Essai : Ford Mondeo SW STLine 2.0 TDCI 180 Powershift

Boudés de plus en plus par les acheteurs au profit des SUV, les breaks constituent actuellement la meilleure solution afin de disposer d’une voiture habitable et confortable, sans le look pataud que peuvent avoir certains monospaces. Le modèle que j’ai eu l’occasion d’essayer, il y a quelques semaines, est selon moi l’un des plus beaux du marché, surtout dans sa version STline. Avec son moteur diesel de 2 litres développant 180ch et sa boite de vitesse robotisée Powershift, il remplit à merveille le rôle de break dynamique, confortable et habitable.

Lors de notre Roadtrip vers Dagenham avec Ford pour découvrir l’atelier Ford Heritage et toutes ses belles anciennes, j’ai littéralement craqué sur le break Mondeo qui faisait partie de notre convoi. J’ai donc décidé, arrivé à Paris, d’en prendre le volant pour le week-end suivant. Je pense que lorsque vous l’avez vu en photo, vous aviez compris le pourquoi du comment de mon coup de cœur. Déjà que la version normale du break Mondeo est très jolie, mais en version STline, il est juste à tomber par terre. Ligne racée et élancée, peu de raisons me paraissent valable pour ne pas tomber sous le charme de ce break.

Qu’est ce que la STline? Comme peut l’être la finition “GTLine” chez Peugeot, il s’agit ici de la finition dite “sportive” de Ford, là où plumage peut différer du ramage. Que du style me direz vous ? Oui, très sincèrement oui, et ce malgré un traitement spécifique de la suspension pour plus de rigidité et de dynamisme, très peu de différences à la conduite entre une version STline et une version Titanium. Alors pourquoi craquer pour cette version me direz vous ? Et bien, pour son style. Il est vrai qu’elle est juste magnifique en finition Sport et quand on sait que le style est décisif pour beaucoup d’entre nous lorsque l’on achète une voiture, on peut se dire qu’il s’agit vraiment d’un bon coup commercial. Les marques opèrent presque toutes aujourd’hui cette pratique en nous proposant un style sportif sur nos auto sans pour autant avoir à prendre une voiture qui dispose d’un moteur ultra gourmand en essence, au bruit tapageur et au confort délaissé.

Serait-ce la combinaison parfaite de la voiture pour faire plaisir à l’ego du papa et remplir les exigences de maman quant au confort de la famille ? Peut-être oui, surtout quand Ford vous propose cette finition sans aucun surcoût par rapport à une version Titanium. Mais des équipements de série sur cette dernière sont une option sur la STline comme certains équipements de sécurité active avec entre autres la surveillance de la vigilance du conducteur ou encore l’aide au maintien de file.

Le modèle d’essai que j’ai eu en main est très joli. La face avant est beaucoup plus racée et travaillée qu’une autre finition lambda. On peut identifier entre autres : des rétroviseurs spécifiques, une jupe latérale plus basse et un diffuseur arrière en plastique incorporé dans le pare-choc ainsi que deux fausses sorties d’échappements. Grâce à ces petits ajustements physiques, on transforme une berline sage, en berline visiblement sportive (même si la recette s’applique au break le cas présent). Il faut dire en plus que cette couleur lui va très bien et continuer de favoriser son côté sportif tout en gardant une certaine sobriété, un des critères essentiels sur le marché français. Le tout rehaussé par de très jolies jantes 18 pouces, la solution a de quoi séduire.

Pour ce qui est du gabarit, on est face à une très grosse voiture de presque 5 mètres de long (4.87m) et presque 2 mètres de large (1.92m), de quoi bénéficier de pas mal de place à l’intérieur et ce malgré mon 1m83. Un ami de pratiquement 2 mètres a même pu s’installer sans se contorsionner comme il en a l’habitude. Et le tout en gardant un coffre de 500 litres et un seuil de chargement assez bas. Top !

Niveau technologie, elle embarque le nouveau système multimédia embarqué Sync 3. J’avais hâte, depuis ma découverte de celui-ci à Genève l’année dernière, de l’essayer au vu des promesses du constructeur américain. Et bien très sincèrement, je suis un peu déçu. Le système est plutôt bon et réactif, mais niveau ergonomie, il y a quelques petits soucis avec par exemple cette barre en bas de l’écran qui disparaît en cas d’inactivité et qui est pourtant très utile. Il faut donc toujours toucher l’écran pour avoir accès à une autre fonction. Un léger manque d’ergonomie pas très dérangeant au premier abord, mais qui à la longue devient très embêtant. Si l’on y rajoute le système de commande vocale perfectible et pas si bon qu’espéré, je dois dire que ma déception devient grande.

A l’intérieur, on est bien dans une Ford, les finitions sont perfectibles, les matériaux employés aussi et on se demande vraiment pourquoi des plastiques si bas de gamme sont employés sur une voiture de plus de 33 000 €. Seul plaisir au programme : des ajustements meilleurs que certains autres modèles de la marque. Les sièges sont par contre très confortables même dans cette finition tissu. Petit détail un peu déplaisant : les palettes au volant qui font toc, le plastique est très peu qualitatif. Sur un soubassement de planche de bord, ce ne serait pas très grave mais sur un endroit toujours à porté de main c’est vraiment dommage. A noter également qu’à l’arrière du modèle que j’ai pu essayer les ceintures étaient équipées d’airbags intégrés.

