Alors que les fêtes de fin d’année approchent à grands pas et que le thermomètre commence à indiquer des températures parfois négatives, les vacances d’été ne semblent déjà plus qu’un lointain souvenir. La petite déprime de fin d’année vous guette et vous aimeriez bien changer d’air ? Qu’à ce la ne tienne, nous vous proposons aujourd’hui de vous évader le temps d’un voyage. Notre ami Guillaume Agez (qui officie notamment sur le forum Worldscoop) est parti aux États-Unis cet été. Il nous fait le plaisir de nous raconter sa virée sur les routes de Californie à bord de deux voitures de location typiquement américaines : un SUV et une Muscle Car. Attachez vos ceintures, détendez-vous et laissez-vous transporter le temps d’un voyage dépaysant le long de la côte ouest américaine.
Je ne réserve pas à l’avance, sur leur conseil, et après 2 jours piétons à San Francisco, je me décide à en louer une. Pour être sûr de ne pas avoir une voiture disponible en Europe, je réserve la catégorie de la Chevrolet Impala. Arrivé sur place, on m’annonce qu’il ne reste plus que des Kia… J’aime bien cette marque, le modèle n’est sûrement pas commercialisé chez nous, mais je ne viens pas aux USA pour conduire une voiture Coréenne!
L’hôtesse me propose la promotion du jour, pour 100$ de plus, je peux avoir une Mustang ou Camaro cabriolet… Dilemme…. Nous voyageons à 4 le weekend qui arrive… Puis pour aller à Los Angeles, il faut au moins une valise (rigide) dans le coffre et je ne le sens pas. Je décline à regret, l’hôtesse me propose de passer sur un SUV : GMC Arcadia ou Ford Edge… Ça tombe bien, j’ai toujours apprécié le Ford, même après l’avoir croisé à Paris où il m’avait paru bien gros.
Direction le Parking, le modèle est rouge (une couleur qui lui sied bien), le niveau de finition est la Limited. Intérieur tout cuir beige, pas de GPS mais un grand écran avec caméra de recul (mais pas de bip à l’avant!), régulateur de vitesse, 2 prises USB dans le rangement central avec une encoche sous l’accoudoir pour ne pas abîmer le câble quand l’appareil connecté est de sortie. La boîte est automatique bien entendu, le frein à main est au pied, je m’en servirai peu. A part ça, j’ai quand même l’impression que le niveau d’équipement est bien limited.
Sortie du parking, je passe le contrôle, c’est une personne âgée qui se charge de moi (petit aparté, il y a beaucoup de personne du 4ème age qui travaillent dans le service aux USA, c’est très étonnant). Je passe les fameuses bandes américaines sur lesquelles il ne faut pas passer à contre sens sous peine de changer ses pneus. La direction est légère et permet de bien manœuvrer malgré la largeur de la voiture. Je prends très rapidement l’autoroute, j’ai une heure devant moi avant d’arriver à destination.
Quand je suis arrivé à l’aéroport 2 jours auparavant, j’étais surpris par le parc automobile, plus compact que je ne pensais (la Chevrolet Aveo étant une des premières voitures que j’ai vue), très asiatisé mais aussi européanisé (je savais que les côtes américaines étaient moins conservatrices). Mon ami est venu me chercher en Mazda 3 en système proche Autolib ou Avis on Demand : ZipCar. Les autoroutes ne sont pas en aussi bon état que ça, les gens roulent vite et j’en vois quelques uns zigzaguer entre les autres voitures : ce n’est pas Paris, mais un mythe s’effondre, je pensais les états-uniens plus respectueux sur la route.
Ceci dit, je m’habitue vite à la façon de rouler à la californienne, régulateur de vitesse réglé sur la vitesse des autres conducteurs. L’autoroute me permet d’apprécier le confort de la voiture. Les sièges sont larges, assez confortable mais pas assez enveloppant pour l’être vraiment. Le silence est appréciable malgré un bruit en provenance du train arrière. Première journée autoroutière satisfaisante. Retour en ville, la largeur du Edge n’est pas gênante pour se garer ici, le capot court permet aussi de bien manœuvrer. Il faut quand même s’habituer à quelques spécificités locales :
– au feu rouge, on peut tourner à droite
– ne pas encombrer le carrefour (pour tourner à gauche par exemple…)
– s’arrêter quand les pompiers approchent!
On s’y habitue plus ou moins vite, mais ce que j’ai le mieux apprécié, ce sont les feux tricolores majoritairement de l’autre côté du carrefour, c’est plus visible et je trouve que ça enlève une certaine pression du feu orange!
Deux jours après, direction le Golden bridge en longeant la baie. L’autoradio fait des siennes… Un redémarrage s’impose! La conduite en ville est facile, merci la boîte auto! Passage du célèbre pont puis direction la Forêt. Ça me permet de tester des routes un peu plus sinueuses et de tester les accélérations : tout en douceur mais suffisamment puissant pour s’amuser un peu.
