Essai nouvelle Audi A3 Facelift : plan A3

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D’aucuns ne voient dans l’Audi A3 qu’une Golf vendue 1,5 fois plus (trop) cher sous prétexte d’arborer quatre anneaux alignés sur une imposante calandre. Depuis 1996, Audi en est à sa troisième génération avec un facelift intervenu cette année-même. La base est toujours celle d’une Golf, le reste a quant à lui a bien évolué. Du haut de gamme dans une compacte quitte à y mettre le prix ? C’est bien la philosophie d’Audi qui une fois de plus bouscule les idées reçues et prône la technologie avant tout, coup d’œil sur un plan A3.

1996, Audi se lance sur le marché des compactes Premium (marché jusqu’alors quasi inexistant) en proposant une variante de la Golf 4. Mieux équipée et mieux finie, les motorisations restent malgré tout identiques. Le succès sera quasi immédiat. En effet, proposer une qualité de fabrication et un comportement digne des berlines du segment supérieur justifie amplement selon Audi le surcoût engendré par rapport à une compacte lambda. Car vous n’achetez pas n’importe quelle voiture, vous achetez une Audi et par extension, toutes les prestations qui vont avec, à savoir pour commencer, vous traiter comme un client « premium ».

Audi A3 1996

Et c’est bien ce que je compte retrouver sur cette version facelift de dernière génération, un sentiment « premium » ! Extérieurement, ne vous attendez pas à une grande révolution, la ligne générale est rigoureusement identique à quelques détails près comme les optiques avant pour ne citer qu’elles. Face-lift, on a dit, pas nouveau modèle. C’est d’ailleurs à cet instant précis que les détracteurs d’Audi me sautent dessus tous à la fois et me ricanent au nez : « Un nouveau modèle chez Audi ? Ce sont de toutes manières les mêmes depuis des années ! ».
Malgré une analyse plus que basique, je pourrais presque donner raison à ces quelques personnes mais the point is : Audi a toujours fait en sorte de faire perdurer son design dans le temps. Ainsi, la clientèle ne se sent pas désappointée de ne pas posséder LE dernier modèle de la marque aux anneaux. Mmh, vous êtes sûr ?… Selon moi, non ! On peut comparer la stratégie marketing et placement produit d’Audi à celle d’Apple : de maigres retouches/évolutions esthétiques et technologiques qui conduisent à présenter le nouveau modèle comme une révolution. Ça a de quoi faire sourire. Remarquez, les détracteurs d’Audi et d’Apple sont bien souvent les mêmes personnes. On adhère ou pas, personnellement je signe (je vous en conjure, ne me jugez pas) !

Ceux qui ont l’habitude de me lire savent sûrement que j’aime lorsque les constructeurs gardent un lien avec leur histoire. L’affaire peut s’avérer compliquée pour Audi, dont le slogan « Vorsprung durch Technik » (Le progrès par la technologie) laisse supposer une veille technologique constante et des innovations censées balayer les précédentes. Outre l’anecdotique et regrettée A1 Quattro, la marque ne nous avait pas habitué à puiser dans son passé pour le lancement d’un nouveau modèle. Et ce n’est toujours pas le cas. Vraiment ? Pourtant, vous allez vite voir que cette A3 facelift s’inspire grandement de sa grand-mère, initiatrice d’une longue lignée, en remettant au goût du jour le principe des équipements haut de gamme proposés, habituellement réservés au segment supérieur.

Le fameux virtual-cockpit constitue sans aucun doute la meilleure des illustrations (vous en avez d’ailleurs déjà eu un aperçu avec l’essai de l’A4 que vous pouvez lire et relire sur ce lien). À travers un écran de plus de 12 pouces disposé sur le tableau de bord en face du conducteur, il est possible pour ce dernier de configurer à la demande les informations qui s’affichent, qu’elles concernent la navigation ou le multimédia. Personnellement, l’affichage de la trace GPS est pour moi une évidence. Encore plus (même si ce n’est pas le cas ici) sur une voiture à vocation sportive : l’affichage vous permet en effet d’un rapide coup d’œil d’anticiper les virages, sans jamais tourner la tête vers la console centrale pour chercher les informations des yeux et ainsi perdre de précieuses secondes d’attention nécessaires à votre sécurité et à celle des autres occupants. Technologie oui, mais sécurité c’est encore mieux ! Parlons-en de la sécurité d’ailleurs. On rentre dans le vif du sujet de la technologie « accessible » (je me comprends) via une multitude de nouveautés disponibles, en option of course. Nous savons tous que LE sujet d’actualité est la conduite autonome voire semi-autonome qui elle, est déjà en marche chez plusieurs constructeurs (je vous invite à relire nos essais des Volvo V90 et XC90).
Le principe reste le même : l’Activ Lane Assist couplé à l’Adaptive Cruise Control (AAC), au Traffic Jam Assist et à la boîte S-Tronic permet ainsi à la voiture de s’arrêter, redémarrer, maintenir une distance entre deux véhicules et également de se maintenir dans la voie de circulation en prenant brièvement le contrôle de la direction. Un pas de plus vers la conduite 100% autonome mais surtout, une première pour le segment des compactes (Audi est le premier constructeur à aller jusqu’au bout de l’idée de la conduite semi-autonome pour ce type de voiture). Les feux Xénon Plus apparaissent en série tandis que le Matrix LED est disponible en option, encore une fois preuve de l’accessibilité de la technologie Audi à un niveau de gamme inférieur.

