Volkswagen : Trois jours en Golf VII 2.0 L TDI 150 Carat

IMG_4923

Six ans ! Ce fut la durée de vie de la Golf 6 jusqu’à ce qu’en septembre 2012, la version 7 de la Golf vienne la remplacer sur le marché. Une question s’est alors tout de suite posée : cette nouvelle Golf est-elle juste une version restylée de la VI ou un véhicule totalement inédit ? 

La Golf est-t-elle à Volkswagen ce que l’iPhone est à Apple ?

C’est une idée qui vient aisément à l’esprit puisqu’en 40 ans d’existence et sept modèles, la cote de la Golf est toujours aussi populaire auprès du public. Tout comme la marque à la pomme, ce véhicule est régulièrement sur la première marche du podium en matière de vente en Europe et les différences entre les versions restent minimes. La Golf évolue, le montre (un peu), le fait savoir (beaucoup grâce à l’excellente com’ VW) et perdure au fil des ans alors que les autres s’essoufflent ou prennent un coup de vieux.

Une Golf c’est tout d’abord une voiture qui a été conçue pour répondre aux besoins de la vie de tous jours, mais de manière simple, fiable. À commencer par son design. Ce dernier reprend le style de la marque “sobre et discret”. Le problème c’est qu’à force d’appliquer ce style à toutes les voitures de la gamme, on peut avoir du mal a différencier une Polo d’une Golf ou d’une Passat (… au moins de face). De ligne, la compacte de Wolfsbourg est agréable à regarder même si on est loin d’un style aussi travaillé que sur la Kia Ceed ou la Hyundai i30. Reste à voir comment vieilliront les coréennes tant visuellement que sur le marché de l’occasion… autre domaine de prédilection de l’allemande qui a toujours bon teint même si elle est âgée de 15 ans !

Les changements les plus notables sont, pour l’aspect physique, les optiques arrières aiguisées et le bouclier avant tourmenté. Mais selon moi, la plus grande innovation est la plate forme MQB qui a été inaugurée d’ailleurs sur la nouvelle Audi A3 et que l’on trouve aussi sur l’Octavia et la Leon. Bien entendu, de nouveaux moteurs ont été développés tel que le 110 ch qui annonce une consommation de 3.8 L /100 km. Celui qui m’intéresse aujourd’hui est le 2.0 L 150 chevaux avec la version CARAT. Avec un poids de 1374 kg sur la balance, elle est proche de celui des Mégane (1397  kg) et nouvelle 308 (1398 kg). Et pour sa longueur c’est pareil avec 4.25 m elle est à quelques centimètres près exactement identiques aux deux françaises (4.30 m pour la Mégane et 4.28 m pour la 308)

Bienvenue à  bord

Pour déverrouiller la voiture, pas d’accès main libre, on prend la clé et on appuie sur son bouton. C’est dommage, car toutes les concurrentes disposent d’un système main libre. Parlons en un peu de cette clé d’ailleurs. Pour moi elle n’est pas vraiment pratique. Il faut appuyer sur le bouton pour pouvoir la mettre dans le neiman et elle est grosse au point de craindre de faire un trou dans poche. Pour une voiture fabriquée en 2013, ce style de clé est démodé mais il fait solide et doit rassurer les acheteurs qui ont en main un objet aussi costaud et fiable que la Golf de leurs rêves.

Je ferme la porte, le bruit de claquement net, sourd et sécurisant montre que l’on se trouve bien à bord d’une allemande. On tourne la clé, le moteur démarre. Rien à dire. Le claquement du 2.0 L TDI est un peu présent à froid  mais reste contenu. Une fois en température, il sonne comme les autres moteurs diesels du moment, d’ailleurs nos oreilles sont tellement habituées au son de ces moteurs, qu’on finit par ne plus y faire attention. Ce son de diesel est d’ailleurs mieux contenu sur la Golf VII que sur la VI, preuve en est que VW a fait un effort d’isolation phonique sur cette génération.

Et à son volant ?

