Essai Infiniti Q60 2.0t : sportive mais pas trop

Essai Infiniti Q60 2.0t 211 - Photo

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La précédente génération d’Infiniti Q60 (ou G37 jusqu’en 2014) se faisait vieillissante et voyait ses ventes chuter considérablement dans le monde. Pour appâter un peu le public, une très belle étude de style est apparue au Salon de Détroit en janvier 2015. Arborant un style modernisé et racé, une bouche béante ou encore de jolis yeux, elle fait rapidement l’unanimité. C’est un an plus tard au même salon que l’on découvre enfin la version de série de la Q60. Par chance, très peu de choses ont changé par rapport au concept. Ce grand coupé à l’allure très sportive est depuis seulement quelques semaines disponible à la vente, le moment est venu pour vous la présenter plus en détails.

Pourquoi ai-je tant voulu essayer cette Q60 ? On ne va pas y aller par 4 chemins, pour sa GUEULE !

Avec une prestance impressionnante sur la route elle s’avère être un véritable aimant à regards. Discrétion alors presque impossible, notamment avec l’Iridium Blue (1000 €), nous sommes régulièrement pris en photo par tous types de personnes.

L’impact visuel qu’elle provoque est dû à une face avant très travaillée. Sa bouche grande ouverte et son regard percutant offrent un très fort sentiment de puissance. Elle est très travaillée, et il faut la regarder longuement pour observer toutes les lignes, détecter tout le travail des designers. Dommage cependant que l’arrière manque un peu de charisme, malgré la présence de deux imposantes sorties d’échappement. Défaut vite oublié grâce à une sublime signature lumineuse et de beaux clignotants à LED à l’avant.

Avec un tel physique on a qu’une chose en tête : prendre le volant et lâcher les chevaux… Mais d’abord, on découvre le surprenant habitacle de cet Infiniti. Surprenant oui, mais on retrouve rapidement ses marques par rapport aux autres modèles de la marque. Compteurs, finitions, dessins de la planche de bord : pas de grand changement. La nouveauté se situe du côté de l’info-divertissement, c’est le même, mais il dispose ici de deux écrans tactiles. Le premier, de 8 pouces, se charge uniquement de la navigation. Le second, de 7 pouces, gère l’ensemble des fonctionnalités habituelles (audio, climatisation, réglages, …). C’est intuitif, amusant et complet, mais ça manque à mon goût de modernité et fluidité.

Contrairement à la G37, pleinement destinée à un marché plutôt américain, la Q60 fait un bond en avant en termes de finition. Elle se rapproche nettement des standards premiums européens, sans en être encore au niveau. Les matériaux choisis sont de bonne facture et pour une voiture qui se veut haut de gamme c’est terriblement plaisant de retrouver enfin le cuir plus présent que le plastique.

Au sujet de la vie à bord, l’espace est généreux et accueillant. La position de conduite est idéale, à la fois typée sportive ou confort, et cela à votre guise grâce aux sièges électriques à mémoire. Ils sont de plus très confortables et offrent un super maintien, parfait pour une conduite appuyée, d’autant qu’on bénéficie d’un rembourrage sur la console centrale bien venu pour notre genou.

Comme souvent c’est derrière que le bât blesse, avec une habitabilité très restreinte. Pour moi, et toute personne de plus d’1m75, un voyage à l’arrière se fera avec la tête dans la lunette. A l’inverse, le coffre vous laisse emmener pas mal de choses avec une contenance de 342 litres (c’est pareil qu’une Classe A par exemple), extensible en rabaissant la banquette.

Bon… je vous ai fait un peu trop attendre là… Dites-moi que vous êtes impatient ? J’essaie juste de vous mettre à ma place, j’avais terriblement hâte d’en prendre le volant. Allez hop, on appuie sur le bouton Start, et VROOOM ! Ah bah en fait non, pas de son… C’est pas grave, ce n’est quand même pas le plus important. Je quitte donc le parking, je savoure, je prends mes marques, première ligne droite : GAZ ! J’ai oublié de vous préciser un détail important, vous montez avec moi à bord de la version 2 litres turbo de 211 ch. Alors au final oui, la déception a dû se lire sur mon visage, pas de « waouh » en bout de piste. Ça pousse certes, mais les accélérations ne sont pas transcendantes, on pourrait s’attendre à bien plus avec un tel design.

Mais au fil des kilomètres, rassurez-vous, je me rends bien compte que mon excitation à en prendre le volant m’a privé d’une bonne première impression. J’avais pourtant les chiffres en tête, 350 Nm de couple, 0 à 100 abattu en 7,3 s et une pointe atteinte à 235 km/h. Tout ça est très honorable, et même plus. C’est certain, on a au final de bonnes sensations, le moteur est réactif bien bas dans les tours et se montre alors très volontaire.

