Essai Peugeot 3008 : vraiment premier de la classe ?

Essai Peugeot 3008 II 2016

Essai Peugeot 3008 II 2016

essai-peugeot-3008-ii-2016-photo-17Peugeot 3008 II… Il en a fait couler beaucoup d’encre depuis des mois… Il est enfin là entre mes mains… La pression monte…

Et là vous me direz pourquoi la pression monte ? Simplement car cette vague d’essais était vraiment très attendue par le plus grand monde. La voiture fait énormément parler d’elle, elle plaît de toute part, que ce soit du côté des professionnels comme du public lambda. Là il s’agissait véritablement de savoir si j’allais être déçu ou non, alors c’est parti…

 

Côté style donc, on ne le présente plus. Depuis sa présentation en mai 2016 ce Peugeot 3008 II fait sensation. Ce n’est donc plus une surprise pour vous, cette seconde génération est radicalement différente, et on ne peut que remercier l’équipe de designers. Fini la baleine disgracieuse, finies les optiques triangulaires, fini la grosse bouche béante… Et même si ce 3008 première génération fut un succès en terme de ventes, on rentre vraiment ici dans un autre monde. Place maintenant, et c’est pleinement assumé, à un SUV statutaire. On retrouve totalement la nouvelle signature Peugeot, que ce soit dans la calandre verticale, les feux avant typiques ou les trois griffes pour l’arrière. Malgré cela on découvre tout de même une véritable personnalité, ce n’est pas une simple 308 ou 2008 que l’on aurait étiré, il crée sa propre identité. Ainsi, ce Peugeot 3008 propose une ceinture de caisse relevée, un bandeau horizontal noir ou d’imposantes jantes de 19 pouces. Evidemment tout SUV se doit d’afficher de nombreuses protections en plastiques disséminées un peu partout. Et on peut même retrouver la peinture coupe franche, propre à Peugeot, sur les finitions GT : sympa non ?

Le constructeur n’a pas hésité à nous proposer pour ces essais des exemplaires aux couleurs attrayantes. Et ça lui sied à merveille. Grâce à ces lignes très marquées, toutes les couleurs semblent coller à ce 3008. Je n’imaginerais par exemple pas un tel bleu sur un Tiguan.

Place à bord, et cette seconde version de 3008 inaugure également un tout nouvel intérieur, l’i-Cockpit 2.0. Vous savez cette planche de bord très minimaliste, avec un petit volant et les compteurs placés au-dessus, qui là aussi avait suscité beaucoup de réactions. Et bien pour ce nouveau millésime on conserve tout cela et on rajoute une touche de modernité, avec un style tout droit inspiré de l’aéronautique. Le plus flagrant en rentrant sont ces nouveaux raccourcis alignés tels les touches d’un piano, légèrement chromées, et qui s’avèrent être très pratiques et intuitifs, le tout avec un visuel très séduisant.

Un écran de 8 pouces est maintenant posé sur la planche de bord,
avec un toucher encore relativement peu précis malheureusement.
On regrettera aussi l’absence d’une deuxième prise USB.

Avant d’allumer le contact on remarquera également les évolutions sur le mini volant. Il n’est pas extrêmement différent, il me semble légèrement plus joli et ergonomique. La prise en main est exceptionnelle, j’aurais le temps d’y revenir un peu plus bas. Mais il inaugure surtout un nouveau méplat sur le dessus, pour répondre aux critiques concernant la visibilité des compteurs, mais qui renforce en plus le côté sportif de cet intérieur.

Et évidemment lorsqu’on allume, on se retrouve rapidement surpris par cet écran 12,3 pouces semblable au Virtual Cockpit de chez Audi. Le graphisme et les animations sont véritablement futuristes, dignes d’un jeu vidéo. Vous pouvez personnaliser l’affichage de nombreuses façons selon votre goût. Je vous laisse en découvrir une partie avec les images qui suivent.

La marque française fait également un bond en avant en termes de matériaux, de qualité perçue et de finitions. On retrouve ainsi un cuir de choix, des garnitures en tissu ou bois (en chêne véritable), un joli plastique moussé et surpiqué (oui oui !). Même les plastiques durs en contre-bas paraissent moins disgracieux qu’à l’accoutumé grâce à une petite taille de grains. Avec tout ce travail fourni le toucher se retrouve être très qualitatif et le visuel très élégant. Il faut vraiment chercher pour retrouver quelques soucis d’assemblages ici et là.

Passons à la vie à bord. On s’installe tout d’abord dans des sièges offrant un très bon maintien. Il s’agit d’un très gros point positif dans une voiture, mais cela ne fait pas tout. Tout semble bien pensé et réfléchi dans ce SUV, jusqu’aux accoudoirs de part et d’autres qui sont parfaitement positionnés et dessinés. En revanche il y a assez peu de rangements, la boite à gant est petite, seul l’accoudoir central propose un rangement très profond : on y glisserait un bébé à l’intérieur !

