Essai : Kia Sorento Ultimate, c’est presque ça !

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Aujourd’hui, beaucoup de marques généralistes font tout pour concurrencer les premiums allemands. Kia essaie depuis plusieurs années de monter en gamme et arrive aujourd’hui avec le Kia Sorento troisième génération. Un peu méconnu en France et vivant à l’ombre de son petit frère, le Sportage, le Sorento arrive avec beaucoup d’ambition et un très bon rapport prix/équipements. Il a pour cible le Mercedes GLE, le BMW X5 et le Audi Q7. Présomptueux ? Nous allons le découvrir…

Depuis le Sorento premier du nom, on peut dire que la marque coréenne a fait de très gros efforts de design pour se conformer aux exigences du marché européen. Alors que le premier avait un design pataud et un peu grossier, cette nouvelle génération fait preuve de plus de finesse. Par rapport à la précédente version, le Sorento 3 gagne en longueur et en largeur mais perd en hauteur pour asseoir son côté SUV et faire oublier son côté 4×4. Il adopte donc des traits à l’image de la production automobile actuelle en Europe, grâce par exemple à sa calandre avant rappelant celle en diamant des nouveaux modèle de Mercedes.

Il garde pour lui les arguments qui ont fait le succès de la marque coréenne : une tripotée d’équipements de sécurité et de confort inclus de base, sans options, et une garantie de 7 ans.

De série, l’équipement du SUV coréen est pléthorique. Il dispose par exemples d’une alerte de franchissement involontaire de ligne (LDWS), qui émet un avertissement sonore dès que le conducteur s’écarte de sa voie de circulation sans avoir activé l’un des clignotants ; dispositif que j’ai laissé éteint, car les bips incessants en ville sont insupportables. Il embarque aussi d’un BSD, ou avertisseur d’angle mort, qui m’a été d’une très grande utilité vu la taille du véhicule. Le Sorento reconnaît les panneaux de limite de vitesse : le système fonctionne bien, même s’il a parfois des ratés et scanne, par exemple, les panneaux d’une bretelle de sortie, alors que l’on reste sur l’autoroute. Un régulateur de vitesse adaptatif est aussi de la partie : pour faire simple, la voiture va adapter son allure en fonction du traffic devant elle, allant jusqu’à s’arrêter totalement. Un régal sur le périphérique parisien !

Pour le confort, les sièges avant sont électriques (10 voies sur le siège conducteur et 8 sur le passager), chauffants et ventilés. À l’arrière, les passagers de la deuxième rangée dispose de sièges chauffants, idéal pour partir à la montagne ! Bon avec les températures actuelles, je dois avouer que je n’ai eu besoin que des sièges ventilés et l’effet est vraiment agréable, plus de dos trempé… Le toit est lui totalement vitré et ouvrant à moitié, la luminosité est agréable mais avec de telles températures, il faut mieux laisser fermé le rideau. À l’image de ses concurrents, la voiture démarre et s’ouvre avec la clé dans la poche. Sur le papier, cette dernière doit même pouvoir ouvrir le coffre, mais dans les faits, sur le modèle que j’ai eu à disposition et malgré plusieurs essais, impossible d’y arriver. Il ne manque rien au Sorento, sauf peut-être la vision tête-haute.

Habillé de sa robe Blanc perlée (600 €), seule option du véhicule quelle que soit la finition, il dispose d’une carrure sympathique mais pas passe-partout. Il faut dire que sa taille joue pour beaucoup sur ce manque de discrétion… Le Sorento mesure 4,78 m de long, 1,89 m de large, bref, un gros bébé ! Il est une question que l’on est en droit de se poser lorsque l’on achète un véhicule de cette taille. Est-il maniable ? Et bien, oui ! N’ayant jamais conduit un véhicule de cette taille je me suis posé cette question plus d’une fois, et j’ai vraiment été surpris par la facilité de prise en main de ce gros bébé. La direction ultra-assistée permet de se glisser presque partout en ville avec une aisance assez déconcertante. De plus, les caméras et radars de proximité disposés aux quatre coins du véhicule permettent de se garer en tout sécurité sans risquer d’esquinter les jantes 19″. La vue 360° aide également beaucoup à passer dans les ruelles étroites.

