Initialement non prévu pour le marché français, le Renault Arkana a finalement débarqué sur nos routes il y a quelques mois pour surfer sur la mode du SUV Coupé. Essai tout de suite dans sa version E-Tech Hybride.
En grimpant à bord, on est tout de suite heureux de voir la montée en gamme du constructeur. L’habitacle est résolument plus moderne et accueillant. L’écran flottant offre un certain cachet à la console centrale et donne envie d’être manipulée. J’ai justement été content de voir un système d’infodivertissement désormais fluide, tout en adoptant un graphisme dans l’air du temps et bien pensé. Ma (petite) déception viendra du levier de vitesse, qui est certes très joli et agréable en main, mais le côté cheap du ressort permettant de switcher entre Drive et Brake gâche un peu une qualité d’assemblage généralement bonne. En effet, les plastiques sont idéalement positionnés et pas moches. L’insert façon carbone est plutôt de bon goût et l’ambiance lumineuse ajoute du charme à l’habitacle. Pour me sentir plus à l’aise j’aurais apprécié que les commandes audio soient disponibles sous l’écran, comme la clim (alléluia !) et non caché derrière le volant.
Après l’observation, la pratique. On se sent bien dans ce nouvel Arkana. Tout au toucher est globalement séduisant, et on est parfaitement assis dans les sièges typés Sport de notre finition R.S. Line. J’ai juste peur qu’à l’arrière, les passagers soient un peu à l’étroit. Tandis que l’espace au-dessus de la tête est acceptable, c’est surtout aux jambes que le bât blesse. Comme souvent, la place centrale n’est pas très accueillante non plus. Enfin, le coffre propose un beau volume de chargement avec 480 litres (ou même 513 litres pour les motorisations full thermique), et ô surprise, il y a une roue de secours. Une première depuis pas mal d’essais !
Quand on sait que le design est dans le top 3 des critères de choix, Renault se devait de proposer un SUV Coupé par chez nous. Honnêtement, l’Arkana est dans l’ensemble une jolie voiture ; spécialement dans cette configuration Orange Valencia et finition R.S. Line. Mais c’est à y regarder de plus près, qu’on n’est pas toujours séduit, tout n’est en fait pas forcément cohérent. À l’arrière principalement, la malle me semble trop massive. Elle est à la fois trop haute et très étroite, ça perd malheureusement en équilibre. Le profil est en revanche réussi, avec un style dynamique et élancé. Tout comme la face avant, qui, bien que déjà un peu dépassée notamment par le futur Austral, se montre agréable à l’œil.
Toutefois, c’est bien sûr au volant que j’en attendais le plus, spécifiquement avec l’E-Tech Hybride de 145 chevaux. Quelques camarades m’ayant vanté les louages de cette nouvelle motorisation. Hé bien pour être tout à fait honnête avec vous, les premiers kilomètres m’ont particulièrement déçu. L’auto manque de vivacité et de consistance dans le volant. Puis, son principal défaut est sans conteste le manque d’insonorisation entre le cockpit et le 4 cylindres qui se fait trop entendre en phase d’accélération. Et c’est cette addition de petits couacs qui ne m’ont pas permis, au départ, d’être pleinement enthousiaste. Pourtant, le bilan n’est pas si mauvais. Déjà parce qu’à vitesse stabilisée, il se montre à nouveau silencieux et les bruits extérieurs se font discrets. Mais aussi, parce qu’en apprenant davantage à appréhender sa personnalité, on comprend à quoi il est destiné : une conduite pleine de souplesse.
Donc, pour peu qu’on recherche un caractère plutôt typé doux et confort que punchy et dynamique, l’Arkana sera finalement dans l’ensemble une excellente voiture. Elle embarque un petit moteur 1,6 litre essence atmosphérique de 94 chevaux, couplé à un moteur électrique. Lui-même relié à une batterie lithium-ion de 1,2 kWh. L’innovation de l’E-Tech est essentiellement à retrouver du côté de la boîte de vitesses, qui est une boîte à crabot synchronisée par un second petit moteur électrique. Résultat, une boîte moelleuse, sans à-coups et surtout nettement plus légère. Toute cette architecture permet alors de limiter le poids de l’engin à seulement 1435 kg à vide. De fait bien équilibré, on se sent en confiance sur un parcours sinueux tout en n’étant pas ballotté dans tous les sens. S’il est vrai que son tempérament plutôt lisse donne l’impression d’être un peu mou, dans les faits, il se montre assez vigoureux pour s’insérer ou dépasser en toute sécurité. La fée électricité entre en jeu et les relances sont évidemment instantanées ; et, pour vous donner un ordre d’idée, il effectue le 0 à 100 en 10,8 secondes.
C’est du côté de l’hybridation que le SUV tire son épingle du jeu. J’ai particulièrement été bluffé par sa capacité à se recharger très rapidement, afin de rouler au maximum avec l’électrique. Le frein régénératif est franchement bien calibré et renforce à nouveau la sérénité dans la conduite. En ville principalement, on apprécie grandement voir le moteur thermique s’effacer très souvent. Sans oublier que tout ça lui évite d’être un glouton en carburant. Sur autoroute, il ne dépassera pas les 7 litres aux 100 km malgré son gabarit imposant. Et en urbain ou péri-urbain il est aisé de descendre à 6 litres (voire moins), sans forcer l’éco-conduite.
Côté prix, on peut avoir le sentiment de faire une bonne affaire en le comparant par exemple à son principal concurrent en termes de dimensions, le Peugeot 3008. Surtout que ce dernier ne propose pas encore une carrosserie Coupé ni d’hybridation sous les 225 chevaux. Ainsi, le Renault Arkana débute à 30 800 € en finition Zen et motorisé par le TCe 140 EDC. Ou 32 300 € avec notre E-Tech 145 BVA. Notre modèle R.S. Line E-Tech ici présent débute par contre à 37 200 €, avec de série les jantes 18 pouces, un design spécifique ou encore les sièges avant chauffants. On y ajoute une peinture à 650 €, la galette à 180 €, le système audio Bose à 700 €, une assistance à la conduite à 600 € et les compteurs numériques 10’’ à 100 €. Total, sans aucun malus (108 g/km de C0²), à 39 430 €.
Si comme je le disais, j’ai pu être déçu au début de la prise en main, le Renault Arkana E-Tech Hybride s’est au final avéré être un bon compagnon de route. Le mot clé est évidemment douceur, mais son confort ou sa sobriété sont tout autant d’arguments intéressants.
Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)