Arrive le weekend : direction Santa Cruz par la côte. Les routes ne sont pas très amusantes, mais le confort est apprécié des 4 occupants, la position surélevée aussi, mais le bruit du train arrière est de plus en plus insistant…
Au retour, changement de route, on passe par l’intérieur via une montagne peuplée de Séquoia (la Sant Cruz Highway). Le trafic est dense, dommage c’est une 2×2 voies sinueuse avec des virage où la route prend des angles qui ont l’air amusant!
Malheureusement, la montée se fera vite au pas : en accident au sommet incite à la prudence. Une fois passée, c’est le même type de route mais en descente, l’inconvénient de la boîte auto se fait sentir, on est toujours sur les freins, et passer en mode manuel ne semble pas suffisant, surtout que rapidement il repasse en automatique! Et puis le poids du Edge ne permet pas non plus de tenter le diable dans cette descente. Et il y a toujours ce bruit à l’arrière….
Arrivée en ville : je trouve enfin une place étroite mais mon ami me dit que de l’extérieur, en manœuvre, la direction fait un bruit bizarre!
C’est décidé, je vais la rapporter. Je ne vais pas risquer le voyage vers Los Angeles avec une voiture à problème. J’appelle le service client, j’explique à l’hôte mon problème avec mon pauvre vocabulaire anglais, il me transfère vers le service assistance et … coupure de téléphone. Ça n’arrive pas qu’en France! Lundi matin, retour à l’aéroport, j’explique à nouveau les problèmes du Edge. On me redirige vers le comptoir, on me propose un Flex… On me l’aurait proposé directement au premier choix je n’aurai pas dit non mais j’ai envie d’une conduite un peu plus fun pour le reste du séjour… Je rappelle à l’hôtesse qu’il m’avait été proposé une Mustang ou une Camaro Cabriolet… Elle me dit avoir un Chevy coupé, je ne fais pas le difficile en pensant à la valise au bout de mon bras… Arrivé sur le parking, une superbe Camaro rouge m’attend. J’ouvre le coffre, j’avais raison, le coffre, bien qu’assez grand, possède une ouverture très étroite : ma valise rentre pile-poil (et seulement dans un sens), ses roues butent sur le système des haut-parleurs… Ouf!
C’est le moment d’y aller. La boîte est automatique, le démarrage peut se faire en douceur. Marche arrière… Je regarde dans les rétros où les courbures des ailes sont bien visibles, Miam! Et puis l’autoradio se transforme en caméra de recul, version simple (sans les traits de direction, couleur….) je me dis que c’est pas l’arrière qui en a besoin, mais plutôt le long capot qui me paraît interminable, ça me change de ma Twingo. Je sors du parking doucement mais sûrement. Je prend l’autoroute, mais je m’arrêterai rapidement sur un parking : j’ai oublié de sortir le GPS! (que j’ai dû acheté là-bas, ça revenait moins cher que d’en louer un!).
Un des mecs sur le parking m’interpelle pour me dire qu’il est admiratif de la Camaro, qu’un jour il en aurait une et en boîte mécanique (!?), je me sens bien gêné de la situation et me sens obligé de dire que c’est une location et que je n’ai pas choisi la boîte auto bien que je trouve ça bien pratique dans les rues de San Francisco!
(mmm les ailes!)
Direction le Bay Bridge, second pont de la baie, à 2 étages et en 2 parties (divisé par une île) malheureusement je suis en dessous et avec la position basse, je ne vois rien de la baie… Je relativise, l’autre sens profite peut être mieux mais il y a un embouteillage monstre dû à l’incendie d’un camion! A noter qu’un nouveau pont remplacera une des deux parties sous peu.
Sortie de pont, autoroute urbaine, c’est assez frustrant de conduire ce genre de voiture sur ce type de route, on a envie d’appuyer! Merci au régulateur qui me permettra d’éviter les excès, bien vite arrivés (régulateur identique au système d’Opel pour info!).
Le désert arrive, bifurcation sur l’autoroute n°5. Et là je regrette un peu le Edge : les plaques de bétons de la route ne sont pas confortables, en plus d’être bruyantes. Le long empattement de la voiture me donne la sensation de basculer d’avant en arrière, pas top! Et puis cette route est longue, presque exclusivement faite de lignes droites. Une pause s’impose et j’en profite pour faire une séance photo!
(ah… l’affichage tête haute!)
Reprise de la route, toujours aussi interminable. Elle sera juste ponctuée par une voiture de police dans l’autre sens sortant du fossé pour rattraper un véhicule, 2 immenses élevages bovins (et l’odeur qui va avec…) et puis… l’horizon brumeux laisse apparaître peu à peu des montagne : je vais enfin pouvoir me servir du volant. Ça reste soft dans les virages, mais c’est tellement plus fun que des lignes droites. Je reste prudent tout de même sur la vitesse, les camions sont devenus très lents.
Premier arrêt à la station service. La carte ne fonctionne pas pour payer directement à la borne, je suis obligé de passer en caisse pour payer avant, le caissier me demande la quantité que je souhaite… Je n’en sais évidement rien, je lui montre la voiture pour qu’il m’aide à estimer. Il me félicite sur le modèle, me demande si c’est bien une SS, et m’invite à jeter un coup d’œil à la sienne qui est garée un peu plus loin!
