Comment t’y es beau mon fils !
C’est évident au premier regard : Volvo a décliné le dessin très réussi du gros SUV XC90 sur un format plus petit. Compact n’est pas vraiment le bon terme : ce gros bébé mesure quand même 4,68 m de long et 1,90 m de large, soit des mesures en sensible augmentation par rapport à la première version à part la hauteur qui perd carrément 5 cm. Ce serait pourtant simpliste de ne considérer le XC60 que comme un mini XC90. Il a certains caractères bien à lui, comme ce petit décroché sur la vitre de custode, une grosse creusée sur la partie inférieure des portes ou une jonction aile avant/capot/calandre particulièrement soignée et dynamique. Pour le reste, et notamment la calandre ou les optiques, l’air de famille est bien là, et c’est tant mieux.
Dans l’habitacle… Mais oh, mais c’est… Ah oui, c’est bien encore une fois la planche de bord de la gamme 90. Mais en un peu plus compact. L’agencement est identique : panneau d’instrumentation numérique, grande dalle multimédia tactile légèrement tournée vers le conducteur, aérateurs verticaux à finition alu et diverses incrustations de bois ou d’alu selon les finitions. Le tout respire le premium et la qualité à quelques détails près. En pinaillant bien fort et en faisant mon pénible, quelques plastiques de la console centrale font un peu toc toc et quelques assemblages ne sont pas forcément bien réussis.
Car j’étais sur la route, toute la sainte journée…
Les premiers tours de roue se font au volant de la version D4, diesel de 190 chevaux, en finition pseudo-sportive R-Design (exemplaire gris clair des photos). Dans la gamme XC60, vous ne trouverez pour l’instant que des 4 cylindres, que ce soient les T5 et T6 essence, les D4 et D5 diesel ou l’hybride T8 de 407 ch. Toutes ces motorisations ne sont disponibles pour l’instant qu’en transmission intégrale avec boîte automatique à 8 rapports. L’ambiance à bord est bonne et agréable. L’habitacle est sensiblement plus confiné que dans une série 90, avec une largeur aux épaules moindre. Pour autant, on ne manque pas vraiment d’espace et la position de conduite est facile à trouver via les sièges à réglages électriques. Le moteur s’ébroue gentiment en tournant le joli petit bouton carré. C’est un diesel, cela ne fait hélas pas de doute, à froid en tous cas. Les premiers kilomètres parcourus sur la rocade embouteillée d’Avignon ne permettent pas de se rendre compte de grand chose, mis à part de la très bonne qualité de l’installation audio optionnelle Bowers & Wilkins (3500 €), qui permet également la diffusion de vidéos sur l’écran central. Rassurez-vous : l’image n’est diffusée qu’à l’arrêt ! La banquette arrière s’avère a priori plutôt étudiée pour 2 passagers que pour 3, et le coffre est tout juste dans la moyenne de la catégorie avec 505 litres. Volvo a bardé son XC60 de toutes les aides à la conduite disponibles à son catalogue, et notamment une évolution du City Safety permettant un arrêt d’urgence autonome en cas de détection d’obstacle.
T8 : Stairway to Heaven ?
Mais par contre, j’ai eu la chance de tester le seul exemplaire hybride T8 présent (désolé chers camarades bloggeurs…). Le bloc T8 est strictement identique à celui que l’on trouve sous le capot du grand frère XC90 (relire l’essai de l’excellentissime JB ici). Toujours un 4 cylindres essence de 320 chevaux (le bloc de la T6 en fait), accouplé à un moteur électrique développant 87 ch. La grande différence, c’est qu’ici le T8 a environ 200 kg de moins à mouvoir ! Et les concurrents directs portent des noms aussi évocateurs que X3 M40i ou Mercedes GLC 43 AMG. Du lourd, du performant, du pêchu, qui sent bon la testostérone. Et la T8 dégomme tout ce petit monde avec quelques chiffres canons : 407 ch, 600 Nm de couple et le 0 à 100 en 5,3 secondes. Et le plus drôle : 49 g de CO2/km, de quoi avoir une jolie vignette Crit’air de Cat. 1 et d’être exonéré de taxe sur les véhicules de société pendant 2 ans.
Nous devons déjà rendre notre T8, d’autres essayeurs sont en train de nous insulter ou de planter des épingles dans des poupées vaudou à notre effigie. Le reste de la (trop courte) journée se fera à bord d’un autre D4, en finition Inscription Luxe (l’exemplaire gris foncé/vert), ce qui permet de constater que cette finition est plus axée confort (sièges cuir massants ou clim quadri zone de série), tandis que la R-Design a un a priori plus sportif avec des éléments de carrosserie distincts, des rétroviseurs en alu satiné ou une sellerie en Alcantara. La gamme XC60 est en pleine construction, et c’est bien normal car elle ne sera officiellement commercialisée qu’à la rentrée. Volvo prévoit pourtant déjà des évolutions avec notamment une nouvelle finition d’entrée de gamme baptisée “Kinetic”, et des nouvelles motorisations : un D4 et un T5 en traction, boîte manuelle et aussi un 3 cylindres diesel D3 en traction, boîte manuelle toujours. De quoi enfin créer un prix d’appel pour une voiture jugée plus chère que sa devancière, alors que les prestations sont plutôt supérieures. A titre d’information, le tarif de la D4 R-Design en finition Inscription Luxe était d’environ 70 000 €, la T8 tutoyant les 90 000 €, options comprises.
Je remercie vivement mon coéquipier Arnaud de Design Moteur pour sa patience et sa bonne humeur ainsi bien sûr que toute l’équipe de Volvo en charge de l’organisation de cette journée.
Crédits photos : Régis Krol