Quoi de mieux que de terminer la saison automobile sur circuit par une sortie sur circuit ? C’est un cadeau de fin d’année à notre façon et c’est précisément ce que je vous propose aujourd’hui, avec une journée à des vitesses totalement déraisonnables et en compagnie de Pirelli.
Pourquoi Pirelli me direz-vous ? Tout simplement parce que le manufacturier italien propose à ses clients (ou non d’ailleurs) trois trackdays par an sur les plus grands circuits français. Nom de code ? P Zero Experience.
Le nom est bien révélateur puisque c’est l’opportunité de tester la gamme sportive et performante des pneus Pirelli du même nom (pour ceux qui n’auraient pas suivi je parle bien de la gamme « P Zero »). Et pour cela, autant réunir les meilleures conditions : un circuit, des voitures sportives et du soleil (même sur ce coup Pirelli nous a amené avec brio les meilleures conditions météorologiques possibles).
De plus cette année les journées “P Zero Experience” fêtaient leurs 5 ans, et à cette occasion les circuits du Paul Ricard (22 juin), de Dijon-Prenois (18 septembre) et du Mans-Bugatti (7 novembre) ont été mis à l’honneur pour recevoir cet événement unique.
Mais reprenons.
Pirelli, comme ses confrères manufacturiers premium, est également un porte-parole d’excellence pour nous rappeler l’importance du pneumatique sur une voiture. Automobile low-cost ou véhicule d’exception, n’oublions pas que les pneus sont le seul et unique relai entre la voiture et le sol. Et comme le dit le fameux dicton « pas de bras pas de chocolat », « pas de pneu, pas de voiture » ! Aussi performante est une voiture, tout dépend de la qualité de ses pneus : performance, sécurité, endurance, écologie… Le pneu est LE facteur de réussite. Là où les marques low-cost vont négliger des aspects comme certaines fois la sécurité ou l’endurance, les constructeurs dits « premiums » limitent les compromis pour offrir le meilleur (d’où l’existence des étiquetages des pneus).
Les pneus Pirelli s’articulent autour de :
– la gamme Cinturato, idéale pour l’environnement avec une conception « green » (réduction de la consommation, kilométrage élevé, réduction du bruit de roulement et des émissions de CO2)
– la gamme Scorpion, destinée aux dernières générations de SUV et Crossovers
– la gamme Chrono, dédiée aux utilitaires
– la gamme PZero, celle qui nous intéresse aujourd’hui
Cette gamme de pneus « ultra-haute performance » est l’aboutissement de nombreuses années en compétition de sport automobile mais c’est aussi le fleuron de la marque qui est homologué et disponible sur les meilleures sportives actuelles.
On distingue dans cette gamme de pneus :
– les P Zero Nero GT, on le retrouve sur les coupés et berlines sportives pour un usage routier
– les P Zero, avec plus de 350 homologations il se rapproche de l’esprit piste avec une utilisation 90% route et 10% circuit
– les P Zero Corsa, la balance comme à se réduire sur ces montures avec une utilisation à 60% route et 40% circuit (environ 90 homologations sur les GT les plus puissantes)
– les P Zero Trofeo R, la crème de la crème. Ces pneus sont semi-slick, à la limite du légal autorisé sur route puisqu’ils sont conçus pour une utilisation à seulement 10% route et 90% circuit.
A noter que Pirelli se classe 5ème manufacturier mondial, du fait de son positionnement majoritairement haut de gamme. La marque est présente dans plus de 160 pays, avec 22 sites de production et 38 000 employés.
Mais trêve de chiffres et de longues phrases. La meilleure des preuves reste l’essai. Pour Blogautomobile, cap sur Dijon : pays roi de la moutarde, du vin, du bœuf bourguignon, des escargots ou encore des nonettes. Mais oublions un instant son excellente gastronomie pour se tourner vers son moins prestigieux circuit de Dijon-Prenois.
Ici, l’événement est dédié au GT dont vous retrouverez la liste des véhicules admissibles ici.
A un prix raisonnable (395 € TTC), les participants peuvent tout de même bénéficier en plus d’une réduction de 100€ s’ils sont déjà équipés en pneus Pirelli. De plus, le nombre de voitures est maintenu sous la barre des 70 véhicules inscrits pour ne pas surcharger la piste et garder un plaisir entier à chacun. Niveau plateau, les voitures présentes sont d’ailleurs déjà exceptionnelles !
Me concernant je devrai me contenter de quatre voitures : Audi R8 V10, Audi R8 V8, Jaguar F-Type R et Ferrari 458 Spider. Oui je sais, la vie est dure… 😀
Le focus est donc mis sur la gamme performance P Zero consacrée aux voitures sportives, et plus précisément sur deux modèles particuliers : les P Zero et les P Zero Trofeo R. Pour l’anecdote, 50 millions de pneus de la gamme P Zero ont été commercialisé depuis 1987… Toute cette mise en bouche en dit long sur légitimité du manufacturier.
- Audi R8 V10
Le performant diable germanique sera le premier à passer entre mes mains. Découvrir le circuit avec 4 roues motrices pour appréhender les 525 chevaux de son V10 sur ce circuit technique et vallonné n’est pas pour me déplaire.
Premières accélérations, premiers freinages, premiers virages, premières sensations… Et tout d’un coup… Paf ! Une ligne droite ! Les 250 km/h sont atteints très rapidement et déjà tous nos sens s’éveillent.
