On pensait qu’après un mois d’octobre moins mauvais qu’annoncé, la tendance allait se poursuivre ! Eh bien non, c’est même mauvais en novembre 2012 avec un plongeon de -19.2% en données brutes et… -23% en données à nombre de jours ouvrables comparables. 144.694 voitures neuves ont été immatriculées en novembre 2012 contre 179.038 l’an passé pour le même mois.
Cette année il n’y aura pas eu d’effet “salon de l’auto” ni d’effet Clio IV, Sandero 2 ou 208 en promo. Et comme c’est désormais une habitude, ce sont les marques françaises qui dégustent le plus avec des ventes de voitures neuves chez PSA qui ont diminué de -22,9 % à 41.044 exemplaires répartis comme suit :
-26,1 % pour Citroën : 19.146 exemplaires
-19,9 % pour Peugeot : 21.898 exemplaires
Le groupe Renault boit la tasse encore une fois avec une chute de -33,5 % et 31.402 autos mises à la route réparties comme suit :
-31,5 % pour Renault : 25.200 exemplaires
-40,5 % pour Dacia : 6.202 exemplaires
Pour le groupe Renault, pas d’effet Clio IV, pas d’effet Sandero/Logan/Dokker ce qui explique la baisse importante des résultats.
Les marques étrangères s’en sortent mieux avec un recul de seulement -7,9 % et 72.125 autos livrées ce qui veut dire que les constructeurs non hexagonaux représentent en novembre 2012 presque 50% du marché (49.85%). Seulement 417 immatriculations séparent les marques importées des marques hexagonales ce qui doit être du jamais vu. A ce rythme, dès ce mois de décembre ou dès janvier 2013, les voitures des constructeurs étrangers pourraient bien inverser la tendance en faisant passer les groupes automobiles français en dessous de 50%.
Au chapitre des marques en formes le groupe Hyundai Motors avec ses deux marques persiste et voit ses livraisons de VN progresser de + 20.5% (+50.5% pour Hyundai et +3.0% pour Kia). Mercedes s’en sort bien et bénéficie à plein de l’effet cumulé Classe A + Classe B avec un joli +18.5% mais Smart reste à la baisse malgré les Fortwo ED. BMW Group s’en sort bien avec un global à +4.2% dont +5.3% rien que pour BMW qui profite d’une hausse des ventes de bon nombre de ses modèles. Toyota est aussi à la hausse de +6.5% mais Lexus en baisse de -29.1% tout comme Daihatsu qui n’a livré ce mois de novembre que 36 autos. Audi est encore à la hausse avec +1% et Skoda est en belle forme avec +12.4% par rapport à novembre 2011.
Novembre = gros gadin chez Nissan/Infiniti avec un global à 29.4% mais aussi chez Opel (-30%), Ford (-21.4%) et Alfa Romeo (-38.9%). Fiat limite bien la casse avec un petit -2.2%, tout comme Volkswagen à -3.5% ou Chevy (-6.5%). Seat chute encore mais à seulement -14.2%. le reste des marques importées est à -7.0% et résiste assez bien notamment du coté de Volvo !
Sur les 11 premiers mois de 2012, les immatriculations se sont établies à 1.738.538 d’exemplaires c’est à dire une baisse de -13,8 % en données brutes (- 14,5 % à nombre de jours ouvrables comparable). A la vue des chiffres des 11 premiers mois (91.66% de l’année), le CCFA envisage un marché 2012 en dessous des 1.9 millions d’immatriculations soit 14% de moins qu’en 2011 qui n’était déjà pas une grande année commerciale. Le marché 2012 devrait donc être au niveau le plus bas depuis 15 ans… et dire que 2013 s’annonce du même tonneau, on pourrait ainsi avoir un marché à 1.60-1.65 millions de voitures l’an prochain. Gasp !
