Essai : Mercedes GLC Coupé

Mercedes GLC Coupé

Un mardi matin, je reçois un mail on ne peut plus bref : qui de disponible lundi et mardi pour l’essai du nouveau Mercedes GLC coupé ? Pas de localisation, pas de programme et sur le moment je le confonds même avec son grand frère, le GLE coupé, dont les essais sont pourtant passés. Je n’ai rien lundi et mardi prochain, je me porte donc volontaire. Peu à peu, les choses se précisent et ainsi, lundi matin, je suis dans un avion à destination de Turin pour me rendre à la présentation internationale de la version coupé du petit SUV de la marque: le dénommé GLC coupé.

Mercedes a désormais un grand nombre de déclinaisons “coupé” dans sa gamme. Après le GLE Coupé il était donc logique que, dans la continuité, le GLC Coupé fasse son apparition. Encore plus lorsque son concurrent direct, le BMW X4, est un franc succès. Alors qu’est ce qui change ? Peu de choses, mais tout de même. Si en effet il se base sur le GLC, il faut noter que le coupé est 8 centimètres plus long et 4 centimètres moins haut de façon à allonger sa silhouette et lui donner véritablement cet aspect de coupé. Le châssis a également été revu pour offrir un plus grand dynamisme et la direction est plus directe, toujours dans ce même but.

Moi qui ne suis pas un grand fan de ces SUV coupés, c’est une agréable surprise. Bien mieux proportionné que son grand frère et surtout plus petit, donc moins massif, il est plus séduisant. Je suis toujours autant dubitatif avec le design arrière que je trouve très lourd, mais c’est une simple question de point de vue. Je regrette un manque de couleur dans le nuancier proposé car mise à part le rouge et le bleu – magnifique soit dit en passant – on ne trouve rien de très heureux.

Le début de l’essai démarre comme souvent par une session d’autoroute. Bien évidemment il y évolue avec facilité comme toute bonne allemande, calé sur le 9ème rapport de sa boite automatique maison, la 9G Tronic. Mais la sortie de cette longue ligne droite ne se fait pas tarder et il est désormais temps d’arpenter les petites routes italiennes et mieux encore, la vallée d’Aoste. Mercedes n’a pas souhaité épargner son GLC Coupé pour nous prouver qu’il était plus dynamique et plaisant à conduire.

Verdict ? Il s’en sort bien. Si vous interprétez ici “bien” par “sans plus” vous avez tort. En fait “bien” est tout de même un très bon qualificatif dans le cas présent. Car il faut remettre les choses dans leur contexte: c’est une voiture qui pèse ici 1845 kg, dans sa version 250 d 4MATIC,  que l’on lance à l’assaut des cols de la vallée d’Aoste. Et cette même voiture qui évolue avec véritable aisance dans ce milieu peu naturel peut aussi vous sortir des sentiers battus. Nous avons donc là une belle performance de polyvalence. Son poids n’est pas un gros handicap même si on ne peut passer outre, mais son aisance dans le sinueux et son dynamisme dans les changements d’appuis le font paraître plus léger qu’il ne l’est. Là où on est pénalisé par le poids c’est lors du freinage où la physique reprend le dessus et lorsqu’il s’agit d’effectuer une forte décélération, mieux vaut s’y être pris un peu en avance. Pour autant la puissance et le mordant du freinage ne sont pas à critiquer.

A noter que nous étions équipé de la suspension AIR BODY CONTROL qui est une suspension pneumatique. Elle est assez intéressante car elle préserve le confort tout en conservant une certaine rigidité. Mais surtout, la molette qui permet de gérer les différents modes de conduite agit sur cette suspension, ce qui n’est pas le cas de la suspension classique. Autre chose intéressante, elle donne accès à un bouton dans le coffre qui permet d’abaisser l’arrière de la voiture pour charger plus facilement sur ce coupé au seuil de chargement élevé. Le seul reproche que je ferais à Mercedes en ce qui concerne cette suspension est de ne pas être allé plus loin avec un mode confort plus confortable et un mode sport plus sport. Paradoxalement j’ai préféré la suspension classique car celle-ci offre un meilleur feeling et dynamise bien plus la voiture qui semble encore plus à l’aise en virage. Revers de la médaille, on enlève un peu de confort mais cela reste tout de même très bien amorti.

Parler de plaisir de conduite est en revanche quelque peu présomptueux de la part de Mercedes car il ne se passe que peu de chose derrière le volant et une voiture qui ne communique pas ne peut distiller du plaisir de conduite. La direction mériterait un meilleur feeling et de meilleures remontées d’informations, pour autant le travail qui a consisté à la rendre plus directe est tout bonnement génial et devrait équiper le GLC classique voir toute la gamme. Dans les nombreuses épingles, même les plus serrées, je n’ai jamais eu besoin d’effectuer beaucoup plus d’un demi tour de volant. Plus qu’une notion de sportivité dans son action plus directe, je trouve même cela plus sécurisant.

