Essai Volkswagen Coccinelle Dune : un cabriolet en hiver ça donne quoi ?

Essai Volkswagen Coccinelle Dune Cabriolet

Essai Volkswagen Coccinelle Dune Cabriolet

Essai Volkswagen Coccinelle Dune Cabriolet

Malgré des difficultés à écouler cette Coccinelle depuis son arrivée sur le marché en 2011, Volkswagen n’en finit pas de dévoiler des nouveautés à son sujet. La Beetle, son petit nom hors de nos frontières, a donc subi il y a quelques mois un léger restylage. De quoi refaire un peu parler d’elle.

Nous sautons alors sur l’occasion pour vous présenter une des voitures les plus originales et sympathiques du parc automobile. Et est-ce que ça vaut le coup de mettre un prix conséquent dans une voiture plaisir, si ce n’est pas pour pousser le fun jusqu’au bout avec le cabriolet, la finition Dune, un gros moteur, un maximum d’options ? Non ! C’est pour cela que j’ai demandé à mon contact Volkswagen ce qu’il avait de plus amusant pour cet essai.

Et oh merci ! Me voilà dans une Coccinelle Dune Cabriolet équipé du 1,4 TSI de 150 ch (DSG7), jaune et… jantes jaunes ! Oui oui nous sommes en plein hiver à Paris, et pourtant je sens que je vais pouvoir bien m’amuser avec cette petite auto.

Notre cher Ancelin vous l’a parfaitement présentée il y a une petite année, alors voici un rapide tour du propriétaire. Pour cette troisième génération de Cox, les designers ont préféré oublier les lignes tout en rondeur pour un style peut-être plus masculin, des lignes plus tendues et un aspect légèrement plus sportif.

La Dune nous vient tout droit d’un concept car dévoilé au salon de Detroit en 2014. Le but étant clairement de surfer sur la mode des SUV, nous retrouvons ici tous les ingrédients de la catégorie. Garde au sol rehaussée, ailes élargies, plastiques noirs un peu partout et sabots de protection couleur alu. Tout ça en simple traction, pas de 4 roues motrices prévues pour véritablement se la jouer baroudeuse. Enfin pour parfaire tout ça, vous avez droit à un plus imposant becquet à l’arrière et une ouverture spécifique dans le pare-chocs avant.

Seul défaut, la double sortie d’échappement m’a semblé très cheap sur ma version, bien moins jolie que celle offerte sur le TSI 220 ch.

Et si avec tout ça, vous avez peur de ne pas encore assez attirer les regards, je vous incite fortement à opter pour la couleur Sandstorm Yellow, les jantes 18’’ assorties, et l’intérieur coloré.

Et d’ailleurs en parlant de cet intérieur, heureusement que ce rappel de couleur est disponible en option gratuite car l’habitacle nous laisse sur notre faim. Avec un extérieur aussi sympathique on s’attend à un intérieur amusant, mais on se retrouve finalement avec quelque chose de très germanique. Heureusement donc que la couleur vient égayer tout ça, tout comme la présence des trois compteurs additionnels qui vous indiquent la pression du turbo, la température d’huile et un chronomètre.

Tout est en revanche très bien fini et agréable au toucher, cela malgré quelques plastiques disgracieux, qui sont par miracle presque totalement absents de la console centrale : alléluia !

Le problème de l’habitabilité pourrait se poser pour une telle voiture, pourtant cette Coccinelle ne donne pas de sensation de confinement à son bord. Capote fermée, l’espace au-dessus de la tête est très bon. A l’arrière, vos deux passagers ne bénéficieront pas d’un confort équivalent au vôtre, surtout avec des adultes, mais pourront facilement aligner quelques centaines de kilomètres sans se contorsionner. Seuls les dossiers trop peu inclinés pourront ternir le voyage…

Côté pratique, plein de petits rangements sont disséminés un peu partout dans l’habitacle afin de venir combler les 225 l du coffre (capote fermée ou ouverte).

Malgré quelques fonctionnalités absentes qui pourront la dépeindre comme dépassée (réglages de sièges manuels, régulateur de vitesse non indiqué sur le compteur, rétros non rabattables automatiquement) cette Cox 2017 est très connectée. L’écran tactile de 6,5 pouces, tout de même un peu petit, est très intuitif et répond également avec des gros gants en cuir sur les mains. Il vous permet de vous connecter à AndroidAuto, Apple CarPlay ou MirrorLink en Bluetooth ou en USB.

Enfin le système Hi-Fi Fender (775 €), les très confortables sièges en Cuir « Vienna » (2 560 €), la caméra de recul intégrée au logo (265 €) ou encore la climatisation automatique vous permettront de parcourir des milliers de kilomètres le sourire fortement accroché à vos lèvres.

Après le plaisir de découvrir cette configuration haute en couleur, en plein Paris, un mois de décembre, par environ 8° (heureusement, avec le soleil), ce que j’attendais le plus était d’en prendre le volant et… cheveux au vent ! Car oui pour vous Messieurs-Dames j’ai décidé de sacrifier ma santé pour découvrir les joies d’un cabriolet en hiver. Tout de même 500 km parcourus avec rien sur la tête, cela en moins de 10 secondes et jusqu’à 50 km/h.

