Essai Nissan Pulsar dCi 110 : bienvenue dans un monde normal

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Certaines autos sont stylées, puissantes, rapides, décalées, avec un pedigree, une histoire, un vécu, une épaisseur. Pas la Nissan Pulsar. Faut-il pour autant jeter Mémé dans les orties ? Ben non…

Par Gabriel Lecouvreur – Photos : Benoît Meulin. 

La berline familiale compacte, c’est un gros segment de marché que les marketeux appellent le « Segment C ». Dans cet univers très concurrentiel, il y a ceux qui ont réussi à tirer leur épingle du jeu. On pense au premium, avec les trois Allemandes (Audi A3, BMW Série 1, Mercedes Classe A) talonnés par la chinoise Volvo V40. D’autres s’en rapprochent au plus près, du moins dans les versions les plus courantes, si l’on regarde les prestations plus que l’image et n’en déplaise aux snobs, à l’instar de la Golf 7 et de la Peugeot 308.

Après, c’est plus compliqué d’émerger. Demandez aux Ford Focus, Seat Léon, Skoda Rapid Spaceback, Opel Astra, Kia Ceed, Renault Megane, Mazda 3, Citroën C4, Toyota Auris non hybride, Hyundai i30, Chevrolet Cruze… J’en oublie ? Oui, la Honda Civic, celle-ci ayant cependant du mal à traduire son originalité par des chiffres de vente différenciants.

Normale…

La Nissan Pulsar fait partie de ce « ventre mou » du marché. Elle a le mérite d’exister mais dans une offre pléthorique, comment peut-elle faire pour se distinguer ?

Par son look ? Non.

Il est très passe partout, ce qui, aux yeux de certains, est un argument positif. Les esthètes apprécieront les optiques de phare soigneusement dessinées voire la petite touche de chrome au niveau de la custode. À propos du diffuseur arrière en faux carbone, vu la vocation et les performances de l’auto, je préfère officiellement ne pas avoir d’opinion.

Par sa motorisation? Non.

Elle reprend le formidable 1.5 dCi de la Renault Megane, dans sa configuration 110 ch et 260 Nm de couple, et avec des rapports de boîte longuets (on y reviendra plus tard) pour afficher des rejets de CO2 de 94 g/km. Un 4 cylindres essence 1.2 Dig-T est également dispo, avec 115 ch, 190 Nm de couple, et surtout, la possibilité d’une boîte automatisée (en l’occurrence, CVT, pas dispo sur le Diesel).

Par sa finition ? Pas vraiment. C’est bien construit, c’est solide, le feeling du volant, les assemblages autour de la console centrale, on sent que tout cela ne va pas se désintégrer au premier nid-de-poule venu. Devant le passager se trouve une lame « dark wood plastic » qui fait son petit effet la nuit sous les lampadaires. La finition « façon laque » autour de la console centrale et de l’écran tactile est de bonne facture. C’est sérieux. Mais pas fun.

Par ses équipements ? Oui / Non / Peut-être. En fait, ça dépend de la version. Notre modèle d’essai, en « Connect » (équipée de la peinture métallisée, donc à 25 000 €), dispose du stop & start, de la clim’ bizone, des feux automatiques, du régulateur / limiteur de vitesse, du Nissan Connect et surtout du NSC, le Nissan Safety Shield qui a une fonction freinage d’urgence autonome. Ça, c’est bien pour la sécurité. 

Je t’aime, moi non plus

Quand bien d’aucuns considéreraient que la Nissan Pulsar est tellement impersonnelle qu’à son volant, on a l’impression d’être dans une voiture de location, est-ce que cela empêche que l’on puisse développer de l’affection à son égard, ressentir un amour sincère et durable, éprouver de la fierté en s’installant à son volant en poussant la touche « start », descendre la nuit dans son garage simplement pour observer ses lignes sculptées ? Oui, va-t’on assister à une pléthore de blogs, de forums et d’associations « J’aime ma Nissan Pulsar ! », « Je surkiffe ma Nissan Pulsar ! », « Nissan Pulsar Président ! » ? Pourquoi pas, après tout ! Selon des anthropologues préférant rester anonyme, une ancienne tribu de l’archipel des Vanuatu prétend que les nuits sans lune, la Voix Lactée prend la forme d’une Nissan Pulsar. Prochaine étape ? « Nissan Pulsar voiture de l’année ! ».

Non, faut pas déconner, non plus.