Pendant mes premiers trajets une sensation de flou dans la direction se faisait ressentir, avec un léger manque d’informations dans le volant. La faute sûrement à la présence de la surprenante direction électrique « Direct Adaptive Steering ». Car dans les montagnes elle s’est finalement avérée plutôt précise, plaçant la voiture là où mes yeux se posaient. Bien aidé par un freinage puissant et endurant nous laissant attaquer comme bon nous semble. Seul frein à ce plaisir, une boite automatique 7 rapports à la gestion parfois aléatoire malgré une bonne vitalité en pleine charge, avec quelques jolis coups de pieds au cul. On regrette surtout l’absence de palettes dans les finitions Premium.

Avant d’avoir les clés en main je pouvais légèrement appréhender les 211 ch aux roues arrière, finalement je suis agréablement surpris. En effet, la tenue de route est plutôt bonne, on a quelques glissades du train arrière ici et là mais en règle générale il faut chercher assez loin pour la mettre en défaut. En revanche, en désactivant l’ESP… là… on se la joue Tokyo Drift au moindre titillement du pied droit. Et ça ne s’avère vraiment pas raisonnable sur route ouverte.

Malgré donc sa raisonnable aisance en toutes circonstances, j’en conclue que ce n’est tout de même pas une voiture à mettre entre toutes les mains. En fait, si vous n’aimez pas devoir régulièrement vous battre avec votre véhicule ou être trop prudent une fois la chaussée humide, passez votre chemin…

Il n’y a pas que la conduite dynamique dans la vie. La Q60 se permet le luxe d’être aussi une bonne voiture pour les longs trajets ou en ville. Lors d’un parcours urbain, le 4 cylindres fait preuve de souplesse et discrétion. Malgré ses 4 m 69 de long, ses formes sont assez facilement assimilables et elle se laisse manœuvrer avec une aisance plutôt remarquable. Et grâce à ses nombreux capteurs ou encore la caméra 360°, un créneau très étroit se fait sans nervosité apparente.

Sur autoroute elle est stable, douillette et plutôt silencieuse, abstraction faite des quelques bruits de roulement et de vent. Tout comme dans un certain cabriolet orange essayé en décembre dernier, j’ai à nouveau expérimenté le covoiturage sur plus de 500 km. Mes 2 covoitureuses du jour sont tombées rapidement dans les bras de Morphée, le signe d’un très bon confort. L’une d’elle a même souhaité faire la totalité du trajet à l’arrière, c’est par conséquent loin d’être insurmontable.

Le passage à la pompe sera sans surprise assez régulier, sans pour autant être trop excessif. Avec un réservoir de 80 l vous pouvez aisément parcourir 6 à 800 km. À 130 km/h sur autoroute, boire moins de 8 l/100 km est envisageable, il ne faut évidemment pas se laisser guider par un pied droit trop joueur. En conduite sportive on se trouve aux environs des 15 l/100 (voire jusqu’à 28 l…), et 9 l/100 en ville. Pour le coup, je regrette de ne pas avoir un mode confort. Ce mode, que je dénigre habituellement, rendrait un peu plus molle cette Q60 et éviterait une consommation excessive.

On touche encore au porte-monnaie avec les tarifs. Et ce que j’apprécie beaucoup avec Infiniti c’est qu’on ne passe pas 30 minutes sur le configurateur. Il n’y a pas 18 000 options – allemands, vous m’entendez ? – et tout est parfaitement compréhensible. On ne double par ailleurs pas le prix de son véhicule en quelques clics. L’Infiniti Q60 débute à 44 390 € en 2.0t Premium et grimpe à 63 450 € en 3.0t AWD (bientôt disponible). Avec ça vous avez déjà pêle-mêle : les grosses jantes 19’’, les sièges électriques et chauffants, le double écran, la caméra de recul, et bien d’autres choses. S’il vous en faut plus, vous pouvez ajouter un toit ouvrant à 1 100 € ou le système audio Bose 13 enceintes à 3 300 € (de série sur les versions Tech).

Sportive à petite dose, elle s’avère cependant amusante à conduire et confortable. Cette Q60 2.0t offre en plus une belle polyvalence malgré une consommation un poil trop importante au quotidien. Pas forcément de quoi rebuter de potentiels acquéreurs. A n’en pas douter la marque de luxe de Nissan peut sans crainte compter sur ce beau coupé comme vecteur d’image afin d’accroitre son implantation en Europe.

Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)

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