraste comme sur le repose-coude de la portière qui est en cuire et très moelleux. Mais, en dessous de celui-ci se trouve directement le plastique rugueux et bas de gamme du bas de la portière. Vraiment dommage.

On a pu avoir une version Rivoli, une version luxueuse avec du cuir blanc sur la planche de bord : une atmosphère qui ne devrait pas laisser insensible beaucoup d’entre-vous !

Coté équipement, la DS3 fait la part belle à la technologie. Les compteurs sont totalement digitaux avec un écran de 7″ derrière le volant et un autre de 10,3″ pour gérer le multimédia et la navigation. Vous pourrez déverrouiller votre voiture avec votre smartphone si l’envie vous en prend, comme avec la dernière BMW Série 3. Notre version d’essai était équipée d’un système multimédia Focal à 12 HP (850€) d’une qualité très haut de gamme. Ou encore d’un système de feux de route matriciel largement au niveau d’Audi qui reste la marque référence sur le segment premium.

DS se met donc au niveau de ses concurrents et n’a pas à rougir lorsque l’on compare la voiture à ses principales concurrentes.

Il est temps de prendre la route, direction le col de Vence. Je prends le volant pour voir ce que cette petite voiture a dans le ventre. Première partie de route sur autoroute : ce qui saute aux yeux, ou plutôt au dos, c’est le confort. DS oblige, la suspension est réglée très confort. Et qu’est que c’est agréable d’avoir un voiture aussi confortable parfois ! Les sièges n’y sont pas étrangers non plus.

On teste aussi le système de conduite autonome de niveau 2. Celui-ci fonctionne très bien et il est totalement au niveau de celui des voitures premium allemandes avec la particularité de pouvoir placer la voiture soit au centre soit sur l’un des deux cotés de la voie empruntée. Une bonne idée, par exemple sur le périphérique parisien, pour laisser passer les scooters.

Je sors de l’autoroute, on passe les premières routes du réseau secondaire et tout de suite je suis surpris par le punch de ce petit moteur. Oubliez tout ce que vous connaissez sur les 3 cylindres. Sur ce nouveau PureTech, le couple est disponible très tôt. Et c’est très plaisant. Plus de moteur creux à bas régime, une très bonne surprise donc. Et ce bruit, certains n’aiment pas ce bruit de tambourins. Mais personnellement j’en suis fan ! C’est très mignon.

Lors de la monté du Col de Vence, je suis au volant et compte tenu du confort de la voiture sur autoroute je m’attendais à une voiture qui s’écrase sur ses appuis lors d’un virage pris sportivement. Que nenni, la voiture se tient, elle ne s’écrase pas. Les suspensions, bien que très confortables, stabilisent bien la caisse en virage et permettent d’hausser le rythme sans se faire peur. On est bien sûr loin d’une voiture de sport mais tout à fait acceptable et très surprenant lorsque l’on connait les capacités dynamiques de son grand frère DS7.

Niveau consommation, il faut dire que les routes que nous avons empruntées ne nous ont pas aidé à l’économie donc il m’est impossible de vous dire exactement si les 5,4 litres/100km annoncés par le constructeur en cycle mixte sont exacts. Mais sur les 30 km qui séparent Monaco de l’aéroport de Nice, la voiture n’a guère consommé plus de 5 litres au 100 (la majeur partie de la route est en descente).

En bonus, DS nous a permis de prendre en main, sur une base militaire secrète qui se niche à  plus de 1000m d’altitude, la version full électrique nommée DS3 Crossback Etense. Forte de 136ch (100kW) et 260Nm de couple disponible immédiatement. La courte prise en main de 10 minutes a pu mettre en exergue les capacités dynamiques assez présentes de la version électrique malgré les 300kg supplémentaires. Cet embonpoint est totalement masqué par la réactivité du moteur électrique. Avec son mode sport, on se surprend à se faire coller au fond du siège avec seulement 136ch !

Un mode “Brake” permet d’avoir un frein moteur semblable à  celui d’un moteur essence. Ce mode permet de récupérer de l’énergie au freinage pour une meilleur autonomie. Cette dernière est annoncée à  350km WLTP grâce à une batterie de 50kWh. La version de développement que nous avons pu essayer et donc pleine de promesses et nous ne manquerons pas de l’essayer lorsqu’elle sera disponible fin 2019. Elle annonce également une e208 très cool, car les 2 voitures disposent des mêmes caractéristiques techniques.

Coté concurrence, la DS3 Crossback n’a qu’une seule concurrente sur le marché, l’Audi Q2. L’allemande est pratiquement au même prix de base sans option à 26 000 €. Mais le DS3 Crossback propose des équipements non disponibles sur l’Audi, comme les feux matriciels ou encore le grand écran 10″ tactile. De plus le confort des suspensions de la française est unique sur ce segment. Et dans ce segment le confort est roi. L’ intérieur est de meilleure qualité (en partie haute) que sur le Q2. A vous de choisir votre préférée.

La DS3 Crossback arrive sur un marché très actif. Et la française a plein d’arguments très sérieux pour se faire une très belle place. Que ce soit son confort royal, son petit moteur efficace, son intérieur de très belle facture ou encore ses équipements technologiques de premier plan, la DS est à la hauteur de ses prétentions. Maintenant, il faut que son style très clivant vous séduise. A vous de jouer !

Merci à DS France pour l’invitation et à JB du Billet Auto pour la meilleure compagnie possible !

Crédit photo : Ugo Missana

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