Le salon de Shanghai est imminent et les nouveautés commencent à affluer. Parmi les plus importantes, les plus impressionnantes (et les plus belles ?) : la Polestar 1.
Une Polestar, donc. Pas une Volvo. Ce qui fut à l’origine l’écurie des Volvo en Super Touring (les 850 break !!), puis intégrée à la marque comme préparateur déploie aujourd’hui ses ailes et devient indépendant. Son rôle : proposer des modèles de sport électrifiés (comprendre hybrides ou électriques) plus exclusifs que la gamme Volvo. Et l’histoire de la marque commence dès à présent avec son premier modèle, baptisé…1.
En termes de style, on peut affirmer qu’on connaissait la voiture depuis…2013, via le Concept Coupé présenté par Volvo à Francfort. C’est d’ailleurs assez fou de comparer les deux modèles et de constater que quasiment rien n’a changé… Est-ce un tort ? Je pense ne pas trop m’avancer en disant que non, clairement non, totalement non. La voiture est d’une fluidité assez remarquable, et l’ensemble arrive à être charismatique sans en faire trop, sportif sans se départir d’une véritable élégance, bref, je suis un peu amoureux. Et je crois que le reste de l’équipe l’est aussi. Comment pourrait-on ne pas l’être ?
L’intérieur, en revanche, est un peu moins surprenant, puisqu’on retrouve manifestement le même tableau de bord que la S90, aux couleurs et matières près. Le communiqué annonce une configuration 2+2, sans plus s’attarder dessus, ni sur les côtes d’habitabilités. Beaucoup trop mainstream, j’imagine.
Mais parlons chiffres, technique, mettons les mains dans le cambouis ! La Polestar 1 est basée sur la plateforme SPA de Volvo qui équipe la famille 90, même si 50 % de l’ensemble a été retravaillé par les ingénieurs de Polestar. Afin de contenir au maximum son poids, ce grand coupé de 4.50 m de long emploie la fibre de carbone sur quasiment toutes ses pièces de carrosserie, ce qui promet de sympathiques moments lors des créneaux -le jeu en vaut cependant la chandelle, avec 230 kg de gagnés par rapport à une carrosserie classique, même si le poids global n’est pas communiqué. Pour ce qui est de la motorisation, on part sur de l’arrachage de macadam, avec un total de 600 ch et… 1000 Nm de couple ! Pour produire tout ça, le train arrière reçoit deux moteurs électriques produisant un total de 218 ch, tandis que le train avant reçoit un 4 cylindres maison. Dommage, encore une fois, d’être privé de la noblesse de quelques cylindres supplémentaires… Les moteurs ne s’alimentant pas tout seuls, une grosse batterie vient se greffer à l’ensemble. La capacité n’est pas encore connue mais Polestar annonce une autonomie assez incroyable de 150 kilomètres en tout électrique !
Voilà donc qui promet quelques vidéos de drag races sur YouTube. Mais la marque veut que son coupé aille également vite dans les virages. C’est pourquoi elle l’a équipée d’amortisseurs adaptatifs Öhlins développés spécialement et de bons gros freins à disques de 400 mm. La répartition des masses est annoncée à 48 AV/52 AR ce qui fait réfléchir : cette répartition quasi-parfaite, le centre de gravité ultra-bas dû aux batteries et à la carrosserie en fibre de carbone, et le torque vectoring assuré par les deux moteurs de l’essieu arrière, ça laisse imaginer quelques bons moments dans les enchaînements, non ?
Vous êtes intéressés ? Ce paragraphe est pour vous. Sachez tout d’abord que la Polestar 1 sera produite à partir de mi-2019, et la marque annonce d’ors et déjà que pas plus de 500 exemplaires sortiront des chaînes par an. Le mode d’achat sera également intéressant, puisque le communiqué de presse annonce que le seul moyen de posséder une Polestar sera via une mensualité tout compris (assurance, entretien, conciergerie etc), permettant également une location d’équipements annexes -genre coffre de toit-, le tout sur deux ou trois ans. La marque veut également généraliser la fonctionnalité de “Phone as Key”, soit le déverrouillage de votre auto via votre téléphone -permettant aussi à une tierce personne, après votre accord, d’y accéder sur une durée limitée. La dématérialisation ne s’arrête pas là, puisque tout, absolument tout, de la réservation d’un essai à l’achat pur et simple, en passant par la programmation de l’entretien, pourra se dérouler en ligne. Cependant, consciente qu’on puisse tout de même vouloir tourner autour de l’objet convoité avant de craquer, la marque va créer un réseau de centres uniquement dédiés à la gamme Polestar, et donc sans aucune Volvo à l’intérieur. Reste à savoir le montant de cette mensualité, qui reste pour l’instant…inconnue.
Et après ? Deux prochains modèles sont déjà annoncés. La Polestar 2, une berline 100 % électrique visant clairement la Tesla Model 3, arrivera fin 2019. La Polestar 3 sera, quelle surprise, un SUV.
Vous l’aurez constaté : beaucoup reste à découvrir sur ce joli coupé et sur la marque en général. Je dois toutefois avouer mon léger doute sur le fait d’avoir complètement séparé Polestar de Volvo. Alors je comprends bien que les deux entités auront leur propre gamme, à la différence de la division M de BMW par exemple, mais AMG a bien sa propre GT dans la gamme Mercedes-Benz sans que cela choque grand monde… En tout cas, on a là un sacré potentiel dans le taillage de croupières des allemands. On vous en reparlera avec plaisir !
Via Polestar.