Ceci étant dit, il est temps pour moi d’ouvrir le paragraphe « raconte ta life au blogonaute qui, probablement, s’en fout ». À ce stade de l’écriture, j’ai décidé de faire une pause, je me suis fait un café et après je suis descendu dans la rue. Froide, bitumée, dangereuse et en même temps, porteuse d’évasion. Et que vis-je ? Des Caterham ? Des Lamborghini Espada ? Des Facel Vega Excellence ? Des Morgan Three Wheeler ? Des Ducati Desmosedici ? Des Porsche 911 GT3 RS ? Des Skyline GTR échappées de « rapide et furieux » ? Eh bien non. Dans ma rue, y’a plein de voitures normales, des monospaces mazoutés grisâtres, des citadines anonymes et des berlines conventionnelles. Faut croire que les gens aiment ça, finalement… Je crois que je ne comprendrai jamais les gens. Et j’ai l’impression que c’est réciproque.

Futur collector !

En même temps, ces gens sont rationnels. Ma voisine a du mal avec les hoquets d’un V12 à carbus dans les embouteillages, mon voisin déteste ne pas arriver à rester étanche sous la pluie et du coup, je ne le vois pas trop dans une Ariel Atom ; mon comptable a du mal à comprendre que l’on puisse trouver kiffant de consommer 18 l/100 et ma boulangère a horreur de se faire remarquer.

Bref : plus on avance dans ce débat et plus prendre les clés de la Nissan Pulsar implique de réfléchir à la notion d’ordinaire et d’exception. Encore plus quelques jours après le Salon Rétromobile, où les tarifs atteints par quelques châssis rouillés donnent juste le vertige. Ne parlons pas de mettre la main sur une auto ayant ses entrées dans l’Histoire : Ferrari 250, Talbot Lago, Delahaye… mais même les Porsche 911, Jaguar Type E, Ferrari Dino, Citroën DS sont devenues inaccessibles.

Aujourd’hui, le petit monde de la collection célèbre les 50 ans d’automobiles dont peu auraient pu prédire l’entrée dans l’Histoire :  la Renault 16 et la Peugeot 204. Plus les prix montent, plus le vulgus pecum doit se tourner vers le bas. Le voilà, le concept ! Attendre 50 ans que la Nissan Pulsar prenne de la valeur. Mais concrètement, comment ça va se passer d’ici là ?

Dictionnaire des synonymes

Pas si mal, parce qu’en fait, la Nissan Pulsar dCi 110 est une bonne voiture (oui, il a fallu un texte de mille mots pour en arriver là, que voulez-vous, j’aime les préliminaires). Elle est confortable. Elle est bien équipée. Elle est sûre. Elle a les performances qui sont attendues d’elles dans cette catégorie et fait montre d’une sobriété réelle, avec une conso qui peut rester facilement sous les 6 l/100, à condition de jouer sur la réelle élasticité de la mécanique. Sans être un foudre de guerre, le 1.5 dCi privilégie la souplesse et la douceur.

Son ergonomie est bonne : le siège du conducteur est réglable en hauteur et le volant l’est en 3 dimensions. Cerise sur le gâteau : la place dévolue aux passagers arrière est étonnamment gigantesque, avec un espace disponible pour les jambes pouvant aller de 22 à 46 cm, selon les réglages des sièges. Ne cherchez pas : dans la catégorie, c’est imbattable.

Du coup, pour trouver des défauts à cette Nissan Pulsar, il faut se lever tôt. Ou être pervers de nature. La lèvre inférieure du spoiler avant touche assez rapidement sur les ralentisseurs, puisque que les suspensions affichent une certaine mollesse en compression ; le maintien de caisse est moyen, et l’on se retrouve rapidement avec du roulis dans les virages. Rien à dire sur le confort, cependant, ce qui est conforme à la vocation de l’auto. Les boutons de l’écran tactile sont trop petits pour des sélections rapides et efficaces, notamment les présélections de la radio. Je sais, je chipote.

La transmission est également trop longue. Merci au diktat du CO2. En sixième, le moteur tourne à 1500 tr/mn à 90 km/h. Cool, sauf que l’effet du turbo commence à se faire sentir vers 1600/1700 tr/mn ; officiellement, les 260 Nm de couple déboulent d’un coup à 1750 tr/mn. Donc à vitesse légale sur nationale, plusieurs stratégies s’offrent à vous en cas de dépassement. Petit a : sortir les rames. Petit b : border le spi. Petit c : prier et embrasser la médaille de Saint-Christophe collée sur la planche de bord. Petit d : rétrograder en 4. Petit e : rester derrière ce satané camion.

À vous de voir.

Ce problème sur les nationales disparaît sur les 4 voies et autoroutes.

