Genève virtuel 2020 : Bugatti Chiron Pur Sport

Dans l’avalanche de nouveautés de ce salon virtuel, la Bugatti Chiron Pur Sport aura tendance à passer un peu inaperçu. Si si, je vous le dis, on dirait une Chiron tunée. Pourtant, cette évolution est nettement plus profonde que l’on ne pourrait le croire. Voyons ça ensemble.

A première vue, la Chiron Pur Sport ressemble à un lifting de milieu de vie d’un modèle qu’il s’agirait de relancer. Mais comme il s’agit d’une voiture à 3 millions d’euros dont la production limitée est déjà quasiment vendue, il va falloir aller chercher ailleurs le pourquoi des évolutions que je vais vous décrire.

Côté moteur, il ne se passe pas grand chose. La puissance reste à 1500 chevaux, le couple à 1600 Nm. On note juste un relèvement du régime maximal de 200 tours. C’est la boîte de vitesses qui est largement remaniée. Les rapports sont raccourcis, nettement. Bugatti annonce 80% de modifications pour cet élément majeur du plaisir de conduite et de l’agrément qu’une voiture est capable de délivrer.

Cette évolution de la boîte va dans le sens d’une plus grande réactivité et d’accélérations plus “brutales”. On n’a pas essayé la voiture mais on pense pouvoir affirmer sans trop de crainte que la Chiron de base n’était pas asthmatique en reprises… la Chiron Pur Sport devrait donc définir un nouvel étalon pour l’expression consacrée “la tête collée au siège”.

Plus grande réactivité, c’est pour cela que la totalité des liaisons au sol ont été revues, en profondeur. Les ressorts sont plus raides de 65% à l’avant et de 33% à l’arrière. Le carrossage prend moins 2,5 degrés. Les liaisons au sol sont 130% plus rigides à l’avant et 77% à l’arrière. Bref, la voiture devrait tourner plus vite, plus fort, plus raide. Dans l’esprit, l’habitacle perd sa tendance luxe avec moins de cuir mais plus d’alcantara. Il s’agit de gagner du poids partout où c’est possible.

L’aérodynamique a également pas mal évolué : tout le monde aura vu l’aileron de 1,90m perché sur 2 branches en X. On aime ou on aime pas mais il devrait pouvoir plaquer encore un peu plus la voiture au sol. Il complète un bouclier avant largement retravaillé. Des prises de forces viennent offrir de l’appui à divers endroits : spoiler, bas de caisse, entrées d’air.

Avec 50 kilos de gagnés, la Chiron Pur Sport fait mieux que la Sport (18kg) et semble un cran largement au dessus en terme de sportivité. On est nettement plus près cette fois de l’esprit GT3 : une optimisation certaine vers le sport et le plaisir de conduite. Bugatti nous indique qu’il s’agit d’une demande de ses clients. Ne voulant pas voir ses mécènes partir chez Pagani et Koenigsegg sans cocher la case alsacienne dans leur garage, la marque de Molsheim suit donc la tendance. Elle le fait toutefois d’une manière que l’on peut qualifier d’élégante. Le communiqué parle toutefois de trajectoires parfaites… et de dérives, Bugatti se dévergonde !

En conclusion

60 exemplaires maximum fouleront les routes, à 3M€ pièce, à compter du second semestre. Le premier sera consacré à la production des 40 Divo. Pour les esprits retors, oui, la Chiron Pur Sport vient largement empiéter sur le terrain de sa petite soeur, la cohérence de gamme n’est pas simple à trouver mais finalement, est-ce bien important ?

crédit photo : Bugatti

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