Coté design, la proue est caractérisée par une calandre imposante mais joliment dessinée qui accueille le logo de la marque et des feux effilés afin d’affiner un maximum le mastodonte. Un peu plus bas, on découvre les feux anti-brouillard intégrés de part et d’autre du véhicule et entourant une bouche noire prête à avaler les kilomètres À l’arrière, les feux LED entourent une large ouverture de coffre et le pare-choc en plastique noir disgracieux amène un peu de lourdeur au design du véhicule. Disposées sur tout le véhicule, des nervures dynamisent elles le tout.

À l’intérieur, on remarque l’effort fournit par Kia en termes de finition, la planche de bord est en plastique moussé pour la partie basse et en simili-cuir pour le dessus. Les assemblages sont très bon sans être au niveau de perfection d’une BMW ou Audi. On est dans des matériaux de bonne facture mais pas noble. A bord, on se sent bien et on peut emmener 7 personnes grâce à 7 vraies places livrées de série sur le marché français. Les sièges avant et arrières sont très confortables et l’on ressent une sensation d’espace, alors que ceux de la troisième rangée sont un peu durs mais feront l’affaire pour de jeunes enfants ; les grands gabarits, eux, ne tiendront pas plus de 100 km. La deuxième rangée de siège est quant à elle rabattable de façon fractionnable 40/20/40 et les sièges coulissent d’avant en arrière pour laisser un maximum de place à la dernière rangée. Bon point : la climatisation est même accessible à la dernière rangées, grâce à une ventilation placée de chaque côté du véhicule. Les rangements sont nombreux, mais pas au niveau de ce que peut faire la concurrence (aucun tiroir sous les sièges et la boîte à gants est terriblement petite). Les sièges des deux dernières rangées se rabattent en un clin d’œil à l’aide de deux poignées et de sangles. Lorsqu’on est une famille nombreuse, on embarque souvent la maison quand on part en vacances ; c’est pourquoi le Sorento offre 605 litres de stockage, voire 1662 litres si on laisse les enfants à la grand-mère. Le coffre s’ouvre et se ferme quant à lui de manière automatique.

La planche de bord monte elle aussi en gamme avec un traitement moussé de bonne facture. Le combiné multimédia/GPS (mise à jour de la carte offerte pendant 7 ans) au centre est agréable à utiliser, hormis la rangée de bouton à droite de l’écran, qui se situe un poil trop loin du conducteur et m’a donc obligé à changer de position et à quitter la route des yeux pour l’utiliser. Le combiné de climatisation est simple mais oblige à passer par l’écran pour choisir la température.

Le volant est très beau, tient bien en main et ne compte que très peu de boutons. À gauche, on retrouve les touches pour le téléphone et le bouton de reconnaissance vocale, même si cette dernière est perfectible. À droite se trouvent le régulateur de vitesse, la distance de sécurité pour le régulateur adaptatif et le bouton pour changer l’affichage du combiné de vitesse. Ce dernier n’est plus un simple cadran à aiguille mais un écran, ou l’on peut disposer d’une multitude d’informations différentes (consommation, vitesse en numérique, radio, GPS, etc.). Les concurrents embarquent des systèmes Harman Kardon ou Bang & Olufsen, le Sorento dispose lui d’un système de sonorisation à 8 haut-parleurs de marque Infinity de très bonne facture.

Côté performances, notre Sorento n’est vendu en France qu’avec une seule motorisation : le 2.2 CRDI de 200 ch, un diesel qui dispose d’une transmission 4 roues motrices non permanentes qui peut être forcée à l’aide d’un bouton dans l’habitacle. Ce moteur est associé à une boite automatique dans la version que j’ai eu à l’essai, mais peut également être épaulé par une boite manuelle dans le niveau de finition inférieur Premium. Cette boite auto souffre d’un manque de modernité criante en étant trop longue et très peu réactive. On est ainsi loin des DSG, Tiptronic ou autre Steptronic, qui, grâce à l’adoption du double embrayage, sont rapides et agréables à l’usage.