L’étape suivante, la conduite. Je l’ai expérimenté directement dans son domaine de prédilection, l’autoroute. C’est une vrai mangeuse de kilomètres ! Que ce soit dans la souplesse de sa conduite avec sa boîte robotisée powershift ou encore de son moteur coupleux, j’ai vraiment eu plaisir à utiliser cette voiture sur de longue distance. C’est vraiment son domaine, son moteur lui permet tant de doubler, que de s’engager sans risque.

En ville, dans un Paris bouché, ce grand break se faufile, il faut le dire, avec beaucoup de difficulté. Mais son gabarit en impose et lui permet malgré tout d’être à l’aise. A faible allure, le moteur sait rester très silencieux. Le couple moteur/boîte est un vrai régal dans les bouchons de la capitale. La boite à double embrayage est typé confort, ce qui permet une souplesse accrue. Le confort des sièges et des suspensions renforcent encore plus la douceur de fonctionnement de cette voiture. On n’est pas à bord d’une Rolls, mais vu la taille des jantes ce confort est très appréciable.

Passons aux routes sinueuses du réseau secondaire. Lors d’une petite journée en Normandie, j’ai pu expérimenter ce joli châssis sur des routes pas toujours très adaptées à un véhicule de 5 mètres et pas forcément très propre. Le châssis de la version STLine est revu et corrigé pour apporter un peu plus de sportivité sans perdre en confort. Et bien, je dois dire que ce compromis est fortement bien réussi. On navigue entre appuis bien maîtrisés en courbe et confort de roulement sur route défoncées. Le roulis sur cette voiture, qui fait plus d’1.6 tonne à vide, est vraiment bien maîtrisé avec la suspension sport. Le train avant est quant à lui très peu informatif mais paradoxalement, il se place très bien et ne se montre pas dangereux. Bref, pas une Focus RS mais une voiture très bien posée sur des appuis et des trains avant collés au sol.

La boite Power-Shift à 6 rapports de cette Mondeo est comme je vous l’ai dit un peu plus haut typée confort. Mais il est possible en poussant vers la gauche le levier de vitesse de voir la boite forcer sa nature et pousser les rapports plus haut en régime. Chose un peu inutile car sur ce moteur, la puissance n’est véritablement disponible qu’entre 2 000 et 3 500 tr/min, après il n’y a plus grand chose et la voiture ne fait que crier mais rien de plus. Pour plus de sportivité, il est préférable d’utiliser les palettes au volant. Celle-ci, permettent donc une réactivité accrue même si parfois la boite gère mal le passage de certain rapport, on la sent un peu dépassée par les événements.

Pour ce qui est de la consommation, la voiture a consommé en moyenne un bon 6,5 litres aux 100km durant l’ensemble de mon essai qui fût essentiellement réalisé sur autoroute. En ville, la consommation de ce beau bébé monte à plus de 8 litres et lorsque l’on a le pied lourd sur route sinueuse la consommation moyenne peut s’envoler à plus de 10 litres. Pas de quoi s’affoler pour ce type de véhicule.

Cette Mondeo SW STline est en fait le nouveau fer de lance de Ford, une gamme sportive pour le style mais confortable et utilisable au quotidien.  Une philosophie que certains autres constructeurs généralistes ont compris comme Peugeot avec la 508 SW GTline ou encore Kia avec la très peu connue Optima SW GTline. Pour les 2 modèles précédents, les moteurs sont moins puissants que celui de la Mondeo, 150 ch pour la française et 141 ch pour la coréenne. Face à ça la Ford propose un 2.0 litres de 180 ch et même 210 ch avec le bi-turbo. Niveau finition, on devrait être dans les mêmes eaux. Pour ce qui est des tarifs, la Mondeo coûte avec les options que j’ai pu retrouver dessus 42 800 € ( 33 450 € sans options). La 508, elle, s’affiche à 39 200 € pour son tarif de base et enfin la Kia débute à 39 990 €, tarifs qui inclus déjà toujours les options de base (hors peinture). La Ford est donc très très bien placé niveau prix.

Pour conclure, il est vrai que ce genre de voiture est une niche. Un break avec un look sportif ce n’est pas vraiment ce qui se vend le plus actuellement. Les acheteurs susceptibles d’acheter ce genre de véhicules vont plutôt se tourner vers des SUV. Pour ma part, je dois avouer préférer les jolis breaks comme celui-ci. Si en plus il dispose d’un style aussi attirant comment ne pas craquer ? Je veux militer pour une cause perdue d’avance : le retour en force des jolis breaks ! Qui veut se joindre à moi ?

Merci à Ford France pour le prêt de cette voiture.

Crédit photos : Ugo Missana

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