Hyundai (aille) / Hyundai (è). C’est finalement en allant chercher la i30 que j’ai eu la réponse. La première génération de i30, sortie en 2007, n’était pas ce qu’on peut appeler une voiture very sexy…
Et c’est finalement assez intelligent de la part du constructeur, pour ne pas choquer l’œil averti du client potentiel. En tout cas, l’image du constructeur “bas prix / bad quality” est bien loin. La nouvelle i30 soigne son style mais aussi son équipement. Une calandre imposante, des leds en dents de requin, un toit ouvrant intégral en verre fumé noir, des superbes jantes alu, des feux xénon, une aide parking avant et une caméra arrière, des poignées de portes chromées : avant même de se mettre au volant, ça rassure.
On se dit que si l’intérieur est aussi soigné, la copie frôlera la perfection. Cette version d’essai est dotée du tout nouveau quatre-cylindres essence 1.4 T-GDi de 140 ch, associé à une boite automatique DCT-7 rapports dont on reparlera plus tard, en finition Creative le niveau “haut de gamme”. Au menu des équipements, on retrouve de série l’accès mains-libres et le démarrage sans clé, comme déjà cité, l’aide au stationnement avant/arrière avec caméra de recul, l’assistance active au maintien de voie, un grand écran couleur tactile 8’’ compatible CarPlay / Android Auto, des feux avant bi-LED, le freinage d’urgence autonome, la navigation Europe, les rétroviseurs rabattables électriquement, la climatisation automatique bi-zone avec ioniseur et désembuage automatique, une sellerie tissu-cuir et un siège conducteur réglable électriquement.
Si on ajoute le toit ouvrant avec volant occultant électrique, la peinture métallisée, le safety pack (avec alerte de circulation transversale à l’arrière, assistance au changement de voie, lecture des panneaux de limitation de vitesse, surveillance des angles morts) uniquement disponible sur la finition Creative, on arrive à un tarif de 31 590 €. Et oui, je vous l’ai dit, Hyundai n’est plus low-cost ! D’ailleurs, si on jette un œil sur la concurrence, on s’aperçoit qu’on peut trouver à équipement égal moins cher… Tiens, au hasard, prenez la Mégane, en finition Intens, 1.2 TCE 130 EDC, elle affiche, hors options, 2000 € de moins ! What ??
En plus, on ne cherche pas les commandes pendant trois plombes, tout se fait assez naturellement. J’ai particulièrement apprécié le réglage électrique du siège, les diverses infos lisibles sur l’écran de l’odb entre les compteurs ainsi que le volant qu’on tient très bien en main. Et ça tombe bien ! Car, avec la i30, il vaut mieux bien le tenir le volant ! Pourquoi me direz-vous ? Ben parce que ça tient le pavé ! Et là, c’est une sacrée surprise ! La faute à qui ? Sans doute au train arrière multibras qui se révèle diablement efficace, sur tous types de routes, notamment celles qui sont les plus abîmées. On ne perd ainsi pas le confort, qui est de manière générale plutôt très bon malgré une certaine fermeté qui n’est pas sans rappeler certaines germaniques. Le comportement de l’i30 sait rester neutre, le train avant étant incisif quand on le sollicite. On frôle l’irréprochable. Mais on le frôle seulement. Car il y a un “mais”. Comme déjà dit au début de l’article, le moteur est le tout nouveau bloc 1.4 turbo de 140ch.
Ce bloc se montre extrêmement silencieux, surtout au ralenti tant est si bien qu’on se met à douter par moment du fonctionnement du système Start&Stop, au demeurant très efficace. Sur la route, il se révèle plutôt agréable, avec de bonnes reprises et une grande souplesse d’utilisation. Mais l’association avec la boite auto à 7 rapports ne m’a pas pleinement convaincu. D’abord à cause d’une consommation approchant les 8 l/100, ce qui de nos jours, me parait quand même élevée, sauf à rouler à l’E85 (ce qui permet d’amortir la sur-consommation). Ensuite, c’est surtout à cause d’un soucis rencontré sur les deux premiers rapports à faible allure. Où la voiture semblait ne pas avancer, avec un creux de quelques secondes, comme si la vitesse n’arrivait pas à s’enclencher. Sensation particulièrement désagréable aux abords d’un croisement, lorsque la voiture peine à démarrer alors qu’il faut faire vite… Je ne saurais dire si cela n’est dû qu’à ce modèle d’essai ou pas. En tout cas, ces deux points viennent clairement noircir un tableau plutôt positif jusque là. Hyundai est capable de se hisser au niveau des meilleurs constructeurs européens, peut même les dépasser sur certains points (la garantie 5 ans kilométrage illimité est là pour nous le démontrer), cependant, il est clair que lorsque l’on passe la barre des 30m€ dans le segment C, on est en droit d’exiger un véhicule irréprochable sur tous les points. Hyundai est sur la bonne voie, il lui reste à peaufiner quelques détails pour prétendre batailler sans arrière pensée avec les meilleurs de notre continent. Car à l’heure de ramener cette i30 chez Hyundai, je peux dire que je l’ai bien appréciée cette auto. Sans ce fichu souci de rapports assez déroutant, j’aurais même pu oublier sa gourmandise pour le sans-plomb ou ses quelques plastiques décevants. Allez Hyundai, encore un petit effort !
Je remercie Victor et Hyundai pour cet essai.
Crédits photos : Hyundai – S.Lecomte