Le 250 d de notre version d’essai offrait une puissance suffisante de 204 chevaux pour un couple de 500 Nm disponible entre 1600 et 1800 tours. Cette version constituera probablement le coeur de la gamme et il s’agit là d’un bon bloc moteur qui favorise nettement la possibilité de rouler sur le couple sans avoir la nécessité de solliciter trop souvent la boite. Sans être le diesel le plus discret qui soit, il sait se faire oublier la plupart du temps. Quel que soit le relief cet ensemble moteur boite est vraiment polyvalent. Nous avons également pu prendre en main la version 250 essence qui développe 211 chevaux pour un couple de 350 Nm mais celle-ci pèche par son manque de couple, qui sollicite bien plus la boite. Si vous faites de l’autoroute ce ne sera pas un problème mais si vous comptez aller à la montagne, il faudra se diriger vers la version diesel. Enfin il nous a été donné la possibilité d’essayer la version plug-in hybride: le 350e. Basé sur le système de la Mercedes Classe C il développe 320 chevaux et peut rouler un peu plus de 30 km en tout électrique. J’ai personnellement adoré cette version, c’était la première fois que j’essayais un système hybride chez Mercedes et il n’a rien à envier aux systèmes concurrents : il est efficace, véloce et bien intégré.

Le GLC coupé revendique également des sièges plus sportifs avec un meilleur maintien correspondant à son approche plus dynamique. On aurait pu souhaiter un maintient encore un peu plus poussé afin d’être tatillon sur le sujet. Le reste de l’intérieur est stricto sensu celui du GLC, je ne reviendrai donc que peu sur la chose mais je tiens à souligner tout de même deux ou trois éléments. J’ai été agréablement surpris par cet intérieur même s’il reste à mon sens en léger retrait par rapport à ses concurrents allemands en ce qui concerne la qualité des matériaux. J’ai particulièrement aimé la finition boisé de la console centrale et également le réglage des sièges qui est accessible, bien pensé et beau à voir. En revanche le très décrié écran posé au milieu du tableau de bord est toujours de la partie. Mais de l’aveu d’un des designer intérieur de la marque, il ne tardera pas à disparaître peu à peu en suivant le jolie système du double écran déjà présent dans la classe E.

Le point noir de la voiture se trouve à l’arrière, au niveau du coffre… Qui dit coupé, dit petit coffre et le GLC coupé n’échappe pas à la règle. Mercedes revendique 1400 L de coffre avec les sièges rabattus, c’est 200 L de moins que le GLC. Avec les sièges en place et 500 L de capacité, c’est 50 litres de moins que le GLC. Tout cela alors même qu’il est plus long que ce dernier. Il existe bien une trappe qui permet d’accéder à un espace de rangement en dessous mais il n’est pour ainsi dire pas aménagé, je vois donc mal ce qu’on pourrait y ranger.

Disponible en pré-commande, le Mercedes GLC Coupé ne devrait pas tarder à faire son apparition en concession. Pour le moment il n’est disponible que dans trois motorisations, à savoir : 250 (211 chevaux), 220d (170 chevaux) et 250d (204 chevaux). C’est en tout et pour tout 8 motorisations qui pourront être disponibles, incluant la version hybride et une version AMG de 367 chevaux. Le prix de départ des versions disponibles actuellement est de 53 000 euros avec le 250, là où son concurrent direct ne possède aucun équivalent en terme de moteur essence. En effet BMW ne propose que très peu de motorisations : 4 diesel et un seul essence. En outre Mercedes aura l’avantage d’avoir un modèle d’entrée de gamme, fort intéressant et donc positionné avec un ticket bien inférieur à BMW grâce au 200d de 136 chevaux.

En définitive que retenir de ce Mercedes GLC Coupé ? Tout d’abord il s’agit là d’une attaque directe de Mercedes à BMW car ils interviennent non seulement sur le même marché mais également sur le coté dynamique d’habitude dévolu au constructeur bavarois. Sur le plan stylistique je pense qu’il s’agit d’une réussite, certains aimant dire qu’il s’agit d’un pâle copie (sentiment que je ne partage pas), signe qu’ils sont bien au niveau de BMW. Sur le plan dynamique, Mercedes a encore un pas à faire pour pouvoir talonner BMW mais pour autant la tenue de route de son GLC Coupé est d’une rigueur époustouflante et bien au niveau des standards actuels. Je ne sais pas si Mercedes pourra ainsi conquérir des clients BMW mais ce dont je ne doute pas c’est que les clients Mercedes qui ont vu le X4 se laisseront bien volontiers séduire par le GLC Coupé.

Un grand merci à Mercedes pour l’organisation sans faille de ces deux jours et la mise à disposition de leurs véhicules.

Merci également au Veneria Reale Turin pour la mise à disposition de ce lieu magnifique pour les photos.

Crédits photo : Aymeric V

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