Un marché 2013 qui s’annonce donc encore plus difficile que celui de 2012 et pas vraiment de perspectives encourageantes en vue notamment pour nos constructeurs hexagonaux. Cette situation me fait faire deux remarques. La première concerne une fois de plus le fameux bonus/malus écolo qui vient de prendre un méchant coup pour 2013 mais qui mais aussi un gros coup derrière les oreilles des dirigeants de Renault et PSA qui se limitent de plus en plus à des petites autos diesel ou à petits moteurs essence qui se positionnent sur les segments les plus concurrentiels du marchés (segments A, B et C au grand maximum). Des marchés qui vivent à coup de remises et de marges réduites ce qui entraine inévitablement une diminution des rentrées d’argent et donc des capacités d’investissements futurs vers de nouvelles technologies ou vers des modèles plus rémunérateurs. Au rythme où nous en sommes dans 4-5 ans quand nous voudrons acheter une grande Renault ou une grande Peugeot nous achèterons une Megane dCi 110 ou une 308 HDi 115. Que du bonheur !
Le malus 2013 va plomber l’an prochain les voitures des segments D et supérieurs et si les marques étrangères pourront pour certaines s’en sortir, les marques françaises sans réelles offres aguichantes vont se trouver quasiment exclues de ces segments rémunérateurs et vitaux pour l’industrie automobile. Renault nous annonce des grandes autos pour 2014/2015, avec ce malus fortement pénalisant, je vois assez mal PSA ou Renault investir pour vendre quelques 5.000 ou 10.000 autos/an. C’est un peu l’affaire du chat qui se mord la queue notamment quand on voit que les VE ne décollent pas et que les constructeurs français sont absents du marché bien plus porteurs des hybrides ou des VE avec prolongateur d’autonomie, deux segments mis en avant par le fameux gros bonus chers aux amis de madame Duflot et quelques écologistes de salon qui ont oublié d’être pragmatiques et de penser à la population française qui a besoin de voitures mais aussi de travail (avec près de 20% de français en voie de paupérisation (données Eurostat du jour), donner du travail aux gens est d’importance même si certains ne veulent pas le voir !).
On nous vend depuis des années le Bonus/Malus écolo au nom de la qualité de l’air en se basant sur des émissions qui se limitent à celles du CO2 alors que d’autres gaz sont eux aussi nocifs mais plus difficiles à quantifier, on oublie de nous dire qu’au niveau mondial l’Europe est le bon élève de la planète en matière de pollution atmosphérique liée aux transports et enfin on nous explique que le système du bonus/malus est conçu pour s’équilibrer de lui même… donc comme il ne coûte rien, ne “rapporte officiellement” rien, il serait bien plus simple de le supprimer ce qui permettrait au marché automobile de s’équilibrer par lui même tout en laissant la liberté à chacun de rouler dans ce qu’il veut sans se voir surtaxé dès qu’il a besoin d’une auto de plus de 5-6 cv fiscaux diesel sans marge et sans attrait.
Mon deuxième coup de sang concerne une certaine partie des médias qui ne vivent que dans la grisaille, la morosité des annonces et dans le sensationnel. La grosse affaire qui accompagnait ce jour l’annonce des résultats du marché automobile concernait le marché de l’occasion et particulièrement les VO vendus quelques centaines d’euros et surement à moins de mille ! Même si ce marché existe depuis des décennie, c’est celui des petits véhicules d’occasion entre particuliers qui est identifier depuis fort longtemps mais qui ne mérite pas forcément une mise en avant tant c’est un marché risqué, souvent très vieux et polluant qui n’est pas en phase avec la sécurité mais aussi et surtout avec le discours autophobo-écologiste que l’on nous sert à longueur d’année. Même si l’on connait tous l’importance du marché de l’occasion ( marché automobile global : ~25% pour le VN, ~75% pour le VO), ce n’est pas en mettant en avant ce marché de l’auto à 100€ et en maltraitant les constructeurs hexagonaux que l’on fera bouger les choses en France. Dommage mais en temps de crise, on attend autre chose que la mise en avant d’un système qui existe depuis que l’automobile existe !
Comme tous les deux mois, je vous propose de retrouver les données et graphiques du CCFA avec notamment les chiffres de ventes par modèles des VP et des VUL.
Le Top 100 des VP (01-11/2012) :
Le Top 100 des VUL (01-11/2012) :
Les données officielles du Comité des constructeurs Français d’Automobiles.
Via CCFA.