Malgré cette déconvenue, le bloc 4 cylindres turbo diesel est agréable et ne manque pas de puissance, me surprenant même par une très grande discrétion. Boîte de vitesse d’un autre temps oblige, la consommation elle quant à elle un peu élevée. Trois modes de conduite sont disponibles sur le Sorento (uniquement sur la boite auto) : un mode Normal, un mode Eco pour la ville, où la boite passe les rapports aux alentours de 2500 tr/min pour lui permettre de limiter la consommation autour des 8/9 L/100, et un mode Sport, qui vient rigidifier un peu la suspension pour enchaîner les courbes plus rapidement et accélérer les passages de vitesse (au détriment d’une consommation raisonnable).  Dans ce mode, le SUV prend alors peu de roulis, contrairement au mode Eco ou Normal, ou la caisse se balance sans que ça soit dangereux.

Au volant, on apprécie donc son silence et son confort de roulement, durant les trajets sur autoroute la fatigue ne se fait pas sentir et l’on se surprend même a se retrouver au-dessus des vitesses légales sans s’en rendre compte…

J’ai essayé de mettre le Sorento à l’épreuve du tout-chemin, même si mon expérience dans ce domaine est nulle. J’ai alors pu vérifier ses capacités lors d’une virée dans la vallée du Vexin. Le couple et la maniabilité du véhicule lui permettent de se sortir des embûches auxquelles nous avons été confrontées. Dommage qu’avec sa garde au sol assez basse, il ne soit pas un “vrai” franchisseur. Et oui ça frotte !

Lorsque l’on regarde la concurrence, le Sorento joue sur son rapport qualité/prix. La version de base dénommé Premium est affichée au tarif de 43 990€, alors que notre version Ultimate atteint le tarif de 50 500€ (49 900 € de base + 600 € pour la peinture). Les premiums allemands à équipement équivalent, cible affiché de Kia, se trouvent eux entre 20 000 € et 40 000 € de plus chers le Coréen (avec un moteur toute fois supérieur : V6 3.0 TDI de 272 ch pour Audi, 4 cylindres 231 ch chez BMW ou V6 de 258 ch pour Mercedes). Pour les généralistes, Volkswagen affiche le Touareg à environ 15 000 € de plus, avec un V6 TDI de 204 ch, mais sans les sept places. Jeep dispose lui du Grand Cherokee équipé d’un V6 CRD de 250 ch mais affiché à plus de 66 000 €. Chez Volvo, le XC90 est à plus de 60 000€ avec lui 7 places et un “petit” moteur de 190ch, tandis que chez Renault, l’Espace, SUV sans en être un, dispose aussi de 7 places (en option) et coûte sensiblement le même prix que le Kia.

Le SUV coréen est un très bon véhicule : confortable, bien équipé et finalement assez peu cher comparé à la concurrence. Les acheteurs potentiels d’un véhicule comme celui-ci iront sans doute plus vers une marque allemande, préférant l’image des constructeurs outre-Rhin et donc la revente, mais passant à côté d’un très bon véhicule. Malgré tout, même si Kia s’affirme de plus en plus, elle a toujours un temps de retard face aux marques européennes… Il manque par exemple à ce véhicule une boite à double embrayage et un moteur essence haut-de-gamme. On achète ce véhicule si le coté statutaire d’une marque n’a que peu d’importance, car avec ces équipements dignes des grandes, son moteur silencieux et agréable, sa très bonne finition, son espace de chargement immense et son prix défiant toutes concurrences, le Sorento a un paquet d’arguments en sa faveur…

Merci à Kia pour le prêt, mon ami Kévin pour les photos et Antoine pour les petits coins dans le Vexin !

Photo : Ugo Missana & Kévin Goudin

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