J’avais adoré la Swift dès sa sortie en 2004. Sa bouille comme son toit tout plat et original faisaient alors sensation. Mais en plus de 10 ans de carrière on commence à vraiment sentir le poids des années et à fortement se lasser, malgré un petit restylage en 2010. De plus, pour une version nommée « Sport » on manque franchement d’atouts extérieurs pour se démarquer et faire preuve de sportivité. Hormis à l’arrière, où les deux sorties d’échappements sont très séduisantes. Elles impressionneraient presque ! Les jantes de 17 pouces sont elles aussi plutôt agréables à l’œil. Je vous rassure, tout cela n’enlève rien à cette petite bouille attachante. Surtout grâce à ce joli coloris « Boost Blue Pearl Metallic ».
L’intérieur par contre, est probablement ce qui souffre le plus. Depuis quelques temps, les constructeurs nous servent des intérieurs non plus seulement fonctionnels mais surtout très jolis. Sans oublier qu’ils sont souvent bien plus technologiques, équipés ou encore colorés. Dans la Swift, c’est noir, austère et pas du tout sportif. Seules les surpiqûres rouges sur le volant et les sièges vous rappellent que vous avez choisi le plus gros moteur de la gamme.
Si l’on oublie tout ça, l’habitabilité est plutôt bonne, surtout pour une voiture de 3,89 m. L’espace au-dessus de la tête est parfait, et vos trois passagers arrières ne seront pas trop mal lotis. Mais il suffira d’un passager avant un peu large d’épaule pour vous sentir étriqué au volant, notamment pour le passage des rapports. Le volume du coffre s’établit quant à lui à 211 l (892 l banquette rabattue).
Contrairement à d’autres sportives parfois irréprochables, on a ici forcément quelques défauts. La pédale d’embrayage couine, le commodo de clignotants ne revient pas toujours, ça vibre un peu, mais un petit kart pour 18 000 € (qui se trouve facilement en occasion à moins de 13 000 € avec au maximum 25 000 km) c’est plutôt sympa non ? Je dois en plus préciser qu’à ce prix vous avez quand même droit à des rétros rabattables électriquement, des sièges avant chauffants, l’allumage automatique des feux ainsi que l’ouverture et le démarrage sans clé.
C’est donc à ce prix un très bon compromis. D’autant plus que si vous nous lisez, vous êtes probablement au courant que la Swift 2017 arrive d’ici quelques semaines, et à la fin de l’année pour la Sport. On parle ici et là de turbo, d’hybridation, de boîte automatique et visiblement d’absence de version 3 portes. La petite bombinette japonaise actuelle signe peut-être la fin d’une ère, de quoi rapidement faire de bonnes affaires en concession !
L’objectif était véritablement de pousser à bout cette petite bombinette. J’ai donc pour cela parcouru 900 km entre la vallée de Chevreuse et les alentours du circuit de Reims. La voiture s’avère à son aise dans toutes les conditions. Elle enchaîne les virages à bon rythme, tout en offrant quelques glissades aléatoires. Mais sa prise en main est très facile et sécurisante, elle offrira également l’avantage de se comporter confortablement sur autoroute (un peu bruyamment) et en ville (malgré un rayon de braquage relativement mauvais).
La Swift Sport saura satisfaire votre besoin d’adrénaline en proposant un comportement à la fois joueur et sein. Malgré une direction légèrement floue, la voiture est vraiment faite pour enchainer les courbes. Que ce soit à la campagne ou à la montagne, elle ne vous laissera pas sur votre faim. Vous pouvez alors remercier le couple (160 Nm) bien présent au-dessus des 4000 tr/min et la boite de vitesses manuelle (à 6 rapports), bien étagée, laissera pleinement s’exprimer ce 4 cylindres atmosphérique. En revanche, pour pousser la voiture dans ses derniers retranchements, j’apprécierais un peu plus de mordant dans le freinage.
Vous l’aurez donc compris notre Suzuki du jour n’est pas une voiture de ligne droite, malgré un très honorable 0 à 100 km/h abattu en 8,7 secondes. Son châssis laissera alors vos talents de pilotages se dévoiler, la tenue de route est presque irréprochable, le roulis contenu et l’ESP est déconnectable par une simple pression de quelques secondes sur le bouton dédié. De quoi se dandiner des heures, parfaitement maintenu dans vos sièges sport. Seul le volant, trop « épais » selon moi, viendra ternir cette bonne position de conduite.
Un seul vrai regret, une sonorité du moteur absolument pas sportive…
Même si la Swift Sport s’annonce économique, la consommation est quant à elle totalement digne d’une sportive. Bien qu’en conduite normale la conso se situera entre 7 et 8 litres aux 100 km maximum, il sera facile de dépasser les 10 l/100 km avec un petit peu de folie dans votre attitude (ou sur autoroute 🙁 ).
La conclusion sur cette auto est assez rapide, la Suzuki Swift Sport peut être la voiture idéale pour débuter avec une sportive. A la fois accessible, joueuse et pratique, c’est une voiture qui peut être mise entre toutes les mains et pour tous les besoins du quotidien. Si vous souhaitez vous faire plaisir, il ne faut alors pas hésiter à la choisir, d’autant plus qu’en associant fun, praticité et tarif cette « SSS » n’a pas véritablement de concurrence.
Et vous chers passionnés, pourriez-vous craquer pour cette petite bombinette ?
Je n’oublie évidemment pas de remercier Suzuki France pour le prêt de cette voiture. Et dès demain retrouvez cette série spéciale sportives japonaises avec aux commandes le talentueux Ancelin.
Crédits photos : Thomas D. (Fast Auto) – Retouches : Ugo Missana