L’Audi A3 devient également LA compacte connectée du moment grâce à l’intégration (entre autres) d’Apple Car Play dans le nouveau système MMI bénéficiant quant à lui d’un écran à résolution optimisée et du couplage Navigation MMI / Audi Connect. Trafic en temps réel, places de stationnement disponibles, bienvenue dans la navigation du futur !

Récapitulons si vous le voulez bien. D’après mes précédents propos, la nouvelle Audi A3 resterait donc fidèle à sa devancière tout en intégrant des technologies de navigation, aide à la conduite et sécurité d’avant-garde, ça ressemblerait presque à du Volvo non ?…

La technologie c’est bien joli, mais si Audi a choisi de nous convier à la découverte de cette nouvelle A3 sur l’île de Madère, cela m’étonnerait que ce soit pour que je teste tous ces petits gadgets tel un enfant ouvrant ses paquets au pied du sapin de Noël. Non, l’avantage de Madère est de comporter une multitude de panoramas sur une seule île d’à peine 750 km², et je compte bien en profiter. Des paysages arides de l’Est jusqu’aux hauts plateaux semblant extraits tout droit d’Ecosse à l’Ouest, d’une ville digne de la côte d’Azur au Sud jusqu’à l’ambiance de safari jungle au Nord, voilà de quoi ravir tout essayeur digne de ce nom. Petite surprise, j’ai même eu l’occasion de parcourir à plusieurs reprises la route empruntée par le rallye de Madère avec une A3 Cabriolet………………………….TDI 150.

Pour le coup cette motorisation n’a strictement rien de glamour, entre les hurlements du 4 cylindres en montée et les latences de la boîte S-Tronic lorsque je prends la main, le plaisir en est gâché (heureusement que le panorama est à la hauteur !). Je ne comprends toujours pas qu’il puisse y avoir une clientèle pour un cabriolet Diesel à capote souple, un coupé-cabriolet passe encore, mais pas ici par pitié ! C’était un cri du cœur, assurément. Voilà qui semble mieux !

Comme un message venant du ciel ressemblant plus ou moins à « Je vous ai compriiiiis !!!! », Audi me gratifie d’une A3 Cabriolet en finition S-Line et mue par un TFSI. D’autant que la configuration extérieure/intérieure me ravit, voilà selon moi à quoi doit ressembler une Audi. Sobriété n’implique pas uniquement une teinte ScwharzMetal doublé d’un habitacle assorti, quelle tristesse ! Qu’on se le dise, les Audi ne sont pas maîtresses en matière de sensualité dans les lignes, donc soyez originaux dans vos configurations, que diable !
Je quitte la ville de Funchal en direction des hauts plateaux de l’ouest de Madère. Entre cols, épingles, doubles-gauches etc, etc, la vivacité du TFSI est mise à rude épreuve et il apparaît clairement que l’A3 Cabriolet, bien que dépourvue de roulis, équipée de pneus adéquats (Pirelli P Zero !!) et disposant de 190 canassons, n’est définitivement pas fait pour attaquer ! Les confortables sièges en cuir gris ne fournissent aucun maintien particulier, la direction se raffermit inutilement en mode dynamic, et qui plus est, on ne profite pas du paysage et du principe même d’un cabriolet : cruiser.

Dernière remarque, les jantes de 19 pouces sont superbes, mais que c’est tape-cul ! Une fois de plus, le plaisir (clairement associé au confort de conduite pour le coup) est sacrifié au profit d’une efficacité somme toute sommaire. Amateurs de sportivité, je ne peux que trop vous conseiller de vous diriger vers la S3 (dont j’espère pouvoir vous parler prochainement).

Les alentours de Funchal étaient parcourus par une sorte de périphérique appelé « voie express » au revêtement exemplaire et aux courbes « pousse au crime ». Et c’est là que l’A3 a enfin révélé tout son potentiel. Insonorisation parfaite, systèmes d’aide à la conduite en alerte, ensemble audio/multimédia ergonomique et intuitif, confort de roulement parfait (malgré une fois encore les jantes de 19 pouces), agilité en courbe, je n’ai pas eu une seule fois à toucher la pédale de frein ce qui m’a gratifié de commentaires élogieux de la part de mon passager agréablement surpris du confort dans lequel nous progressions. L’A3 Sportback TFSI 190 avale les larges virages sans broncher. Dévoreuse d’asphalte par excellence, ses origines germaniques apparaissent comme évidentes : elle est taillée pour les longs trajets ! ET pour une compacte, c’est plutôt élogieux.

L’innovation reste tout de même de mise sous le capot avec l’ajout, en entrée de gamme des motorisations essence, d’un 3 cylindres hérité de la VW Up ! (mais amplement remanié par les ingénieurs Audi) malheureusement non disponible à l’essai durant ces quelques jours.

Technologie accessible ? Pas vraiment… j’ai jusque-là été plutôt enthousiaste quant aux nouveautés apportées par Audi à la gamme A3, faisant de ce facelift plus qu’une simple remise à niveau esthétique. A regarder de plus près, pour ne citer qu’elle, l’Audi A3 Cabriolet TFSI essayée sur cette page s’échange contre un chèque de plus de 57 000 € ! 57 briques pour une A3, merde quoi… Et ce n’est même pas une S3 ! Donc oui elle disposait d’équipements parfois jusqu’alors jamais vu sur une voiture de cette taille, oui la qualité de fabrication est au rendez-vous, mais franchement, entre vous et moi, ça fait un peu cher la Golf non ?… (Pardon Audi, je caricature j’en suis conscient).

Merci à Audi France pour cette belle invitation.

Crédits Photos : Audi, Maurice Cernay

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