A l’avant on ne se sent pas du tout étriqué, on s’y sent même très bien. Le bémol vient plutôt de l’arrière où j’ai été assez déçu. On peut selon moi ressentir un important manque d’espace aux jambes, d’autant plus si votre chauffeur est grand. Heureusement le véhicule se fait pardonner en proposant une vraie 5ème place, évidemment plutôt destinée à un jeune passager.

 

Le coffre offre une capacité de 520 L. Les sièges sont très facilement rabattables depuis celui-ci et dispose de 1580 litres de chargement.

Je ne l’avais pas encore précisé, mais ces essais m’ont mené en Italie non loin de Bologne. Et à notre arrivée à l’aéroport ce sont les modèles les plus puissants, GT BlueHDi 180 et THP 165, qui nous attendaient pour découvrir les superbes régions de l’Emilie Romagne et la Toscane pour cette première journée.

Pour mes photos je voulais une coupe franche, c’est donc avec le BlueHDi 180 que j’ai passé l’après-midi. Et on se rend compte très rapidement que l’on a à faire à du très grand Peugeot. La tenue de route est tout simplement exceptionnelle, le bloc 180 ch que j’avais eu entre les mains avec la 308 GT est toujours réactif et je ne vais pas refaire l’éloge de la boite EAT6.

Nous sommes dans la version GT, alors forcément, le bouton Sport est resté enclenché une bonne grosse partie du trajet. Et on ne peut pas vraiment dire qu’il usurpe cette appellation, le comportement s’avère très joueur tout en restant scotché à la route, on accélère fort, on freine fort, et entre tout ça les rapports changent sans se laisser ressentir. La position de conduite irréprochable et ce petit volant ont joué un rôle primordial pour faire ressortir un tel plaisir aux commandes. En effet, on est bien posé dans les sièges et on se prend vite au jeu, sans s’en rendre compte, de ne pas lâcher le volant. Couplé à un affichage minimaliste du GPS au centre du combiné tête haute, rappelant les jeux de course, ce poste de pilotage s’avère idéal pour se régaler sur routes sinueuses.

Ce 3008 dispose alors d’un agrément de conduite très appréciable et cela dans les nombreux reliefs parcourus. Ce n’est pas un secret, les routes italiennes ne sont pas un cadeau. Et pourtant il est possible de garder un rythme élevé, les suspensions font bien leur travail et on ne se retrouve pas avec un terrible mal de dos à la fin de la journée. Le véhicule reste bien accroché à la route et la puissance demeure accessible à tout moment, les reprises sont alors présentes en toutes circonstances. En revanche cela reste un SUV, il prend donc tout de même un léger roulis sans pour autant gâcher le confort.

Peugeot se vante de proposer un vrai SUV, avec des angles d’attaque (20°) et de fuite (29°) plutôt bons, et une garde au sol de 22 cm. Les chiffres sont prometteurs, même si on est évidemment loin d’un authentique 4×4. Le constructeur nous avait ainsi prévu un petit passage non bitumé et pentu sur notre road-book. Il s’en sort alors facilement et sans crainte, c’est le principal. Il saura vous sortir des situations délicates sans pour autant vous inciter à trop barouder. Mais pour faire encore mieux on peut opter pour l’Advanced Grip Control. La molette située sur la console centrale vous permettra de choisir entre différents modes (Normal, Boue, Sable, Neige, ESP OFF) afin d’adapter l’adhérence au terrain rencontré. Le bouton Hill Assist Descent Control activera quant à lui une fonction d’aide à la descente permettant de maintenir la voiture à une vitesse de 3 km/h.

Vous vous posez certainement la question, ce 3008 ne propose pas de 4 roues motrices pures comme la majorité de ces concurrents, Kadjar ou Ateca par exemple. Mais la marque prévoit pour 2019 un système PHEV, équipé d’un moteur électrique de 80 kW à l’arrière. Peugeot semble très confiant en son projet, qui serait sans équivalent pour le moment sur le marché.

Le lendemain nous avons pu prendre en main le PureTech 130 BVM6 et le BlueHDi 120 EAT6. Quand le 130 se débrouille plutôt très bien, et n’a au final pas grand-chose à envier au 180, le 120 lui peine un peu plus à mouvoir ce 3008 et m’a semblé un peu mou.

Le PureTech est vraiment silencieux, fait preuve d’une grande souplesse et la boite mécanique à 6 rapports demande un petit temps d’adaptation mais s’avère très agréable. Les reprises sont franchement sensationnelles et quel plaisir de dépasser les 6000 tr/min. Ce bloc s’avère selon moi être la solution idéale avec ce Peugeot 3008 pour une polyvalence à toute épreuve. Car le BlueHDi me parait plus « pépère », une bonne voiture de ville et pour une conduite tout en douceur. Ses accélérations semblaient vraiment à la peine sur ces routes pleines de relief.