Alors oui j’ai néanmoins un peu triché en parcourant la moitié de cette distance avec 10° de plus aux alentours de Lège-Cap-Ferret près de Bordeaux. Les 1000 km sur autoroute ont également été effectués au chaud, je crois que mes passagères auraient beaucoup moins apprécié le voyage. De quoi au moins vous confirmer que parcourir autant de kilomètres avec une simple toile en guise de toit n’est pas un calvaire. Un vrai travail d’insonorisation a été effectué et juste un léger bruit d’air se fait entendre au-dessus des 110 km/h. Pour le reste, le confort sur autoroute ou voie rapide est très bon et permet de s’endormir très rapidement (pas pour le conducteur hein…). Seule la consommation peut faire assez mal avec 8l/100 à 130 km/h au régulateur.

Mais évidemment l’intérêt se fait plus grand lorsqu’il s’agit de découvrir les paysages girondins, avec un grand soleil, un ciel parfaitement bleu et pas loin de 20°. Et surtout… presque pas un chat (enfin touriste) sur les routes ou les parkings des plages environnantes. De quoi alors faire ronronner le 1,4 TSI de 150 ch et 250 Nm de couple. Ronronner est malheureusement un bien grand mot, bien que la sonorité ne soit pas désagréable, voir plutôt jolie lors d’un changement de rapport en tendant l’oreille, je regrette l’absence d’une sonorité plus chantante et puissante. A vouloir faire une voiture plaisir autant pousser le truc jusqu’au bout. [Quitte à bien me faire remarquer par ces températures, j’ai hésité à me la jouer à la Top Gear en perçant moi-même le pot d’échappement. Qui a dit mauvaise idée ?]

Dès les premiers tours de roues, je me rends vite compte que cette Coccinelle n’est pas une voiture de sport. Un léger manque de dynamisme se fait vite ressentir. Même si le moteur est plutôt très vif, et que la boite DSG7 est très réactive et invisible, ce n’est pas une voiture prévue pour aller vite.

La rigidité de la caisse est cependant très bonne et permettra à coup sûr de prendre du plaisir à son volant. Simplement il n’est pas nécessaire d’envisager de faire la course avec une DS3 par exemple, bien plus agile et rigolote. Un léger roulis se fait ressentir à vive allure et la Cox se dandine un peu trop sur ses suspensions. De plus la direction n’est pas des plus précises, et même si les accélérations et reprises sont très bonnes, elle semble un peu plus pataude au freinage (1500 kg sur la balance).

J’en reviens obligatoirement à mes 250 km effectués en région parisienne, souvent de nuit, entre trajets pour le boulot ou soirée fun dans la capitale.

Ce qui me permet de vous parler de son côté citadine, ses formes ne sont pas toujours facile à apprivoiser et pourront vous priver de vous faufiler comme bon vous semble. En revanche, la visibilité n’est pas des plus mauvaises et est même très bonne vers l’arrière, décapoté aussi.

La souplesse de son moteur et la bonne boite DSG7 en font une bonne voiture pour vos trajets du quotidien. Le seul reproche que je pourrais lui faire vient du mode roue libre. Le changement de vitesse est absolument invisible et sans à coup, au passage et au rétrogradage, mais ce mode lui donne finalement quelques à-coups lorsque l’on veut légèrement ré-accélérer. Et attention à la consommation qui dépassera facilement les 6,5-7 l/100 en fonction de votre conduite et de la circulation.

Pour terminer je réponds donc à ma question du départ. OUI il est possible de rouler cheveux au vent en hiver. Mais pensez à bien vous couvrir : je regrette l’absence d’un volant chauffant, les sièges chauffants ne sont pas les plus puissants que j’ai pu avoir et le chauffage n’est pas très efficace (en comparaison avec la Mustang). Dommage !

Mais pour profiter de tout cela il faudra avoir un compte en banque relativement bien fourni… La Volkswagen Coccinelle Cabriolet débute à 26 290 € avec le 1,2 TSI de 105 ch. On passe rapidement à 31 180 € avec le 150 ch couplé à la DSG7, auquel il faut rajouter encore plus de 4000 € pour la finition Dune. Après quelques options telles que le Keyless Access à 525 € ou le détecteur d’angle mort à 400 €, on monte pour mon modèle d’essai à 41 070 €. Et 44 270 € en 220 ch DSG6.

Elle a suscité énormément de réactions, toujours positives, que ce soit dans la rue ou auprès de mes collègues, famille, amis… C’est un véritable achat coup de cœur, malgré ses quelques défauts on en ressort au final avec la banane. Je ne vois alors pas ce qui pourrait vous empêcher de craquer, hormis donc son prix.

Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)

PS : à tous les nostalgiques de le Coccinelle originelle, veuillez m’excuser pour l’emploi du mot « Cox »…

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