La bonne affaire: Subaru Impreza WRX SW

Sans vous dévoiler tous mes secrets, d’ailleurs il n’y en a pas vraiment, j’aimerais attirer votre attention sur l’intérêt de définir un cahier des charges pour dénicher votre bonne affaire. Pourquoi? Car il existera de multiples manières de répondre à vos exigences, mais certaines seront plus amusantes que d’autres… et le plus souvent ce sont celles auxquelles vous ne pensez pas instinctivement.

Ainsi, un véhicule capable d’emmener famille et bagages en vacances un jour, et transporter l’établi de votre grand-père le lendemain, pourrait être aussi bien un petit monospace qu’un SUV. Et comme vous êtes des automobilistes et des acheteurs avisés, vous avez sans doute pensé à un break, même si ce n’est pas tellement tendance (et c’est pas faute de faire preuve de creativité quand il s’agit de leur donner un nom).

Bien, bien, mais tout cela n’est pas très réjouissant pour un passionné d’automobiles. Au fond de vous, vous préfereriez des chevaux en pagaille et un chassis sans reproches. D’autant qu’avec 10000 Euros en poche (c’est un budget théorique), ça n’est pas non plus si évident d’acheter un monospace ET une sportive, qu’il vous faudra assurer toutes les deux.

Il existe pourtant une auto qui parvient à faire la synthèse de toutes ces attentes: la Subaru Impreza Break (ou SW pour être précis). Triple championne du monde des rallyes, la déclinaison tricorps est clairement identifiable et ne vous attirera pas que de la sympathie, ce qui n’est pas le cas du break. Ce dernier se fond complètement dans le paysage automobile et, une fois n’est pas coutûme, c’est à mon sens ce qui fait son intérêt. Personne ne vous prendra pour un apprenti pilote à son volant, et il est probable, si vous modérez vos ardeurs, que vous ne fassiez pas systématiquement l’objet de contrôles routiers… Avec des stickers “555” jaune fluo et un gigantesque aileron de coffre, c’est moins évident!

De tous les millésimes, et de toutes les variantes, la WRX se distingue comme étant la première Impreza à “décevoir”, malgré un comportement jugé plus rigoureux que ses devancières. Arrivée en 2001 pour remplacer la GT Turbo, elle en reprend le fameux 4 cylindres boxer turbocompressé de 2 litres, dépolué cette fois pour satisfaire aux exigences reglementaires. Une prise de poids conséquente – sans gain de puissance par rapport à la précédente mouture – aura tôt fait d’orienter les amateurs du “toujours plus” vers la déclinaison STi, fraichement apparue. Pourtant, le moment est venu de regarder le verre à moitié plein plutôt que celui à moitié vide, car il reste tout de même 220 chevaux et 4 roues motrices pour vous déplacer à vive allure en toutes circonstances.

Ce petit coup de moins bien a contribué à tenir ce modèle, surtout en SW, à l’écart des afficionados de la pièce compet’, tout en contribuant également à côte relativement basse. De plus, le break se trouve souvent moins cher et en meilleur état que la berline, avec une modularité bien plus adaptée à un usage polyvalent. Seuls bémols: un habitacle triste comme une biscotte nature (bien que correctement assemblé) et un esthétisme particulier, surtout avec les feux “bug eyes” d’avant 2004.

Ma cible sera donc cette Impreza WRX SW de 2001 qui s’affiche sous la barre fatidique des 10000 Euros tout en apparaissant comme entretenu (courroie faite, 4 pneus réçents, bel état…) et strictement d’origine. Ce n’est en aucun cas l’Impreza break la moins chère du marché, une bonne GT Turbo peut se trouver pour 7500 Euros, mais il n’est pas rare que ces dernières flirtent avec les 200000 km. Ce critère n’est pas forcément déterminant face à un entretien serieux et justifié (il prouve d’ailleursla robustesse générale de la mécanique), mais il doit tout de même être pris en compte pour un véhicule destiné à un usage quotidien. Par ailleurs, l’Impreza reste une auto sportive turbocompressée, que ses propriétaires ont parfois tendance à exploiter avec un peu trop d’enthousiasme: Il est donc conseillé, comme toujours, de laisser ce dernier conduire à sa manière avant de vous lancer dans un achat.

Gardez également à l’esprit que les spécialistes, tout commes les concessionnaires, ne sont pas forcément nombreux, ce qui doit vous questionner sur celui qui éffectuera l’entretien relativement régulier que necessite une Impreza, ainsi que sur la compétence de celui qui l’a fait jusqu’à présent.

Enfin, pour en revenir à notre cahier des charges initial, notez qu’une Subaru vous coutera probablement plus à faire rouler qu’un monospace, et généralement moins qu’un SUV… mais qu’elle sera surtout autrement plus performante que ces dernières une fois rendue sur l’asphalte d’une departementale tortueuse. Et lorsqu’il s’agit d’évaluer une bonne affaire, ce critère compte double (au moins) !

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