Stupeur, indignation, colère mais c’est surtout la surprise qui a prévalu hier lors de la vente aux enchères des actifs de Mia Electric.
L’ancienne patronne de la société Mia Electric installée dans les locaux d’Heuliez à Cerizay (79) est de retour et de “fort” belle manière puisqu’elle est réapparue sur la scène économique. Toujours à la tête de Mia Génération, elle vient d’emporter l’outil de production et les brevets de l’entreprise de Cerizay pour, officiellement, 1.35 million d’euros mais ce sont près de 2.5 millions euros que l’actionnaire et patronne de Mia Generation (propriété des fonds de pension Kokam, Focus Asia et de Fulmen) aurait déboursé lors de la vente pour faire l’acquisition de ce qui existait chez Mia.
Michèle Boos n’était pas la seule à se montrer intéressée par le rachat des actifs de Mia Electric puisque les représentants de la région Poitou-Charentes ont également participé aux enchères mais il semble que leurs offres ont systématiquement été couvertes par celles des acheteurs de Mia Generation dépéchés à la ventes aux enchères. Du coté des anciens de Mia Electric, on grogne en expliquant que ce retour de la sud coréenne est une sorte de coup de force pour récupérer l’appareil de production tout en se dédouanant de ses responsabilités dans la faillite de Mia Electric. lAinsi les ex-salariés expliquent, documents à l’appui, que Michèle Boos n’a toujours pas versé la moindre contribution au Plan de Sauvegarde de l’Emploi qui avait été mis en place au printemps dernier.
L’affaire pourrait d’ailleurs très vite prendre une tournure politico-judiciaire puisque le député socialiste des Deux Sèvres Jean Grellier a fait savoir qu’il rencontrera dans les prochains jours la ministre de la Justice afin que le dossier de Mia Electric soit entièrement réexaminé et qu’une instruction judiciaire soit mise en place pour le contrôle et l’analyse de l’ensemble de la procédure qui a conduit à la faillite de Mia.
Mais l’affaire ne s’arrête pas car Michèle Boos est, normalement en train de construire un nouveau site de production ou plus exactement d’assemblage en France (tous les composants étant fabriqués en Corée du sud). La sud coréenne ne va pas loin puisqu’elle annonce qu’elle installera la société Mia Génération à Saint Michel Mont Mercure (ville de 2000 habitants, point culminant de la Vendée à 290 m d’altitude) qui est située à 18.9 km de Cerizay mais qui permet à M.Boos de ne plus être dans la région Poitou-Charentes mais dans les Pays de la Loire. La patronne annonce par ailleurs que la production reprendra dans le courant du second semestre 2015 avec une voiture électrique qui sera vendue bien moins de 10.000€ … La Yogomo a donc du souci à se faire !!!
Une chose est sure l’affaire Mia est relancée au moins médiatiquement, politiquement et peut être judiciairement car il subsiste de très nombreuses zones d’ombres autour de ce dossier notamment dans le domaine des aides accordées à la femme d’affaire au moment de la reprise de Mia. Michèle Boos va t-elle relancer des demandes de subvention auprès de la Vendée et des Pays de la Loire ? On peut hélas le craindre.
On est aussi très loin d’une relance industrielle ne serait ce qu’à cause de la situation géographie de la nouvelle société. Pour ceux qui connaissent la région, cette ville est tout sauf destinée à la production automobile sauf, peut être, si l’on veut fabriquer quelques dizaines d’unités par an. A suivre.
NDLA : La limite entre les Pays de la Loire et le Poitou Charentes est matérialisée par une ligne faite de pointillés.
Via LeCourrierdel’Ouest, L’entreprise, LaCharentelibre, LaNouvelleRépublique.