Chine : un retour et des habitudes

Après 5 ans d’absence, la F1 était de retour en Chine ce weekend. Pour une double dose de courses, puisque Shanghai était le théâtre du premier sprint de la saison. En revanche, pas de nouveauté en ce qui concerne la première place. Max Verstappen a remporté le sprint et le GP sans trembler. Seuls les premiers tours du sprint ont pu laisser planer des petits doutes… Vite balayés quand le Néerlandais a passé la seconde. Il n’a fait qu’une bouchée de Fernando Alonso et de Lewis Hamilton avant de s’envoler. En partant de la pole lors du GP, il n’a laissé aucun espoir à ses poursuivants. Comme d’habitude, le suspense a donc été limité à la lutte pour le podium, entre Alonso, les Ferrari et les McLaren. Lutte brillamment remportée par Lando Norris, qui s’est même intercalé entre les Red Bull.

Max Verstappen a remporté le GP de Chine pour la première fois

Lando Norris

Le leader de McLaren a réalisé un weekend -presque- parfait à Shanghai. D’abord en qualification sprint, avec un tour sensationnel sous la pluie, plus d’une seconde devant tous ses adversaires (et même 2 secondes sur Verstappen 4e). La suite a été moins glorieuse. Hamilton l’a débordé au départ et l’a piégé au premier virage en l’emmenant au large. Lando a fini par perdre l’adhérence et, surtout, 5 places supplémentaires.

Norris a viré trop large au premier virage du sprint, laissant passer à contre-coeur Alonso, les Red Bull et les Ferrari

Il s’est rattrapé lors du GP. 4e sur la grille devant les Ferrari, il était suffisamment rapide en pneus usés pour se caler sur la stratégie à un arrêt de Charles Leclerc. Stratégie qui lui a permis de passer devant Sergio Perez à la 2e place, puis de résister à un éventuel retour du Mexicain.

McLaren célèbre la belle 2e place de Norris en Chine, meilleur résultat de l’année

En comparaison, Oscar Piastri a fait pâle figure. Il a terminé derrière son coéquipier en sprint malgré l’erreur de Norris au départ. Lors du GP, il n’a jamais été dans le rythme, même avant les dégats sur sa monoplace à la suite de l’effet accordéon (cf. le flop sur Lance Stroll).

Kick Sauber – Zhou superstar en Chine

Toujours aucun point pour l’équipe helvétique mais les progrès étaient sensibles à Shanghai. Les deux pilotes ont atteint la Q3 en qualifications sprint. Valtteri Bottas a réitéré la même performance lors des vraies qualifications. Le rythme en course n’était toutefois pas suffisant pour espérer résister aux remontées de Lance Stroll et Hamilton, entre autres. Mais le principal problème vint du moteur, qui contraint le Finlandais à l’abandon, causant la première sortie de la voiture de sécurité.

Moments d’émotions pour Zhou en Chine

Le vrai héros du week-end fut néanmoins Zhou Guanyu. A domicile, le Chinois a réalisé une très bonne course sprint, échouant à la porte des points en 9e position. La course principale fut plus difficile en partant de la 16e place, mais Zhou eut droit à des salves d’applaudissements à chaque dépassement. C’était, selon ses propres mots, le weekend d’une vie. D’autant plus qu’il est probable que ce premier GP à domicile soit aussi le dernier. Audi a d’autres projets.

Alpine – Sur la bonne pente en Chine ?

Comme pour Sauber, ce n’est pas un top qui signifie un retour au sommet, mais une progression qui laisse espérer quelques points dans un avenir proche. Pour la première fois, les 2 pilotes ont atteint la Q2. En course, ils ont même pu effectuer quelques dépassements, ce qui contraste avec la catastrophe japonaise. Esteban Ocon termine finalement à quelques secondes de la 10e place de Nico Hülkenberg, encore auteur d’une course très solide sur sa Haas. Pierre Gasly, sur une stratégie agressive à 3 arrêts, termine non loin derrière, confirmant les progrès de la marque dieppoise.

Lance Stroll

Encore un week-end catastrophique pour le pilote Canadien en Chine. Une nouvelle fois, il était à des années-lumière de son coéquipier, tout Alonso qu’il soit. On a l’habitude. Mais le plus grave, c’est qu’il a encore fait une grosse erreur à la relance de la Safety Car. Perturbé par le freinage devant lui, il s’est laissé surprendre et a embouti la RB de Daniel Ricciardo, qui a lui-même touché la McLaren de Piastri. Résultat : l’Australien (de RB) a dû abandonner, tandis que… l’Australien (de McLaren) a connu des dégâts qui l’ont ralenti sur toute la fin de course.

Pour faire l’avocat du diable, il faut dire que le Québécois a été victime de l’effet accordéon. Il n’est arrivé en F1 qu’en 2017, et la Safety Car ne sort pas à toutes les courses, 15 à 20 fois par an tout au plus. Comment aurait-il pu prévoir que Verstappen allait ralentir pour laisser la voiture de sécurité rejoindre les stands avant d’accélérer à nouveau pour relancer la course ? Vraiment, les commissaires n’ont pas été indulgents avec ce jeune pilote peu expérimenté en lui infligeant une pénalité de 10 secondes .

Kevin Magnussen – Encore largué en Chine

A l’image de Lance Stroll, le Danois est largué par son équipier et commet encore des erreurs largement évitables. Cette fois, c’est Yuki Tsunoda qui en fut la victime. Alors qu’il était largement dépassé à l’extérieur par le Japonais, Magnussen a remis les gaz presque comme s’il était seul, envoyant son adversaire en tête-à-queue, et même à l’abandon.

Entre rythme moyen et bourdes régulières, Magnussen a-t-il encore sa place en F1?

Par rapport au Canadien, il peut avancer l’excuse de n’avoir pas une monoplace permettant de jouer les points à chaque course.

Yuki Tsunoda

Après son brillant week-end à domicile, le Japonais a été transparent en Chine. Seulement 16e du sprint, il n’a pu se qualifier mieux que 19e pour le GP. Une fois n’est pas coutume, il a été devancé de 3/10e par Ricciardo. En course, son principal fait d’arme a été son dépassement sur Kevin Magnussen… qui a conduit à son abandon. Tsunoda n’est toutefois aucunement responsable de l’accrochage.

Tsunoda devant Ricciardo… Mais seulement au jeu des arrêts au stand

Crédits photos : F1.com

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