Et pourtant cette présence avait un sens, lié à une annonce plutôt importante ..
C’est quoi l’annonce?
L’annonce c’est que Ford – ainsi que d’autres constructeurs bien sûr – s’avance de plus en plus sur ce qui est le futur de l’automobile à savoir : non plus une flotte de voitures, indépendantes mais un réseau de voitures.
Pourquoi et comment?
L’électronique embarquée dans les autos a largement évolué au fil des années pour aujourd’hui en arriver à des voitures qui “savent” se garer toutes seules, les caméras embarquées, multiples systèmes GPS etc..
Est aussi arrivée il y a quelques années la voiture “connectée” (à Internet). Elle récupérait la météo, les news, vos emails .. puis elle est devenue un peu plus intelligente et s’est mise à communiquer avec sa “marque mère” pour lui envoyer des informations sur la maintenance, son état.. etc. Une chose qui permet au véhicule d’être mis à jour à distance. Et qui a donné lieu à des craintes sur le possible piratage de l’ordinateur de bord (et c’est d’ailleurs déjà arrivé).
C’est ce qu’on peut – je pense – appeler la première génération des voitures connectées. Et ce sont des voitures “égoistes” qui ne connaissent pas l’existence des autres, ne communiquent pas entre elles.
La deuxième génération de voitures connectées
C’est celle dont a parlé Bill Ford ce soir est le monde de demain, un monde qui , en fait, n’est qu’à un pas de nous.
Il peut paraître avancé de parler de voitures qui communiquent, que ça soit entre elles (vehicle to vehicle) ou avec une infrastructure plus globale (vehicle to infrastructure) mais réfléchissez un instant.. [encore un peu… ok voilà]. Que font Coyote, Wikango et consorts? Même si les boitiers ne sont pas intégrés directement dans nos autos, ce sont quand même des appareils qui communiquent avec un système central et qui donne les informations aux autres en temps réel.
On se dirige donc réellement vers un grand réseau d’automobiles, capables d’identifier les bouchons, de les notifier (comme le fait Waze) ce qui utilise les réseaux de nos opérateurs (Orange / Bouygues / SFR etc) mais aussi de réseaux à plus courte distance pour la communication de voiture à voiture aidant à organiser des convois, à avertir des véhicules suiveurs du freinage d’un autre plus en amont sur le trajet… etc.
A chaque fois que j’en parle autour de moi , je m’attire le regard foudroyant des férus de conduite car .. cela veut aussi dire qu’à moyen terme nous ne conduirons plus. A quoi bon tenir le volant quand l’électronique le fera mieux, de façon plus économique et .. qu’on sera libres de téléphoner, regarder des films .. dans la voiture.
Ce futur de l’automobile est complexe car il nécessite de prendre en compte le parc existant, non équipé mais également l’infrastructure, pas encore dimensionnée pour, la sécurité de cette infrastructure, l’adaptation des textes de loi à ces nouveaux systèmes, les changements de mentalité et d’habitudes impliqués ..
Beaucoup, beaucoup de changement mais une marche assez inexorable vers des voitures plus modernes, plus autonomes et donc aussi des modes de consommation du transport… qui évoluent.
D’ici 2050 il est envisagé que 4 milliards de voitures soient en circulation.
Pour vous résumer ce qu’a annoncé la marque je prends directement leur texte officiel point par point. Contrairement à la majorité des communiqués de presse il y a là de la substance et .. des idées réelles du futur de l’auto :
Objectifs à court terme (5 – 7 ans)
· Maintenir Ford Motor Company à l’avant-garde du développement de solutions embarquées de communication mobile toujours plus intuitives et d’interfaces informant le conducteur des embouteillages et accidents.
· Renforcer les projets de développement tels que les dispositifs d’alerte entre véhicules, actuellement à l’étude au Centre européen de recherche et d’ingénierie avancée de Ford à Aix-la-Chapelle, en Allemagne, ou de contrôle intelligent de la vitesse.
· Des fonctions autonomes pour le stationnement et la conduite à faible vitesse, exploitant les technologies Ford existantes telles que le stationnement semi-automatique, le régulateur de vitesse actif et l’Active City Stop doivent déboucher sur une conduite plus connectée, plus sûre et plus efficace.
· Inventer et développer de nouveaux modèles d’utilisation des véhicules, à l’image de la collaboration de Ford avec Zipcar, leader mondial de l’autopartage.
Objectifs à moyen terme (2017 – 2025)
· Lancer des technologies de conduite semi-autonome, tels que des dispositifs de pilotage automatique activés par le conducteur et des systèmes de conduite en convoi utilisables dans certaines situations. Elles doivent contribuer à une meilleure sécurité tout en permettant au conducteur de reprendre le contrôle à tout moment si nécessaire.
· Favoriser l’interaction entre les véhicules empruntant une même route, grâce à l’augmentation permanente de la puissance de calcul et du nombre de capteurs montés sur les véhicules, de manière à réduire les accidents aux intersections et à permettre, dans certaines situations, de changer de voie ou de prendre une sortie de manière autonome ou semi-autonome.
· Garantir une meilleure exploitation du temps et de l’énergie grâce à la communication entre véhicule et nuage de données et véhicule et infrastructure, en suggérant par exemple des solutions de transport alternatives en cas d’embouteillages inévitables ou en réservant automatiquement un stationnement à destination.
· Créer un réseau de mobilité intégré avec des véhicules connectés à des bases de données publiques.
· Lancer de nouveaux types de véhicules urbains à 1, 2 ou 3 passagers.
« Les véhicules s’assimilent de plus en plus à des plates-formes de communication mobiles. Ils constituent donc pour l’industrie des télécommunications une opportunité formidable encore inexploitée. A ce jour, les véhicules en circulation dans le monde représentent un milliard de dispositifs informatiques. Mais ils ne sont connectés ni entre eux, ni avec le réseau », a souligné Bill Ford.
« Nous appréhenderons et utiliserons de plus en plus le véhicule comme un ensemble de capteurs sur roues capable de réduire les embouteillages et d’éviter les accidents. Je suis convaincu que bon nombre de ces avancées technologiques apparaitront bientôt sur nos routes, car les premières versions des systèmes requis sont déjà en cours de développement voire en phase d’essai. »
Objectifs à long terme (au-delà de 2025)
· Donner naissance à une organisation radicalement différente des solutions de mobilité. Elles feraient se côtoyer les piétons, les vélos, les véhicules particuliers et les moyens de transport publics et professionnels dans un réseau unique connecté, afin de gagner du temps, de préserver les ressources, de réduire les émissions polluantes et d’améliorer la sécurité.
· Développer des véhicules intelligents, capables de se déplacer de manière totalement autonome sur grande distance et de se garer automatiquement.
· Mettre en place un véritable réseau de solutions de mobilité qui complèterait les véhicules personnels par des services partagés connectés et efficaces, avec un modèle économique viable.