Que serait un bon film sans bande-annonce ? Mis à part le fait qu’il n’y aura pas de film, voici un petit avant-goût de ce qui va se passer dans la suite de l’article :
Un peu d’histoire, les enfants
Je n’ose croire que les lecteurs du BlogAutomobile ne connaissent de Montlhéry que son Simply Market (ce que je peux néanmoins comprendre, au vu de la qualité des beignets surgelés en vente). Mais, rien pour toi, ami inculte, saches il y a autre chose à Montlhéry. Cette commune de l’Essonne, au Sud de Paris, abrite en effet un anneau de vitesse, construit en 1924 sous l’impulsion de l’architecte Raymond Jamin et de l’industriel Alexandre Lamblin (vous pourrez le placer dans les repas en société), et qui sera rejoint par un circuit routier l’année suivante. Anneau qui conquit rapidement ses lettres de noblesse au vu du nombre de records de vitesse établis (notons entre autres les 234,681 km/h de moyenne réalisés par Gwenda Stewart sur Derby Miller 6 mois après son ouverture). De nombreuses courses jalonnent ainsi l’histoire de ce monument de la compétition à 2 et 4 roues, qui voyait fréquemment défiler Alfa Romeo, Delage, Bugatti, Mercedes & autres. 89 ans plus tard, c’est à bord d’un crossover japonais doté d’un moteur à 4 cylindres en ligne que nous nous aventurons sur ses pistes. Les temps changent, les références aussi…
En piste !
Une fois arrivés devant l’enceinte du circuit et quelques formalités plus tard, on nous autorise enfin à pénétrer dans le saint des saints. Nous longeons les stands, pénétrons dans un étroit souterrain pour arriver au milieu de l’anneau. Une dernière barrière et ça y est, les roues du Juke se posent sur les dalles de béton de la piste. Moment un peu particulier lorsque je me rends compte qu’on a cette boucle de 2,5 km rien que pour nous pendant 2 heures… Pendant qu’Ugo exploite son talent de photographe devant les stands (dont, bizarrement, aucun n’est au nom de Nissan), je me promène sur la piste, réellement impressionnante de par sa largeur, mais aussi (et bien sûr) de par son inclinaison dans les virages que je devine, là-bas, au loin.
Enfin bref, la séance « stands » est terminée, Ugo plonge dans le coffre de la Twingo qui nous accompagne pour réaliser un petit travelling, c’est l’heure de jouer. Mais bon, on ne va pas commencer à fond de balle tout de suite : contentons-nous d’un petit 80 km/h pendant le premier tour, histoire de bien appréhender le circuit et de ne pas avoir que des photos floues… Ce qui n’est pas forcément une tâche aisée, vu que le revêtement est loin d’être aussi lisse qu’une table de billard. Heureusement, l’amortissement relativement prévenant du Juke nous aidera à préserver nos vertèbres. Les tours passent, et l’envie nous prend de monter dans les tours, mais aussi dans les virages. Pour cela, la piste est jalonnée de lignes blanches : il suffit donc de se dire « allez, on se chope la XX° ligne », et le tour est joué. La vitesse augmente, augmente, les 200 km/h s’approchent (et dépassés, mais il ne faut pas le dire, ma maman me lit), le Juke décolle, rebondit, vole, je me cramponne à mon volant, le pied écrasé sur la pédale d’accélérateur, le capot moteur commence à bouger de son propre chef (pas spécialement rassurant, je vous l’accorde), et le circuit semble se rapetisser à vue d’œil. Mais il est déjà temps de faire une petite pause, et, en sortant de la voiture, mes jambes en coton me rappellent que je n’avais encore jamais vécu une telle expérience de ma vie.
Pour reprendre mes esprits, je me décide d’escalader la piste jusqu’à son sommet. « Personne n’y arrive, ça penche à 51° là-haut » me prévient notre accompagnateur. Je m’en fiche, je suis plus fort que les autres. Je monte donc, arrive au milieu du chemin, me rend compte que je mets minable Mickaël Jackson, et je décide de continuer… Pas très loin : mes baskets font ce qu’elles peuvent, mais les lois de la physique restent les plus fortes, et je commence à glisser… Pour me retrouver tout en bas, sur l’herbe, la queue entre les jambes. L’occasion de se rendre compte une nouvelle fois de la folie de l’architecture, dont on ne se rend pas spécialement compte à pleine vitesse…
Et, histoire de bien voir ce qui se cache derrière, direction un petit chemin de service pour arriver juste derrière la piste, où nous découvrons alors une incroyable structure de tiges en béton, formant l’armature nécessaire pour supporter « une voiture d’une tonne roulant à 220 km/h au sommet des virages », dixit le cahier des charges (ou, dans le cas présent, un petit japonais joufflu). L’ensemble est, je dois le dire, assez extraordinaire. Mais les 2 heures qui nous étaient imparties fondent comme neige au soleil, l’anneau est réservé pour un autre essai (celui-ci confidentiel), il est déjà l’heure de partir… Avec gros, gros regrets. Le seul qui ne se plaindra pas sera mon porte-monnaie, puisque la moitié des 46 litres du réservoir d’essence seront passés à la casserole… Mais bon, un peu de diplomatie, et c’est mon patron bien-aimé qui se charge du plein : il est mignon.
En conclusion, que garder de ces deux heures ? TOUT. Alors, certes, le Juke Nismo n’est peut-être pas la bête ultime pour ce genre de circuit, mais il n’a pas démérité, bien au contraire : il s’est même montré attachant, et le fait que sa vitesse maxi soit aussi celle du circuit permet de voir ce qu’il a véritablement dans le ventre, sans crainte de ressentir la moindre frustration. Ce fut en tout cas pour nous une superbe expérience, que nous espérons partager avec vous aussi fréquemment que possible à l’avenir…
Et pour se quitter en beauté, deux petites vidéos :
Gonzague à l’action
http://youtu.be/GitJofV8kWs
Crédits photo : Ugo Missana, Jean-Baptiste Passieux, www.montlhery.com, www.autodiva.fr.
Crédits vidéo : Ugo Missana
Un grand, grand merci à toute l’équipe de l’autodrome pour l’organisation et leur sympathie, à Ugo pour les belles photos et la vidéo, à Gonzague pour le plein et à Nissan pour le prêt de la voiture.