Parlons tenue de route, la Golf reste l’une des meilleures et des plus sûres de la catégorie que ce soit avec le moteur 2.0 L 150 chevaux ou un autre. Le toucher de route est précis (plus que sur la VI), la voiture, comme toute bonne traction est légèrement sous vireuse mais, elle ne cherche jamais son chemin et ne piégera pas le conducteur qui va planter les freins dans un virage ou faire une manoeuvre brusque. Bien sur, certains vont dire que la suspension est certes précise mais un peu ferme… Nous sommes à bord d’une allemande, pas d’une GSA ! Le confort de conduite se manifeste aussi par une direction sans faille qui remonte suffisamment d’informations vers les mains du conducteur. Cela permet de placer facilement les roues avant où l’on veut… puisque comme toute bonne Golf, on sait que le train arrière va suivre sans broncher. La voiture est bien aidée par les assistances électroniques qui font leur travail sans broncher et sans se manifester dans le ressenti de l’auto. Soyez assurés d’une chose, la TDI 150 CARAT ne vous trahira pas dans des conditions normales de roulage. C’est certes un peu moins vif que sur une 308 Mk2 mais rien de gênant pour… tous les types de chauffeurs.
Route sèche, route humide, la Golf VII taille la route sans encombre, bien aidée en cela par les roues en 17 pouces qui chaussent assez larges et assoient bien l’auto sur la chaussée. Comme je le disais plus haut, les assistances électroniques font parfaitement leur boulot et ne sont pas trop castratrices pour celui qui voudra se faire un petit plaisir routier de temps à autres. Pas golfiste au quotidien, je dois reconnaître que le nouveau châssis est à la fois séduisant par son toucher de route toujours propre et sécurisant du fait de sa facilité d’utilisation.

Pour ça elle se rapproche de la GTI. Avec son insonorisation performante, qui m’a agréablement surpris, elle est idéale pour les trajets autoroutiers. On pourrait presque se croire dans une Lexus voire une Rolls.

Question équipement,  la version CARAT, haut de gamme est à la pointe de la technologie. Les jantes “Dijon” de 17 pouces donnent un look sportif à la voiture, mais la rendent  très ferme. J’aurai souhaité avoir une sellerie cuir plutôt qu’une sellerie tissu/Alcantara. Les boutons sur le volant sont bien placés et simples de compréhension. Bien entendu, la voiture est dotée d’un GPS tactile (avec une voix très robotique).

Une nouveauté intéressante : étant accro au régulateur, ce dernier est très appréciable. Le problème c’est que comme beaucoup de personnes je ne prends pas le temps de lire la notice. J’ai donc du appuyer sur tous les boutons pour mettre en action l’ACC (Adaptive Cruise Control) qui une fois activé est vraiment très pratique. Le système Front Assist permet de freiner automatiquement lorsque qu’un obstacle se trouve devant la voiture. Grâce à ces deux derniers équipements vous n’avez maintenant plus qu’à regarder la route et rester vigilant.
Le Stop & Start du 2.0 L TDI est bien géré et plus discret que ceux des concurrentes, telles que la Mégane ou encore la 308…

La voiture est bien évidemment très agréable en ville. Je trouve les suspensions un poil trop dures. J’y ai fait monter mon grand père qui, en fin connaisseur, m’a tout de suite dit “les suspensions sont dures, elles  ne valent pas celles de… la GS” et donc encore moins celles de la fameuse DS de la marque au chevron.

La direction est vraiment précise et légère. J’irai même jusqu’à dire rassurante. En effet, elle communique au conducteur toutes les informations sur l’état de la route, notamment celles du vignoble du muscadet. Je trouve cette voiture vive et ferme. Le freinage est bien sûr de qualité allemande, c’est-à-dire que lorsque vous appuyez sur le frein, la voiture ne freine pas trop, ni pas assez, juste comme il faut. A 50 km/h lorsque vous êtes en 3ème, le panneau “sortie de ville” passe sous vos yeux, vous avez ainsi les conditions idéales pour appuyer à fond sur la pédale de droite, c’est alors que le turbo se lance. C’est à ce moment que mon moteur de 70 chevaux quotidien paraît ridicule. Certes, je ne suis pas dans une 911 mais l’accélération de cette auto est pour moi impressionnante. En virages… Et non ! Je n’ai rien à redire puisque la Golf s’en sort très bien. La version actuelle est donc comme les précédentes, à la hauteur de sa réputation c’est-à-dire irréprochable en toutes circonstances pour sa catégorie. S’il fallait trouver un vrai défaut, ce serait peut être le niveau sonore du moteur à froid qui est pour moi un peu trop bruyant.