Nous commençons ici avec des pneus P Zero « classiques », et le grip est d’ores et déjà surprenant pour une voiture si puissante. Les virages s’enchainent au fil des tours et après quelques repères sur la piste et une mémorisation du tracé, le plaisir et la performance s’installent pour dévoiler le vrai potentiel de la voiture et des pneumatiques. Nous sommes comme sur des rails ! Imaginez la technologie « quattro » avec des pneus premium comme ces P Zero, c’est un régal !
Plusieurs sessions m’ont été proposées avec à chaque fois un moniteur à mes côtés, et c’est sans doute le meilleur des moyens pour aborder la voiture et le circuit avec sérénité et s’améliorer de tour en tour. Le positionnement du regard se perfectionne, le touché des pédales s’affine, les freinages se retardent… Bref, tout est fait pour fusionner avec la voiture !
- Jaguar F-Type R coupé
On est gâté, il est temps de faire connaissance avec cette « petite » anglaise… Contact. « Roooooooooaaaaaar… » Toujours avec des P Zero “classiques”, le jaguar montre déjà ses crocs ! Une vraie voiture plaisir, c’est certain, mais je ne vous cache pas que ce n’est pas pour autant l’arme fatale sur circuit. Les 55O chevaux de son V8 font le travail mais la voiture est lourde, il y a du roulis, les sièges ne maintiennent pas parfaitement, l’arrière se déhanche facilement dès que l’on franchit les limites et… le volant m’a réellement donné du fil à retordre avec un taille trop importante et une prise en main compliquée (surtout avec les palettes !).
Mais au final c’est aussi ce qui rend la voiture si attachante, alors oublions ces détails. Avec tout ce que l’on connaît de l’animalité de ce monstre anglais, le plaisir est immense. Le moteur gronde et nous offre le meilleur. Avec deux roues motrices en moins que l’Audi R8 le comportement reste agréable, mais la voiture se montre évidemment moins stable. La voiture est en tout cas plus joueuse et c’est le moment de mettre à profit l’utilisation des pneus pour placer au mieux le véhicule à chaque courbe.
Vient ensuite le moment de la pause déjeuner. Puis 14h, retour sur la piste. En parlant de pause, sachez que l’assistance Pirelli est présente sur place et c’est l’occasion à chaque arrêt de bénéficier de l’expertise de techniciens, mais aussi du chef de produit France, pour vérifier les pneus des véhicules et optimiser l’expérience sur circuit. La vente et le montage de pneumatiques Pirelli sont donc naturellement possibles lors de chaque événement de la marque italienne.
- Audi R8 V8
Là… alors là… WOW ! Le changement est radical ! La voiture sera la moins puissante de la journée avec ses 420 chevaux, mais avec des pneus P Zero Trofeo R les performances explosent. Dès les premières courbes, je suis bluffé.
Ces pneus sont pourtant bel et bien homologués pour la route, mais on sent clairement que la conception est pensée à 100% pour une utilisation sur circuit. Le niveau d’adhérence se rapproche d’un pneumatique slick et la précision en courbe ou lors des changements d’appuis est exceptionnelle. Le pneu semi-slick dont je parlais plus haut n’usurpe pas sa dénomination, et je vous déconseille même de l’expérimenter sur sol humide…
Les virages s’enchainent (plus vite), on prend (davantage) de risques et… ça passe (avec même les encouragements du moniteur) ! Ces sensations là sont vraiment difficiles à retranscrire, mais le simple fait d’être plus rapide avec la moins performante des voitures testées en dit long… Jamais je n’aurai imaginé un tel écart de performance entre les P Zero et les P Zero Trofeo R. On se sent comme soudé à l’asphalte, et j’ai bien eu du mal à mettre en défaut la voiture. Je devais certainement être loin du potentiel qu’aurait pu exploiter un pilote professionnel, certes, mais à mon niveau ces pneus ont bouleversé mon pilotage, réellement.
Et au fait, voilà ce que ça donne un tour en Ferrari 458 spider (équipée en PZero « simples »)
Je ne vais pas vous faire une longue prose sur Ferrari. FER-RA-RI ! Ça pousse et ça chante, c’est violent et c’est ultra-efficace… Voilà un condensé de ce qu’il se fait de mieux pour rendre un homme heureux. Bref, un bonheur sur ce circuit ! (et même pour un Porschiste !)
Coup de chapeau également aux moniteurs Oreca qui nous ont accompagné sur la piste toute la journée. Et le vrai bonus des journées Pzero Experience est bien ici, avec eux. On peut en effet toute la journée compter sur la présence d’instructeurs, prêts à donner leurs conseils directement à nos côtés. Ils apportent une certaine sérénité avec des conseils pratiques importants pour le pilotage. Voilà la force d’organiser ces journées avec Oreca : la synergie opère, les performances de chacun se complètent et le résultat est là.
C’est en tout cas véritablement l’une des premières fois où j’ai pu tant exploiter les mécaniques et les pneumatiques, à un point où la vitesse nous hypnotise et les dépassements s’enchaînent au fil des tours. Au fur et à mesure de la journée les temps au tour s’améliorent, on freine de plus en plus tard, les sensations se décuplent et c’est ainsi que l’on réalise le vrai potentiel des voitures et de leurs pneumatiques.
En tout cas, à la fin de la journée le message que j’en ai ressorti est clair et fort : ne négligez pas vos pneumatiques !!
Un grand merci à Pierre Binet de Heaven et Sabine Julien Laferrière de Pirelli pour leur sérieux, leur confiance et l’organisation de cette expérience significative.
Crédit photos : Romuald Terranova (et son site web) for Blogautomobile.fr