29 novembre 1906 , Vincenzo Lancia, Claudio Fogolin et Davide Aupicci fondent la “Lancia & C. Fabbrica Automobili” à Turin en Italie.
10 janvier 2014 : Sergio Marchionne, administrateur délégué du groupe Fiat SpA annonce que Lancia va quitter l’ensemble des marchés européens sauf le marché italien où la marque va poursuivre sa lente agonie avec, dans quelques temps un seul modèle !
S’en est donc fini ou presque de la firme turinoise à la lance, dans trois ou quatre ans, la marque recroquevillée sur elle même et son marché domestique disparaitra lorsque la petite Ypsilon arrivera en fin de carrière commerciale.
Ainsi en a décidé Sergio Marchionne qui, non content d’avoir mis en lambeaux Alfa Romeo (malgré des annonces et des plans mirifiques lancés en pâture aux médias depuis des années), annonce dans le calme et la sérénité qu’on lui connait, ce que sera le court futur de Lancia. Achever Lancia dans son pays, discrètement sera plus facile à faire et passera plus inaperçu que s’il avait fallu brutalement supprimer la marque partout en Europe.
On en a eu récemment un premier aperçu avec la simplification de la gamme Delta qui arrivera en fin de vie d’ici 18-24 mois au maximum. Si la Delta voit sa fin approcher, il en est de même pour les américaines rebadgées Lancia qui vont très vite quitter l’Union Européenne pour cause de mévente (on murmure que le Freemont subirait le même sort ! A suivre et à vérifier) et surtout absence de séduction italienne auprès des lancistes qui savent encore faire la différence entre une vraie Lancia et une Chrysler avec des logo Lancia…
Depuis le début, l’affaire était courue et les amateurs des voitures turinoises mais aussi de toutes les italiennes l’avaient annoncé et le criaient, la greffe ne prendra pas… et c’est ce qui s’est passé avec les Thema, Voyager et Flavia qui n’ont pas séduit tout en étant fortement pénalisées par des fiscalités pas prévues pour leurs motorisations essence et diesel.
Lancia ne vit, ou plus exactement survit que grâce à deux modèles que l’on retrouve en nombre chez les loueurs (Ypsilon notamment). En 2013, je n’ai que les chiffre arrêtés au 30/11/2013, Lancia n’aura vendu en Europe que 68.223 exemplaires avec près de 80% en Italie, c’est dire le succès de la fameuse opération rebadging. Sur la même période par rapport à 2012, c’est 21.5% de voitures vendues en moins… sans commentaire !
Lancia va donc mourir à petit feu, la firme n’ira probablement pas au delà de ses 110 ans mais les lancistes et en général, les amateurs n’oublierons pas les avancées techniques l’on doit à la firme italienne, le superbe palmarès en compétition, l’Alcantara, les designs singuliers mais toujours élégants et le plaisir d’avoir une Lancia qu’elle soit luxueuse ou sportive !
Pour faire passer la pilule turinoise, Sergio Marchionne a allumé un contre feu en relançant les annonces autour d’Alfa Romeo qui va devenir autre chose de mieux que ce que nous connaissons et aimons. Alfa Romeo va devenir exemplaire et une référence notamment grâce à une qualité supérieure des autos milanaises qui auront toujours un caractère italien particulier… (NDLA : Au 30/11/2013, Alfa Romeo n’avait vendu en Europe que 57.964 voitures soit une baisse des ventes de 29.2% et un plus faible niveau de production depuis le milieu des années 60)
Que la fusion avec Chrysler soit un succès, que le marché brésilien se porte bien, soit, mais pour le reste il y a encore un travail immense à accomplir pour ne pas faire de Fiat un constructeur fatigué, délaissé et à l’avenir incertain. D’ailleurs en parlant de groupe Fiat SpA, sachez que l’administrateur délégué a laissé entendre que le nom de l’entreprise qui va bientôt intégrer Chrysler pourrait changer. Par contre, il est resté très évasif sur le possible déménagement du siège social hors d’Italie même si cela semble être dans l’actualité future du groupe industriel.
Lancia est presque mort ! Vive Lancia !
Via LaRepubblica, Autoweek.nl, AutomotiveNewsEurope.