Permis de conduire : Enjeu électoral ?

Le permis de conduire qui nous transforme en vache à lait mais aussi en horrible pollueur, écraseur de petites mamies ou de poussettes, serait-il à 15 jours du premier tour des élections présidentielles françaises devenu un moyen de séduire l’électorat. Les horribles, que dis-je les infâmes automobilistes que nous sommes tous à longueur d’année deviendraient-ils durant quelques semaines des gens fréquentables qu’il faut bichonner… pour avoir leurs bulletins de vote les 22 avril et 6 mai prochain. Loin de moi l’idée de polémiquer mais prenons quelques instants pour faire un petit état des lieux des propositions et avis de chacun sur ce fameux Permis de conduire qui est et reste un élément nécessaire pour vivre aujourd’hui n’en déplaise à certains bobos “écolos” et citadins.

Nicolas Sarkozy propose déjà que les jeunes quittent le lycée avec le Code en poche c’est à dire qu’il sera intégré dans le cursus scolaire au même titre que l’apprentissage de la natation, des mathématiques ou de la culture générale. Ainsi les autos écoles (payés par l’état ou les collectivités régionales ou locales mais rien n’est défini) viendront dans les établissements scolaires pour organiser des cours de Code puis les sessions d’examens qui elles aussi seront passées dans l’enceinte des établissements scolaires. Nicolas Sarkozy veut aussi réduire les délais entre deux présentations et il annonce que l’état s’engagera à porter à 30 jours entre deux sessions d’examen pour un même candidat. Et pour ceux qui feront le fameux Service Civique, ils se verront offerts la possibilité de préparer et de passer leur permis de conduire aux frais de l’état.

Le candidat socialiste, François Hollande, est un peu sur la même ligne de conduite que le candidat UMP même si il n’envisage pas de faire entrer les Auto Ecoles (privées) dans un service de l’état ce qui se comprend d’un point de vue idéologique. Pour le reste F.Hollande s’est engagé sur la même voie avec un “forfait permis de conduire” pour tous ceux qui accepteront de donner du temps dans le cadre d’un service civique. Ce permis offert par l’état sera une sorte de récompense au sens du dévouement donné à la nation.

Le candidat du Modem envisage lui aussi de faire entrer le Code à l’école ou plus exactement au collège et au lycée avec notamment des sessions de prévention routière et de préparation à l’examen du code de la route. François Bayrou envisage de mettre l’accent sur la formation préventive plutôt que l’habituelle “formation répressive” mise en place après l’obtention du permis et accident, excès de vitesse et autres délits routiers.

Jean Luc Mélenchon, le candidat du FDG (non titulaire du permis de conduire comme il aime à le faire remarquer avec le sourire !) se dit favorable à la gratuité totale de la formation au permis de conduire ainsi qu’à l’accès à l’examen qui est pour bon nombre de salariés ou de demandeurs d’emploi, un “césame” vers le travail. A l’image des autres candidats, JL Mélenchon se dit favorable à l’intégration de la formation au code et de la prévention à la sécurité routière dans les programmes scolaires de l’enseignement secondaire. Reste qu’au FDG, on dit avoir un projet qui va vers la gratuité mais pas aussi immédiate que l’annonçait le candidat, il faudra bien penser aux milliers d’auto-écoles qu’il faudra indemniser ou rémunérer.

Marine Le Pen veut tout d’abord que l’on supprime le permis à point qui est selon la candidate du Front National, un moyen de racket permanent sur les millions d’automobilistes. Elle veut aussi mettre en place un permis de conduire rénové, moins onéreux et plus juste (?). Par ailleurs, elles voudraient que toutes les filières de formation qui forment à des métiers imposant l’utilisation d’une auto ou d’un VUL prennent en charge les frais liés au permis de conduire.

Nicolas Dupont-Aignant, candidat pour le parti “Debout la République” veut essentiellement une baisse des tarifs du permis de conduire car il les juge scandaleusement élevés. Le candidat poursuit en expliquant que cela pourrait aussi se faire dans le cadre d’un échange entre ceux qui veulent passer le permis et les services publics. Il donne même l’exemple de sa commune de Yerres où les jeunes en échanges de 15 jours de travail avec les services municipaux obtiennent une aide qui prend en charge 50% du coût du permis.

Chez EELV, Eva Joly se dit essentiellement favorable à une baisse des tarifs du permis de conduire pour les chômeurs (les verts n’encourageront pas la “création” de nouveaux automobilistes !) ainsi qu’à un contrôle médical obligatoire pour les conducteurs seniors.

Jacques Cheminade, le candidat contre le grand complot mondial n’annonce rien de bien neuf et de bien précis au sujet de la réforme du permis de conduire si ce n’est qu’il doit être moins cher et réformé…

La Candidate de Lutte Ouvrière, Nathalie Arthaud estime comme les autres candidats qu’il faudrait intégrer la formation au code de la route dans le cursus scolaire et que la gratuité devrait être de mise pour ceux qui ne pourront pas profiter de la formation scolaire.

Philippe Poutou, candidat du NPA à l’élection présidentielle, reste sur la ligné mise en place par O. Besançenot en 2002, c’est à dire la gratuité totale du permis de conduire et la fonctionnarisation des moniteurs d’auto-écoles.

Voilà pour une petite approche des positions de chacun des candidats à l’élection présidentielle et il n’y a pas de quoi fouetter un chat tant les avis et propositions de chacun sont assez proches et… uniformes au point de croire qu’ils ont tous un conseiller commun en matière de sécurité et de formation routière.

Pour compléter, pensez à jeter un oeil sur l’habituelle enquête de’AutoPlus sur les candidats et les libertés qu’ils prennent avec ce fameux code de la route. Un petit compte rendu ici.

http://www.leparisien.fr/election-presidentielle-2012/les-infractions-routieres-des-corteges-des-candidats-09-04-2012-1946613.php

Via AP.

 

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