… d’Opel et à la puissance d’IG Metall ! C’est un peu ce qu’on doit se dire en apprenant que les prochaines Citroën C5 et Peugeot 508 Mk2 seront développées sur la même plateforme que la prochaine génération d’Insignia mais surtout qu’elles seront produites (au moins la C5) en Allemagne à Rüsselsheim.
Ainsi après la délocalisation annoncée de la production de l’Opel Astra vers les site polonais et anglais, GM avec Opel ont fait le choix de ne pas sacrifier l’emploi dans la vallée du Rhin et de ne pas entrer en conflit avec les syndicats allemands. Ainsi ils ont pris la décision que les prochaines chaines de production des voitures du segment D de Peugeot et Citroën quitteraient la France pour rejoindre l’Allemagne au nom de la rentabilité et de la rationnalité… pour eux même. Ainsi JM Perard, directeur du site de Rennes la Janais explique : “Avant le rapprochement avec GM, il était prévu d’annoncer à la mi-mai que Rennes La Janais produirait la remplaçante de l’actuelle C5. L’alliance a tout chamboulé et la décision est gelée”, puis il poursuit en expliquant que désormais, l’intention est de confier la fabrication de cette future berline à General Motors. Et de continuer : “Le groupe se donne six mois pour vérifier que leur plateforme en a la capacité technique”, ajoute-t-il. “Il n’y a rien d’écrit pour l’instant, mais si GM se met à fabriquer des Peugeot Citroën, PSA obtiendra probablement la production des modèles du groupe GM en compensation, au titre de l’alliance. Je suis incapable de dire comment ces productions seront redistribuées au sein des usines de notre groupe puisque c’est à l’étude, mais nous allons tout faire ici pour que des modèles nous soient confiés”.
JM Perard assure pourtant contre vents et marées que Rennes la Janais recevra en “échange” la production de nouveaux modèles destinés aux marques du groupe PSA, on a un peu de peine à le croire totalement surtout quand on a en mémoire le fait que depuis fin 2008, le site breton a perdu la moitié de ses emplois (12.000 emplois fin 2008 et moins de 6.000 actuellement) et qu’une bonne partie des sous traitants régionaux a du se restructurer ou disparaitre du fait de la situation économique locale et de la baisse de l’activité à Rennes. Mais du coté de PSA, on semble préparer le terrain à un avenir pas forcément radieux pour l’usine d’Ille et Vilaine puisque la personne en charge de la communication du site breton de PSA, Erika Louis-Roy explique les choses comme cela : “si techniquement c’est faisable, l’intérêt serait de construire la remplaçante de la C5 sur une plateforme GM qui fait plus de volume que la nôtre”, puis interrogée sur les véhicules GM qui pourraient être produits sur le site rennais, elle dit : “Tous les noms cités dans la presse actuellement ne sont que des spéculations de journalistes. Un groupe de travail doit remettre la conclusion de ses travaux en octobre et rien ne sera décidé avant la présentation de l’étude définitive”.
Des françaises produites sur des bases allemandes en Allemagne, c’est de l’acquis, du certains mais une production maintenue en France chez PSA pour des voitures françaises ou même allemandes, rien n’est fait loin de là même d’autant que GM semble s’installer dans l’organigramme PSA aux endroits stratégiques et même décisionnaires. Rien n’est fait pour rassurer les salariés du groupe français notamment quand on sait que les prestataires externes, importants dans l’automobile, ne voient pas leurs contrats reconduits, que l’ambiance générale est à la moindre économie de bout de chandelle, que le moral des salariés PSA en général est au plus bas pour ne pas dire mauvais. On pourra continuer par les ventes du siège Citroën au Pays Bas, du récent Peugeot Center Experience d’Amsterdam et je dois en oublier même si on sait que les projets désormais gelés ou supprimés sont nombreux dans le groupe automobile français. Et que peuvent faire les salariés face à la politique “GMisante” mise en place par P.Varin (et peut être F.St Geours de retour aux affaires ?), rien ou presque car en France la puissance syndicale n’est rien notamment comparée à celle d’IG Metall outre Rhin qui peut vraiment discuter avec GM quand cela est nécessaire ! Un lourd dossier industriel, économique et social que nous suivrons avec attention car malgré les seulement 7% de participation dans le capital de PSA, le groupe américain mène actuellement la danse et nous savons tous que là où est passé GM, beaucoup ont trépassé…
Via OuestFrance, LeFigaro, L’Expansion, AP.