Même pas surpris !
On vient d’apprendre qu’une quarantaine de salariés ont aujourd’hui déposé plusieurs référés auprès du tribunal des prud’hommes des Deux Sèvres afin d’obtenir le règlement de leurs salaires qui n’ont pas été versés depuis la fin du mois d’octobre.
Michelle Boos, la patronne de Mia Electric avait promis d’injecter quelques 36 millions d’euros et de relancer les ventes des petites voitures électrique notamment grâce à une baisse de 40% du prix. Alors que les Mia sont devenues raisonnables en terme de tarification, que les ventes ont un peu repris du poil de la bête, il semble que l’argent frais annoncé au printemps dernier ne soit toujours pas dans les caisses de l’entreprise de Cerizay. Selon des sources internes les fournisseurs ne sont pas payés et ils refusent désormais de livrer les pièces nécessaires à la construction des petits VE.
Tout pourrait tourner ou presque chez Mia Electric car il y a sur les chaines des dizaines de voitures arrêtées alors qu’elles sont en cours de montage. Toujours selon des personnels Mia Electric, le constructeur disposerait actuellement d’un porte feuille de plus de 250 voitures en commande.
Du coté des représentants des salariés, on est pessimiste notamment au regard de la dette de l’entreprise qui s’élève ce jour à plus de cinq millions d’euros. Bon nombre d’employés de la société estiment d’ailleurs que la marque est condamnée à court ou moyen terme et ce pour diverses raisons.
Il semble par ailleurs que la PDG de Mia Electric soit actuellement injoignable et invisible ce qui n’est généralement pas bon signe !
Maintenu sous “perfusion” et assistance financière par la région Poitou-Charentes et sa fameuse présidente depuis plus de trois ans (NDLA : grâce à l’argent public !), Mia Electric est encore au bord du gouffre et il y a hélas fort à parier que cette fois, personne ne sera là pour empêcher l’entreprise de tomber et de passer par la case dépôt de bilan et liquidation.
Par ailleurs, Mia qui est partenaire du programme d’autopartage de GrandAngoulême lancé le 3 décembre 2012, vient de faire les frais du premier bilan du projet qui est, sachez le, un vrai bide économique et financier puisqu’en une année seuls 130 conducteurs ont utilisé le service.
Pour revenir à Mia, les conclusions sont assez terribles puisque Philippe Lavaud, le principal promoteur du projet Mobili’Volt explique au sujet de la Mia : “Son moteur fabriqué par Leroy Somer est très bon mais la voiture en elle même n’est pas fiable, il y a des pannes régulières du système électrique et d’importantes infiltrations d’eau”. Il poursuit en expliquant que les dernière Mia livrées il y a quelques semaines pour l’ouverture d’une nouvelle station d’autopartage avaient toutes des défauts de fabrication. En gros, si les Mia actuellement en service dans la région d’Angoulême le resteront, l’élu fait clairement savoir qu’elles seront écartées du prochain appel d’offre qui prendra en compte le confort, la fiabilité et le coût d’entretien. Ces éléments seront impératifs car le système Mobili’Volt devrait s’exporter jusqu’à la ville de Cognac…
Tous ces éléments font que l’entreprise automobile des Deux Sèvres est franchement en difficulté et que nous pourrions avoir une mauvaise nouvelle en début d’année 2014. A suivre.
Via LePoint, LaCharenteLibre.