Après la Spyder présentée à Francfort, Lamborghini continue à décliner la gamme Huracan avec une version pour les puristes.
Les plus expérimentés d’entre vous auront compris à mi-chemin du titre de quoi il retourne au sein de cet article. Pour les autres, la seconde partie aura éclairé votre lanterne quant à ce petit “-2” anodin, qui suit la puissance de cette nouvelle version de la Lamborghini Huracan. Nous avions déjà connu un passage de quatre à deux roues motrices dans le cadre de la Gallardo, avec la version spécifique en hommage à Valentino Balboni. C’est avec une version tout à fait classique, sans aucun hommage, que Lamborghini remet le couvert sur son Huracan.
Si vous croyez, tout comme moi au départ, que Lamborghini s’est contentée d’enlever un peu de puissance et de supprimer le pont qui permet de la transmettre aux roues avant, il s’agit là d’une grave erreur. En effet, la marque italienne a revu en profondeur son Huracan afin de faire de cette déclinaison propulsion “the essence of driving fun”. Comprenez par là que la volonté de la marque a été de faire une voiture qui procure beaucoup d’amusement et donc de plaisir au volant.
À titre de comparaison, voici la face avant de l’Huracan spyder, identique à celle du coupé.
Du point de vue stylistique
Lamborghini a revu le style de son Huracan sur deux points : le pare-chocs avant et le pare-chocs arrière. La forme de l’avant se distingue nettement de celle du modèle classique. L’entrée d’air principale devient beaucoup plus rectangulaire et les entrées latérales gagnent chacune une ailette supplémentaire qui les fait s’étirer en pointe, dans l’esprit du design des phares. A l’arrière, la différence se fait moins sentir mais l’évolution est tout de même présente. C’est en fait le diffuseur qui a été retravaillé et qui gagne notamment une lèvre supplémentaire. On notera le passage de jantes de 20 pouces à 19 pouces, ceci peut paraitre curieux mais ma maigre expérience m’amène à croire qu’il s’agit là de participer à l’esprit “fun” de la voiture. En effet, une dimension inférieure de jantes peut permettre de rendre la voiture plus facile à cerner et plus prévenante, à voir si cela se traduit dans les essais à venir. D’un point de vue intérieur, rien ne change.
Du point de vue technique
Croire que ces évolutions ne relèvent que de l’esthétique, comme je l’ai encore une fois pensé, serait à nouveau une grave erreur. Le dessin de la face avant permet d’augmenter l’arrivée d’air et de donner un appui supplémentaire au train avant, qui se retrouve désormais privé de traction. Le travail sur le diffuseur permet quant à lui de donner un appui supplémentaire sur le train arrière et ainsi de faciliter la propulsion. A savoir, ces modifications aérodynamiques permettent à l’Huracan de se passer d’aileron arrière mobile. Outre les efforts liés à l’aérodynamique, la marque au taureau a effectué un travail de fond sur le châssis. En premier lieu, celui-ci se voit allégé de 33 kilogrammes comparé au coupé classique en passant à 1,389 kg à sec. Si la majorité de la réduction passe bien évidemment par le passage aux deux roues motrices, Lamborghini nous notifie également une modification concernant les étriers de freins, améliorés ils sont plus légers et profilés pour un meilleur refroidissement. La marque a aussi revu les suspensions et les barres anti-roulis de façon à les adapter à la propulsion de la voiture. Au chapitre des développements techniques, nous pouvons également citer les pneus Pirelli PZero qui ont spécialement été développés pour répondre aux nouvelles exigences de cette voiture.
Du point de vue moteur
Croire que Lamborghini s’est contenté de dégonfler son moteur… Enfin bref vous commencez à comprendre, Lamborghini n’a pas juste enlevé 30 chevaux au V10 atmosphérique. Oui le moteur est moins puissant mais la marque l’a revu de façon à ce qu’il donne 75% de son couple dès 1000 trs, lorsque le couple maximal de 540 Nm s’établit à 6,500 trs et la puissance maximale de 580 chevaux à 8000 trs. Par ailleurs il bénéficie de la nouvelle technologie introduite lors de la mise à jour du modèle, la désactivation des cylindres permet donc à la moitié du V10 de se mettre en pause lorsque l’on ne sollicite pas la totalité de sa puissance. D’un point de vue performances, cette nouvelle Huracan ne concède que 0.2 secondes (soit 3.4 secondes au total) au 0-100 km/h à sa rivale quatre roues motrices et 5 km/h en vitesse de pointe (320 km/h).
Conclusion
J’ai beau ne pas particulièrement aimer l’Huracan, son arrière façon club sandwich peine à me convaincre, je vais avoir du mal à cacher ma joie quant à la sortie de ce modèle. Comme dit tout au long de l’article, Lamborghini n’a pas fait un développement à la petite cuillère et a réalisé une propulsion aboutie dont j’attends les essais avec une vive impatience. Rappelez-vous, lors de la sortie de la Gallardo Valentino Balboni, la voiture faisait part d’une certaine brutalité de pilotage et il fallait du doigté pour apprendre à l’apprivoiser. Gageons que cette Huracan sera une voiture homogène mais surtout, plaisante à conduire. J’ai omis de parler d’un sujet douloureux après vous avoir fait rêver, le prix. Il est à la baisse, si si, à la baisse de presque 20 000€. Alors oui, cela laisse l’Huracan à près de 180 000€, mais c’est assez rare pour le noter. Et sinon à quand la même version cheveux au vent ?
Crédits photos : Lamborghini