Le Vendôme 80 : quand la folie arrive en ville

Des rallyes touristiques, il en existe des centaines en France. Ils regroupent des passionnés qui y inscrivent leurs chères automobiles, selon un thème plus ou moins précis. Ensuite, vogue la ballade dans notre beau pays. Le Vendôme 80 en fait partie mais il n’est pas tout à fait comme les autres.

2020 a provoqué un certain manque dans notre consommation mensuelle de vapeurs d’essence, il nous arrive souvent de fouiller le web à la recherche d’un petit événement à se mettre sous le nez. Mercredi dernier, je reçois donc un MP avec l’affiche du “Vendôme 80”. J’ai un vague souvenir de la première édition de 2019. Et puis, je lis 3 noms sur l’affiche : Countach, F40 et… Vector W8. J’ai tellement bégayé que j’ai zappé BMW M1. S’en est suivi une petite heure de débat interne pour juger de la véracité de cette affirmation. Je vous passe les détails mais j’y crois et prends avec moi mon reflex pour faire un tour à Vendôme. On ne sait jamais.

On note toutefois que l’organisation est assurée par SRO. C’est très clairement du solide, je vous laisser aller voir le CV de la boîte sur leur site. La vie actuelle faisant, lorsque je suis arrivé sur place le vendredi, je savais déjà à quoi m’attendre : elles étaient toutes là. Une surprise du chef de dernière minute venait même compléter le tableau.

Les voitures

Un rallye auto, c’est avant tout des autos. On peut facilement juger de la qualité de l’organisation sur la qualité des participantes. En l’occurence, le thème était clair : pas de diesel et voiture produite entre 1980 et 1989. SRO a très bien géré ce volet : c’est carton plein. Un plateau varié, coloré, exclusif avec plusieurs têtes d’affiche de très haute volée. D’aucuns ont même traversé la France pour avoir la chance de se trouver au même endroit que certaines d’entre elles.

Une Ferrari F40 ou une 512BBi, c’est un classique. Une 964 Turbo 3,6 litres aussi. En revanche, une BMW M1, une Isdera Imperator 108i série 2 ou une Vector W8, c’est rare, très rare. Tellement rare, que je n’avais jamais vu les deux dernières citées. C’était également le cas de nombreuses personnes qui gravitent dans le petit monde des mordus d’automobile. On en parlera encore dans quelques années de ce Vendôme 80 de 2021.

L’Isdera est le résultat du renoncement de Mercedes à produire en série son prototype CW311. L’Imperator 108i en reprend tout le style extérieur et une mécanique Mercedes tandis que l’intérieur est chipé en grande partie à la Porsche 928. 30 exemplaires auraient été produits, en 2 séries.

Quant à la Vector, c’est une pure légende. Sa genèse date des années 70, sa production, limitée et chaotique, de la fin des années 80 au début des années 90. Son style inimitable l’a propulsée sur des millions de posters de chambres d’adolescents. Son nationalité américaine l’a cantonnée à une diffusion locale avant tout. Elle est quasiment invisible en Europe. Je vous laisse imaginer l’émoi causé à cette apparition.

Au delà de ces deux licornes, la BMW M1, première et seule supercar du constructeur bavarois, passait un peu inaperçu. Grave erreur, c’est une merveille. Que dire alors de l’Aston Martin V8 Vantage ou de la DMC De Lorean ? Ou encore de l’Audi Quattro ? La Lamborghini Countach vient fermer la marche de cette courte liste de mythes sur 4 roues. Bref, on en a pris plein les yeux.

L’ambiance

Soyons honnêtes, je n’ai été que Place Vendôme à Paris pour “Le Vendôme 80”. Assez toutefois pour goûter une ambiance très particulière, assez formidable pour tout dire. SRO a poussé le détail très loin pour son rallye à thème. Absolument tout était lié aux années 80 et les participants jouaient le jeu à 100%.

Tous étaient lookés à l’avenant, entre joggings fluo, moustaches Tom Selleck et smokings à épaulettes. Les cassettes audios dépassaient des poches en jean. Les enceintes portables diffusaient les tubes liés à leurs automobiles : Huey Lewis dans la DeLorean, A-Ah dans la V8 Vantage, générique de Magnum dans la 308gts. SRO n’a pas limité son vernis 80s au logo. La voiture d’assistance était une Mercedes 300 TE-24. Le maître mot était la déconnade bon enfant. Un concours d’élégance et un concours photo venaient animer les soirées des participants.

Les amateurs de people auront pu également croiser Jean-Pierre Gagick et Andrea Lotterer, triple vainqueur des 24h du Mans, qui, fidélité oblige, roulait en Audi Quattro fort sonore. Compte tenu du succès de cette deuxième édition, gageons que la troisième, déjà annoncée, sera tout aussi flamboyante même s’il sera difficile d’égaler un tel plateau. Vous avez dit Porsche 959, Ferrari GTO, Cizetta V16T et Jaguar XJ220 ? Vous savez me parler…

Crédit photos : Pierre Clémence

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