La boîte de vitesse, sans être particulièrement rapide, est cependant bien guidée avec des débattements moyens (soit trois fois plus importants que ceux d’une Honda S2000, pour les âmes heureuses qui connaissent), en phase avec le reste de l’auto. Mais au-dessus de 110 km/h, les reprises sur le dernier rapport sont tout à fait correctes.

Vivier…

Il reste en Europe une centaine de milliers d’automobilistes qui usent encore leurs anciennes Primera et Almera, et qui en sont très contents. Moi-même, dans une époque très lointaine où j’étais encore jeune, fringant, et chevelu, j’ai fait plusieurs milliers de kilomètres en Almera modèle 1996 couleur bleue piscine, à sillonner routes et pistes entre Windhoek, Maputo, Cape Town et Harare. L’Almera, si elle n’avait rien d’extraordinaire (déjà !), faisait le boulot sans broncher sous le cagnard, dans la poussière, entre les baobabs et les bancs de sable, en arrivant toujours à bon port, sans s’offusquer du peu d’égards que je lui accordait dans ces grands espaces où les limitations de vitesses étaient théoriques, mais les éléphants, vaches et springboks sur la route étaient, eux, bien concrets. Nul doute qu’en Pulsar aujourd’hui, ça le ferait très bien aussi. Fin de la parenthèse.

La Pulsar permet donc à Nissan de revenir sur ce créneau après 7 ans d’absence, et il y a évidemment un paquet de fidèles anciens clients à aller repêcher. Rouler avec elle, c’est réapprendre le dictionnaire des synonymes. Cette voiture est bonne, avec une somme de prestations normales : tout est logique, évident, bien ordonnancé, sans surprise. Faites tourner le dictionnaire des synonymes.

Vous pouvez donc l’acheter et envisager de passer les cinquante prochaines années avec. Pour l’adrénaline, faudra trouver un autre truc.

Et avant de briller sous les feux de Rétromobile 2065, ce qui peut arriver de mieux à notre Nissan Pulsar, dans sa vie d’automobile, c’est d’entendre la phrase suivante : « Allo Julie, c’est François ! Je t’emmène faire un tour en voiture ? ».

BONUS : Quelques jours de plus en Nissan X-Trail dCi 130 pour répondre à cette question : c’est quoi, la Nissanitude ?

« Chez Nissan, la GTR est super excitante, ce qui compense avec le reste de la gamme qui, elle, ne l’est pas trop ». Ces mots sont de Jeremy Clarkson, gourou de la bien-pensance automobile internationale, propagée par l’Empire TopGear.

Je ne suis pas tout à fait d’accord. D’abord parce que cette remarque peut s’appliquer à plein d’autres marques. Que dire de Peugeot ou Renault, par exemple ? La même chose. « La Megane RS / la RCZ R est assez excitante, ce qui compense avec le reste de la gamme qui, elle, ne l’est pas trop ». Ça se tient aussi, d’autant plus que les Megane et RCZ sont nettement moins excitantes qu’une GTR, voire d’une 370 Z Nismo, voire aussi, l’avenir nous le dira, d’une Pulsar Nismo qui pourrait afficher 275 ch.

Et que dire des marques où il n’y a juste rien d’excitant ? Faut il les lister, les Dacia, Kia et les autres…

Contrat de confiance

Une mauvaise voiture est une voiture qui vous promet d’être excitante et qui, en fait, ne l’est pas. Nulle trace de ces promesses dans la gamme Nissan, hors sportives et Juke.

Aussi, au volant du X-Trail 2015 qui entre dans la quadrature du cercle en abandonnant les formes cubiques de son prédécesseur, on a tout le loisir de s’interroger sur ce qui fait l’esprit Nissan.

Petite liste :

Des mécaniques raisonnables agréables à utiliser, refusant la surenchère. C’est le cas aussi dans le X-Trail, avec un 1.6 dCi de 130 ch. A noter que le 1.6 dCi est plus souple et rond que le 1.5.

Ces moteurs ont pour objectif de primer la sobriété sur les performances, ce qui passse par des transmissions et boîtes de vitesses pas forcément très dynamiques.

Des équipements complets et concrets, axés d’abord sur la sécurité et le bien-être ensuite.

Un bien-être à bord qui commence par une ergonomie naturelle, une bonne lisibilité des équipements, une sensation d’espace donnée aux occupants.

Un comportement routier homogène privilégiant le confort.

Un amortissement progressif sur tous types d’aspérités.

Un rapport prix / équipement assez favorable.

Un look assez consensuel.

Des voitures qui ne se révèlent pas en quelques minutes, mais qui dévoilent à leurs utilisateurs l’éventail de leurs qualités et de leur disponibilité tout au long de leur utilisation.

Quitter la version mobile

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