Enfin pour le retour vers l’aéroport j’ai eu la chance de prendre en main le THP 165. Malheureusement le trajet était en grande partie de l’autoroute et hormis son confort indéniable, je n’ai pas pu me rendre totalement compte de ses capacités. Mais en tout cas, j’ai eu le temps d’apercevoir les accélérations plutôt fulgurantes là aussi et surtout la sonorité très sympa : une pure déclinaison sportive, inspirée de la GTI, serait vraiment la bienvenue ! (Malheureusement ne rêvez pas trop, cela ne serait pas au programme…)

Il n’est pas facile de se faire un véritable avis sur chaque motorisation en si peu de temps, c’est pour cela que j’ai choisi la version courte pour ces dernières. Évidemment d’autres essais plus longues durées arriveront prochainement sur le blog grâce à mes chers collègues. Et en attendant, posez-moi vos questions, je pourrais peut-être y répondre.

Pour conclure, la consommation n’a pas dépassé les 10 l aux 100 km avec des conduites assez extrêmes sur 2 jours. Votre consommation du quotidien, rassurez-vous, sera à l’évidence bien moins importante. Nos essais ne nous ont franchement pas permis de prendre le temps de s’y intéresser. Mais Peugeot (oui oui c’est vraiment sorti de leur bouche) nous a gentiment glissé qu’il fallait en conditions réelles ajouter environ 2 litres aux 100 km par rapports aux chiffres officiels. Ce qui donne en résumé pour les plus feignants (en mixte) :

Ça y est vous l’aimez ? Vous être prêts à craquer ? Et si on parlait prix ?

Le GT est le plus haut de gamme et débute à 41 650 € hors options. Auquel vous pourrez ajouter 800 € pour la coupe franche, un intérieur en cuir Nappa (2000 €), le toit ouvrant (1200 €) ou encore le très bon système Hi-Fi FOCAL (850 €). Pour un total pouvant atteindre tout de même 48 040 € avec les packs d’aides à la conduite. Mais les ventes s’orienteront bien plus vers les PureTech 130 ou BlueHDi 120. Ainsi le 130 débute à 25 900 et 29 300 € en BVM6 ou EAT6 quand le 120 est proposé à 29 900 et 31 500€. Evidemment vous pouvez opter pour le plus petit moteur diesel en finition Access, on débute cette fois-ci à 27 400 € (BlueHDi 100). Ou plus puissant avec le BlueHDi 150 à partir de 34 950 €. A noter que la finition GT Line représente un surcoût de 2000 € et que l’Advance Grip Control est facturé 810 € sur Active, 410 € sur Allure/GT Line et gratuit sur GT. A titre de comparaison, il n’y a pas d’équivalent haut de gamme chez Renault avec le Kadjar. Ce dernier peut s’afficher aux alentours des 37 000 € maximum avec seulement 130 ch. Quant au Volkswagen Tiguan, le diesel 190 ch en finition R-Line se trouve à plus de 53 000 €.

Vous l’avez deviné, le bilan de ce Peugeot 3008 de deuxième génération, un SUV pleinement assumé, est globalement très bon. Et même si il reste un – très court – chemin à parcourir pour coller aux ténors du segment, ce 3008 sera à n’en pas douter un best-seller pour le constructeur. Tant par son style imposant et novateur, que par son intérieur révolutionnaire et résolument moderne ou son agrément exemplaire.

Je me dois d’être totalement franc avec vous, comme pour toutes voitures, il y a eu quelques équipages moins conquis. Certains gardent encore quelques réserves concernant par exemple le i-Cockpit, mal adaptée à leur manière de conduire, à la boite EAT6, qui serait peu réactive dans certaines circonstances, ou encore l’absence de transmission intégrale. Mais pour répondre à la question que je me posais au début de cet article (déception ou non ?), avec mon copilote du jour, Jack de jackfaitunblogauto, nous avons été pleinement conquis par ce nouveau Peugeot 3008. Il est beau, vraiment beau, dynamique, offre une tenue de route incroyable et possède un intérieur incitant au voyage…

Un petit argument supplémentaire pour vous convaincre ? Un logo Made in France pourrait être apposé sur la carrosserie. Ce nouveau Peugeot 3008 est assemblé dans l’usine de Sochaux, les groupes motopropulseurs viennent de Douvrin et Trémery, sans oublier le système audio Focal conçu à Saint-Etienne. De quoi bénéficier d’un très attendu label « Origine France Garantie ».

A n’en pas douter,  Peugeot signe avec ce nouveau 3008 une entrée, par la grande porte, dans la cour des grands.

N’hésitez pas à vous rendre en concession pour découvrir de nombreuses vidéos en réalité augmentée avec les lunettes… Une expérience vraiment sympathique !

Je remercie Peugeot France pour l’invitation et la bonne humeur lors de ces 2 jours en Italie.

Crédit photos et vidéo : Thomas D. (Fast Auto)

 

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