Je reprends la route, je profite de la voie d’insertion pour tester la puissance, ce sera de courte durée car la vitesse réglementaire est trop vite atteinte! Ensuite ce sera la traversée de Los Angeles en profitant de quelques embouteillages au passage, mais je bénis la voie de co-voiturage qui permet d’aller un peu plus vite pour peu qu’on soit 2 dans la voiture!
Je ferai un écart le soir car elle nous fait découvrir la ville en Beetle à boîte mécanique! Sa conduite nerveuse met en valeur ses qualités en tenue de route insoupçonnée! Mais je m’égare!
Je prends la direction de Monterey par la côte. Au début, c’est autoroute puis route côtière. Arrêt à la station service… Un jeune de 18 ans faisant le plein de sa Sonata me parle de la Camaro, me dit que j’ai de la chance d’en conduire une, que je dois bien m’amuser. Il me dit qu’un jour il a eu la chance de conduire une Challenger SRT8 et que c’était cool. Je me sens un peu bête car je sens que mon vocabulaire est limité pour ce genre de conversation, mais comme à chaque fois, je ne sens aucune animosité ni jalousie, les gens trouvent ça bien de pouvoir avoir ce genre de voiture! Plus généralement, moi qui n’avais pas spécialement envie de venir aux USA, j’ai vraiment apprécié la gentillesse des gens et leur conversation facile.
Retour à notre sujet, retour sur la route et le massif de Big Sur arrive enfin : à moi les routes sinueuses! Eh bien je n’ai pas été déçu! Quelques épingles, virages serrés…. Je ne vais pas aux limites de la voiture, loin de là, pas besoin non plus de dépasser les limitations. La voiture est joueuse, bien que le poids se fasse un peu sentir. Je serai bien sûr gêné par quelques chicanes roulantes, mais la majorité s’arrêtera sur le côté pour me laisser passer. Le seul problème, c’est que je vois l’aiguille du réservoir descendre et que je ne vois pas de station service… La nuit tombant, ça n’a rien de rassurant. Je ralentis la cadence et, une fois arrivé à Monterey, je peux étancher la soif de la Camaro. Je ne calculerai pas sa consommation (je ne suis pas maso) mais à 3,99$ le gallon (3,78L), je me dis que je peux me permettre, même si ce n’est pas bon pour notre planète.
Le lendemain, petite halte à l’aquarium (magnifique), puis petite balade le long de la magnifique côte. Une semaine après aura lieu Peeble Beach… au même endroit. Dommage!
Puis direction San Francisco, je suis en retard sur le planning. Après Santa Cruz, je ne prendrai pas la côte mais la route intérieure : à moi la route des montagnes (la fameuse 2×2 voies dans les séquoias). La circulation est bien moins dense, ce qui me permet de profiter au mieux des qualités de la voiture. Je ressens à nouveau le poids de la voiture, mais les commandes aux volants de la boîte aideront bien, puisqu’elles permettent une meilleure gestion du moteur, sans lâcher le volant des mains. Et ce qui est vrai en montée est encore plus vrai en descente. Je n’ai pas quitté le mode auto, donc, au bout d’un moment, l’automatisme reprend la main sur la gestion manuelle. Mais ça ne m’a pas gêné plus que ça, le mode manuel reste plus longtemps actif que sur le Edge!
Arrivée à SF : malgré le plaisir de la route, j’ai grand plaisir à retrouver cette belle ville. Le samedi, dernier jour du voyage, nous serons à quatre dans la voiture, ce qui m’obligera à adapter ma position de conduite en avançant un peu mon siège : j’ai les clés dans le genoux (vive le keyless!). Les passagers ne sont pas pour autant à l’étroit.
Et puis les rues de San Francisco avec une Camaro, c’est bien sauf quand il y a un stop dans une montée : le capot cache le carrefour! Ça fait un peu bizarre!”
J’apprendrai aussi qu’il faut laisser les roues braquées d’office en pente, même sans panneau… Pas bête si le blocage de la boîte dysfonctionne, mais on m’a tellement dit que ça abîmait l’assistance de direction que je n’aime pas ça!
Le dernier jour est arrivé, dernier voyage en Camaro. Avec un pare-choc rayé dans la nuit… Les deux valises ne rentrant pas dans le coffre, les places arrières sont occupées! Je rends à contre cœur la voiture en me disant que j’ai eu la chance d’avoir pu en profiter quelques jours.
Mais l’expérience fut tellement grisante que j’ai regardé les prix catalogues en France … Ça m’a calmé, même en occasion. Mais de toute façon, elle ne rentre pas dans mon garage parisien!”
Par Guillaume Agez
Merci à Guillaume d’avoir eu la gentillesse de partager son expérience avec nous. Sachez au passage qu’à ses heures perdues, Guillaume dessine ; vous pouvez retrouver ses créations automobiles à cette adresse :
http://guillaumeagezautomobile.blogspot.fr/