Dans les rues de Cholet (oui, la ville des mouchoirs) le fruit du hasard a fait que je me suis retrouvé à côté d’une Golf 6 et d’une Golf 5 (photo ci-dessous), une bonne occasion pour vous permettre de juger des évolutions de style au fil des années.

Une voiture pour toute la famille  ?

La Golf comme ses rivales permet d’accueillir 4 personnes qui se trouveront facilement à l’aise et 5 en se serrant un peu à l’arrière sur une banquette qui ne sanctionne pas horriblement le dos du passager du milieu. Comme je l’ai testée un week end, j’ai emmené la famille se promener. Mon frère, qui a accepté de faire le mannequin et qui mesure 1.82 m ne s’est pas du tout senti à l’étroit et mon père est allé jusqu’à dire qu’il la trouvait aussi spacieuse à l’arrière que sa Citroën DS5.

On peut régler sa position de conduite comme on le désire.  Je suis déçu de ne pas avoir trouvé de sièges électriques car aujourd’hui pour une voiture à 30.000€ cela devrait être obligatoire, surtout quand on porte fièrement le logo CARAT. Les sièges sont fermes et enveloppent très correctement ce qui est parfait pour les conducteurs qui ont quelques soucis de dos mais aussi les autres.

La qualité de fabrication ainsi que la finition sont à la hauteur de la réputation de Volkswagen. C’est bien ajusté, net et sans bavure, au propre comme au figuré. Les plastiques sont cependant inégaux : sur la planche de bord ils sont souples et agréables au toucher tandis que sur le reste de l’habitacle ces derniers sont parfois plus rigides, froids et moins en rapport avec ce que l’on peut attendre d’une finitition CARAT de chez Volkswagen.

Le coffre est pratique, facile d’accès et sa régularité intérieure est parfaite pour mettre deux grandes valises en largeur grâce notamment à sa capacité de 380 dm3.

 Voiture de voyous, dites-vous ?  

Avec ce noir, les vitres teintées et les jantes de 17 pouces, cette voiture ne se montre pas vraiment discrète. Vous vous sentez observé au feu rouge. Étant donné que la Golf fait toujours rêver pas mal de jeunes, je ne vous parle pas du regard que m’ont lancé les étudiants lorsqu’ils m’ont vu en sortir.

La compacte parfaite?

S’il n’y avait que moi, je dirai oui comme voiture de tous les jours (comme je dis oui à l’iPhone). Facile et pas déplaisante à conduire grâce à ses 150 chevaux, ses équipements de sécurité de pointe ou encore sa ligne “Golf”, elle reste une valeur sûre pour qui n’ose pas le changement (ou qui a peur du changement) et elle n’aura a priori aucun problème de revente. Tout comme l’iPhone, cette voiture a un prix un peu plus élevé que ses concurrentes. Mais si on aime, on ne compte pas. Alors fermez les yeux sur le chèque de 32.760 € en 2.0 L TDI 150 CARAT. Pour vous donner un ordre d’idée une 308 150 ch HDI Féline se négocie à partir de 31.550 € mais vous ne disposez pas de l’ACC. La Golf Carat est donc très compétitive. Attention tout de même à la consommation, cette dernière, annoncée par VW à 4,7 L/100 km n’est pas exactement celle relevée lors de mon essai puisqu’en jouant un peu sur les quelques 700 km parcourus à son bord, je suis plutôt resté entre 5.5 et 6.0 L/100 km  sur mon parcours de référence route/ville.

Pour conclure, cette septième génération de la Golf est très bien renouvelée dans son design,  mais aussi par ses équipements modernes, sa tenue route toujours aussi sereine qui doit beaucoup à la récente plateforme MQB du groupe Volkswagen. On ajoutera une image “béton”, une fiabilité globale pas ou peu usurpée depuis des décennies et on a en face de soi une auto qui possède beaucoup de qualités pour séduire toutes les générations de conducteurs.

Merci Volkswagen, à  Benoit DARRÉ pour le prêt de la voiture et à Volkswagen Angers (Garage Moderne) pour leur accueil.  

Quitter la version mobile