Essai Renault Austral E-Tech 200 : un joli bond en avant

Après des difficultés à imposer le trio Koleos, Kadjar, Arkana, le nouveau SUV du constructeur au losange semble avoir désormais pioché les bonnes cartes. Place à l’essai du nouveau Renault Austral dans sa version Full Hybrid E-Tech 200.

En grimpant à bord, on ressent instantanément l’envie de bien faire. Quant à moi j’apprécie directement le très beau volant, l’intégration réussie de la double dalle et les matériaux choisis. On retrouve du plastique dur seulement en partie basse ou à l’arrière. Le reste est fait de plastique moussé, alcantara ou cuir. Un ensemble à la fois agréable au toucher, et visuellement. Je suis en prime toujours content d’avoir quelques petites touches de couleur. Seul hic, l’ergonomie générale. Hormis des questions de coût, je ne comprends vraiment pas le choix des 3 commodos côté droit. D’une part, celui permettant d’activer la boîte cache une partie de l’écran et d’autre part, on s’y perd parfois un peu avec les commandes d’essuie-glaces. Puis enfin, celui qui commande le son s’avère vraiment « cheap ». Sans oublier la caméra de recul à la définition datée et quelques latences à l’affichage. Dommage, car grâce à l’intégration de Google, le système d’infodivertissement fait un grand bond en avant.

Concernant l’accueil, j’ai été très agréablement surpris par l’espace à bord. À l’avant on s’y sent bien, comme la plupart du temps. Mais à l’arrière c’est pareil, même avec le siège conducteur bien reculé, un grand gabarit aura pas mal de place aux jambes. Et que dire de la garde au toit ? Parfaite là aussi, d’autant que le gigantesque toit panoramique permet de ne pas se sentir étriqué. Les sièges sont en plus bien creusés et offrent alors une bonne assise. Seul le passager du milieu, lui, pourra peut-être être un peu plus à l’étroit. Mais encore, le petit tunnel de transmission laisse de quoi mettre ses jambes. Enfin, la banquette coulissante et inclinable donne une modularité très pratique. On peut alors bénéficier d’un joli volume de coffre jusqu’à 555 litres.

Je prends ensuite plus le temps d’observer son physique ; et les avis sont unanimes, c’est une réussite. Alors qu’il y avait souvent des détails peu séduisants sur les autres modèles, je pense notamment à la poupe de l’Arkana, l’Austral quant à lui fait preuve de cohérence. La face avant est sans doute la partie la plus expressive et imposante de la voiture. La calandre devient plus massive, limite sportive, tout en intégrant à nouveau la signature lumineuse désormais caractéristique de la marque. De profil, on retient surtout ses ailes bien marquées, et son mélange réussi entre courbes et lignes tendues. Enfin, à l’arrière, le pare-chocs se veut moins massif et rend le coup de crayon plus homogène. Les longs feux à LED, toujours en forme de C, renforcent sa personnalité tout en évitant un énième bandeau noir.  

Techniquement, la technologie E-Tech Full Hybrid 400 V ici présente ne vous est pas inconnue, puisqu’elle équipe d’autres modèles depuis quelques années déjà. On retrouve du coup le 3 cylindres 1.2 TCe épaulé par deux moteurs électriques. Un qui peut entraîner seul la voiture jusqu’à près de 50 km/h et aider lors des relances. Le deuxième qui active le bloc thermique et agit sur la boîte de vitesses à crabots. Chaque composant est plus puissant, offrant ainsi au total 200 ch et 410 Nm de couple ; et sont associés à une plus grosse batterie (1,7 kWh). Mais alors que j’avais été pleinement séduit par la motorisation E-Tech sur l’Arkana (encore lui !), j’émets quelques réserves sur cette nouvelle génération. Peut-être des erreurs de jeunesse ? Quoi qu’il en soit, le système qui doit s’adapter afin de conserver toujours de la batterie pour effectuer 100 % des démarrages en tout électrique, pousse le bloc thermique à s’emballer dans les tours. C’est à la fois perturbant, et désagréable aux oreilles. Malgré ça, on apprécie sa capacité à favoriser grandement la fée électrique et donc à réduire drastiquement sa consommation. Si les 4,8 l/100 km du cycle mixte WLTP sont intouchables, on arrive facilement à passer sous les 6 litres aux 100 km dans la vie réelle. Évidemment, c’est sur autoroute où il sera le plus gourmand, avec une conso d’environ 7,5 l/100.

Au volant, il révèle globalement un caractère très agréable au quotidien. Je l’ai trouvé bon partout, sans exceller ou défaillir dans une situation en particulier. Bien que de prime abord j’aie été déçu par la direction. Direction que j’aime habituellement bien consistante et ultra-précise. Ici le volant est un peu flottant et laisse une impression de flou au conducteur. Pourtant sur route, l’Austral témoigne d’une grande précision, proposant une tenue de route exemplaire. Les 4 roues directrices « 4Control » le rendent hyper agile, il pivote littéralement sur lui-même. Cette sensation, et les logos Alpine un peu partout, donnent clairement envie de hausser le rythme. Il s’en tire alors pas si mal. Forcément, ce n’est pas un foudre de guerre, les chiffres parlent d’eux même : 0 à 100 km/h en 8,4 secondes. Mais son joli couple instantané lui donne de la vigueur et il se montre enjoué entre chaque virage. Des virages dans lesquels ensuite il ne se vautre pas, lui conférant un joli dynamisme sur un tracé sinueux.

Au final, la direction mollassonne que j’évoquais juste au-dessus offre à l’Austral une grande facilité lors des manœuvres ou dans des parcours urbains. Grâce notamment à l’angle des roues arrière directrices qui est porté dorénavant à 5°. Pour le comprendre, relevez le diamètre de braquage plus court qu’une Clio V : 10,1 m contre 10,42 m. Mention spéciale également pour l’excellent freinage régénératif réglable aux palettes, qui renforce à nouveau le plaisir de rouler en ville. Enfin, hors agglomération, il dévoile aussi un confort honorable, qui donne envie d’enquiller les kilomètres à ses commandes. Je retiens principalement les suspensions qui ne sont pas cassantes, et l’insonorisation maitrisée une fois la vitesse stabilisée. A noter tout de même que des jantes de 18 pouces sur des finitions inférieures, contre 20 ici, sauront probablement mieux contenir les quelques sursauts générés sur une chaussée dégradée.

En matière de finance, plus de surprise, les prix sont vraiment élevés dans le milieu automobile désormais. Pourtant, l’Austral se veut presque abordable au milieu d’une concurrence féroce. Si le ticket d’entrée démarre à 34 000 €, notre version d’essai s’affiche quant à elle à 51 950 €. Hé oui, il faut au minimum 41 500 € pour le modèle hybride E-Tech, et 45 300 € pour cette finition iconic esprit Alpine. Ensuite, on peut opter en option par exemple pour une peinture à 1450 €, le 4Control à 1800 € ou encore le toit panoramique à 800 €.

Parfait, ce nouveau Renault Austral E-Tech 200 Full Hybrid ne l’est pas. On regrette par exemple une insonorisation encore perfectible et les quelques à-coups de la boîte. Pourtant il a démontré tout ce qu’il fallait pour séduire. De par son style déjà, tant extérieur qu’intérieur. Mais aussi de par ses qualités routières. Proposant un savant mélange de dynamisme et de souplesse, le tout avec sobriété.

Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)

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