Vous avez probablement suivi hier ce nouvel épisode de la bataille médiatico-économique que se livrent à distance respectable VAG et FCA.
Hier matin, le mensuel économique allemand Manager Magazin lâche une quasi bombe dans le microcosme automobile. Selon le magazine, des discussions seraient en cours entre Ferdinand Piech et les familles Elkann et Agnelli propriétaires de Fiat et FCA. Toujours selon les propos du journal, les propriétaires de Fiat envisageraient de laisser leurs activités liées à l’automobile (les familles Elkann et Agnelli ont d’autres activités et ont diversifié leur porte feuille au fils des ans). Toutefois, ils garderaient la main mise sur Ferrari et peut être Maserati.
De l’autre coté des Alpes, bien plus au nord, Ferdinand Piech, qui n’a toujours pas perdu de vue l’idée de s’emparer d’Alfa Romeo, imaginerait le rachat de FCA comme un moyen de résoudre les difficultés que rencontre Volkswagen pour croître sur le marché américain.
Au final et pour faire simple, VAG pourrait racheter FCA pour profiter de son réseau de distribution aux USA, éradiquer Fiat au Brésil, faire de Fiat sa marque low cost et cerise sur la Forêt Noire, Alfa Romeo serait dans le paquet cadeau pour faire plaisir au Dr Piech.
Tout cela est un peu gros et un peu fort même si une telle situation ferait de VAG le n°1 mondial incontesté mais peut être constestable du secteur automobile. N’oublions pas qu’un tel rachat ne se fait pas en deux coups de cuillères à pot, que VAG devrait d’un coup d’un seul absorber des centaines de milliers de salariés, des dizaines de sites indutriels et des gammes pas du tout concordantes avec les siennes. Peut être un peu beaucoup même pour un géant tel que le groupe wolfsbourgeois et si tel était le cas, les choses se feraient dans le plus grand secret, non via la une d’une revue économique !
Quelle que soit la position que l’on puisse avoir sur le sujet (pro VAG ou pro FCA), il faut raison garder, prendre du recul sur l’affaire et ce même si l’adage populaire veut qu’il n’y ait pas de fumée sans feu…
Toujours est il que l’affaire est désormais close puisque les deux entreprises ont réagi de manière ferme hier dans la journée en expliquant une nouvelle fois qu’en aucune manière les groupes ne discutaient ou même envisageaient de le faire en vue d’une quelconque acquisition ou fusion de l’un ou de l’autre. FCA a ajouté en fin de son communiqué qu’il ne discutait surtout pas avec VW d’un tel projet.
La fermeté du discours laisse donc à croire que tout cela tient uniquement de la rumeur et rien de plus. Fermez le ban !
Reste qu’insidieusement et discrètement on gardera un oeil en direction de Turin (ou des Pays Bas) pour guetter le moindre signe d’agitation sur le sujet.
Via AP, ManagerMagazin, Reuters, 7pm-auto.