Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur a dit hier au moment de la publication des chiffres d’août 2014, la terrible phrase : “La détermination du gouvernement à lutter contre la violence routière qui reste un fléau inacceptable est totale.”
Voilà encore un bien beau discours que l’on connait depuis des décennies, qui agace ou inquiète l’immense majorité des conducteurs (notamment à cause des fameux radars et des points perdus inutilement pour quelques minutes d’inattention en direction du tachymètre) et qui laisse de marbre ceux qui se fichent des règles de circulation et du respect des régles.
Reste, au delà du discours officiel et presque menaçant du ministre en charge de notre sécurité, des chiffres qui sont “bons” et en tout cas les meilleurs depuis la période estivale 1948 (début du comptage des décès sur les routes de France).
En août 2014, le nombre de tués sur le réseau routier français a chuté de 7.1% par rapport à l’an passé passant de 322 à seulement 299 victimes. Au cumul des deux mois de vacances, la baisse de la mortalité routière perd 9.5% ce qui n’est pas mal même si cela est toujours trop élevé.
Tous les voyants sont au vert pour ce huitième mois de l’année avec :
-5.2% du nombre d’accidents corporels (4115)
-7.0% du nombre de blessés (5333)
-7.2% pour le nombre de personnes encore à l’hôpital après 24 heures (2283)
Malgré ces chiffres encourageants, le ministre de l’intérieur qui manie la carotte et le bâton rappelle que globalement le bilan sur les huit premiers mois de l’année oblige à redoubler de vigilance. Il insiste sur le fait qu’en plus de l’engagement des préfets, des forces de l’ordre (Gendarmerie et Police), chaque usager de la route doit être conscient de sa responsabilité permanente et de son comportement au volant. Pour information, sachez que sur les huit mois écoulés de 2014, il y a eu 49 décès de plus qu’en 2013 sur la même période.
Jean Robert Lopez, le délégué interministériel à la Sécurité Routière note que la dernière campagne de communication “On regrette d’avoir roulé trop vite quand il est trop tard” a peut être joué son rôle. Il assure objectivement que le temps maussade de l’été peut aussi être pris en compte dans cette baisse mais il constate aussi un changement de comportement des automobilistes au volant depuis de long mois. Bien sur il assure que les 15.000 membres des forces de l’ordre et les 4.200 radars jouent leur rôle sur le bord de nos routes. Les nouveaux radars mobiles ont aussi jouer leur partition avec notamment un vrai aspect dissuasif. Enfin, et peut être à raison, il estime que les deux gros accidents dans l’Aube et dans la Meuse en début d’été ont marqué les esprits.
Pour ce qui est de la baisse de la vitesse maximale autorisée sur le réseau routier, le projet est encore à l’étude et l’expérimentation se fera d’abord sur une période de 12 mois (et localement) mais rien n’est actuellement défini. Une chose semble toutefois se confirmer, cette fameuse Vmax de 80 km/h pourrait, peut être, seulement concerner les secteurs accidentogènes et pas les autres… A suivre donc.
Le délégué intermistériel est aussi revenu sur l’importance grandissante de l’implication de l’alcool dans les accidents de la route tout comme celle du téléphone et des produits stupéfiants. Il assure que dès cet automne un nouveau test salivaire sera mis en place pour la détection du cannabis, que les contrôles d’alcoolémie seront renforcés et qu’en direction des jeunes conducteurs, l’état travaille actuellement à la toute prochaine réforme du permis de conduire.
Quelques signes encourageants et quelques annonces qui vont devoir être suivies d’effet. Nous verrons tout cela dans quelques temps avec les chiffres de septembre et surtout dans 4 mois ceux de l’année.
Via Gouv.fr, AP, SécuritéRoutière.