Il fallait que cela arrive un jour, c’est chose faite depuis hier ! Ratan Tata a fêté hier ses 75 ans et comme il l’avait annoncé il cède les rênes du puissant conglomérat industrialo-financier à Cyrus Mistry. Ainsi après quasiment 22 années passées à la tête du groupe indien, Ratan Tata (successeur de JRD Tata). Cyrus Mistry, 44 ans succède donc à l’emblématique et renommé patron indien qui a beaucoup fait pour la croissance et la prospérité du groupe depuis des années. Tata c’est aujourd’hui plus de 100 milliards de dollars, une présence dans plus de 80 pays, une croissance supérieure à 20% par an depuis des années et une volonté d’aller encore de l’avant comme cela est la philosophie de l’entreprise depuis sa création en 1868.
Tata est composé de plus de 100 entreprises dont 32 sont cotées en bourses. Le groupe est présent dans huit secteurs : les communications et les technologies de l’information, l’ingénierie, l’automobile, le matériaux lourds et légers, les services, l’énergie, les produits de consommation et les produits chimiques. Les plus importantes entreprises du groupe sont :
Tata Steel, Tata Motors, Tata Consultancy Services, Tata Power, Tata Chemicals, Tata Global Beverages, Tata Teleservices, Titan Industries, Tata Communications et de la Taj Hotel. Mais Ratan Tata est également célèbre pour ses accords avec des sociétés étrangères comme la joint-venture en Inde avec Fiat et pour l’acquisition de certaines entreprises prestigieuses, tels que les acieries Chorus (concurrent de Mittal), Tetley et bien sur Jaguar et Land Rover devenus depuis le rachat (pour 2.3 Milliards de dollars) des entreprises à Ford, l’entité JLR. Depuis leur entrée dans le groupe Tata, Jaguar et Land Rover ont profité de quelques 15 milliards de dollars d’investissements divers et variés.
Pour rester dans le domaine automobile, on gardera à l’esprit le demi échec de la fameuse Nano qui devrait toutefois rebondir et revenir d’ici deux ans sous une forme moins rustique et moins basique afin de séduire une très large clientèle urbaine et mondiale car l’objectif de Tata Motors reste de produire une ou plusieurs voitures mondiales abordables. On restera aussi très dubitatif dans le rachat des improbables et à priori peu utilisables brevets du fameux (ou fumeux ?) moteur à air de Guy Nègre.
Le successeur de Ratan Tata n’est pas un inconnu puisqu’il vient de Shapoorji Pallonji Group qui est un des très gros actionnaires du groupe Tata. L’homme a été choisi par R.Tata lui même, avec l’accord de la puissante famille indienne et il va devoir être aussi bon et performant s’il veut durer à la tête de ce groupe industriel et financier qui a vu sa taille multipliée par plus de 50 en un peu plus d’un siècle. S’il quitte définitivement la direction du groupe, Ratan Tata fait savoir qu’il aura toujours un oeil et un avis sur la gestion de l’entreprise. Aussi après la passation officielle des rênes du groupe, en petit comité et dans la discrétion (Ratan Tata n’apprécie guère les mondanités, les brillants et la jet set), l’ex patron indien a fait savoir qu’il allait se consacrer à ses fondations comme le Fond Sir Ratan Tata et le Navajbai Ratan Tata Trust qui sont très richement dotés et qui aident les plus pauvres en Inde à avoir à manger, à se loger, à avoir accès à l’eau potable et à l’éducation. Ratan Tata avait fait savoir qu’une grande partie de sa fortune irait à ses fondations charitatives.
L’homme qui a passé un demi siècle au service de Tata, qui a participé à sa brillante croissance en faisant passé l’entreprise avec JRD Tata du quasi moyen age sous contrôle britannique à l’ère moderne se retire et il restera pour beaucoup, l’équivalent indien d’un autre grand capitaine d’industrie qui manque vraiment du coté de Turin, un certain Gianni Agnelli !