Pour parvenir à mes fins il me fallait évidemment une monture, le Peugeot 3008 s’est rapidement imposé à moi. J’en gardais un excellent souvenir de ma prise en main presque deux ans auparavant du côté de Bologne. Par ailleurs, afin de bénéficier d’un peu de puissance sans pour autant faire exploser le budget carburant, je me suis tourné sur l’excellent moteur 1.2 Puretech de 130 ch associé à la boite EAT6. Allez, vous grimpez avec moi ?
Jour 1 : De Paris au Lac Iseo
Le voyage débute un jeudi matin d’avril du côté de Paris, la grisaille ne nous quittera pas jusqu’au tunnel du Mont-Blanc où quelques éclaircies commencent à apparaître. Je n’avais pas traversé le tunnel depuis peut-être 15 ans, je m’en faisais tout une montagne (pardon, je n’ai même pas fait exprès…). Pourtant 12 minutes et 55 € (pour un aller/retour sous 7 jours) plus tard nous voici de l’autre côté, avec le soleil s’il-vous-plait, et 20 sympathiques degrés. Les vacances peuvent commencer même si il ne reste pas loin de 4 heures de route avant notre première destination le long du joli Lac Iseo.
10 heures après les premiers tours de roues, nous y sommes enfin, le temps du premier bilan. Les 1000 km ont été une formalité avec une bonne insonorisation et un confort de roulement impeccable, le tout avec une puissance nettement suffisante pour s’insérer ou se relancer. Je précise que pour circuler sur les autoroutes italiennes il vous faudra aimer la conduite dynamique, c’est en effet assez sportif et dense, sans oublier les quelques petites extravagances des conducteurs que l’on peut croiser (ça me met vite dans l’ambiance concernant le rapport des italiens avec le code de la route :-D). Ma seule déception intervient en scrutant l’ordinateur de bord qui m’affiche une consommation à 7,5 litres aux 100 km, en conduite cool à 130 km/h j’espérais descendre sous les 6,5l/100. A peine 600 km d’autonomie ça fait juste pour un tel road trip d’autant que sur autoroutes les prix s’envolaient à plus de 1,8 € le litre dans tout le pays.
Pour parfaire votre culture, le Lac Iseo est situé au nord de l’Italie entre les lacs de Côme et de Garde, bien moins connu que ces derniers il offre pourtant un panorama exceptionnel. De nombreuses activités sont proposées pendant la saison estivale rendant le coin très apprécié des touristes. Le ciel particulièrement bleu à notre arrivée et au réveil le lendemain nous a offert de magnifiques paysages. Le réveil d’ailleurs, a pu se faire avec une vue à couper le souffle directement sur le lac et les montagnes. Les appartements proposés sur Airbnb nous auront permis tout au long du voyage de profiter d’emplacements idéals, de tarifs raisonnables et de logements très agréables à vivre.
Jour 2 : Balade autour du Lac de Garde
Le deuxième jour sera consacré une nouvelle fois à un des plus jolis lacs d’Italie, le Lac de Garde. Malheureusement ce n’est pas cette étape qui me laissera un souvenir impérissable. Le Lac de Garde n’a pas voulu nous dévoiler toute sa beauté, il sera resté toute la journée dans une brume assez surprenante et très tenace nous privant de jolis rayons de soleil et surtout de pouvoir observer les montagnes tout autour. Pourtant tous les petits villages environnants méritent le détour ; Desenzano del Garda, Bardolino, Garda, Malcesine, Riva del Garda, il devient difficile de choisir quand on ne peut pas tout faire.
Avec le 3008, on prend un malin plaisir à se faufiler aisément dans toutes les petites ruelles qui déroulent devant nous. Il se montre toujours aussi à l’aise en toutes situations et conserve un certain confort même sur de l’asphalte accidenté. Je continue en plus à rester séduit par le moteur onctueux et volontaire tout comme la douceur de la boite.
Pour ma part, je garde un coup de cœur pour Lazise. On y découvre une petite ville au décor typique de la région avec son joli port, des ruelles colorées et une grande place animée. Pour agrémenter la visite, des excursions en bateau sont également envisageables tout comme de longues balades à pied ou en vélo sur les rives du lac. On a même pu se régaler grâce aux nombreux glaciers sur place. J’aurais volontiers profité quelques jours de ce petit coin de paradis, mais le road trip doit continuer pour observer des paysages totalement différents…
Jour 3 : Sur la route des Dolomites, « che spettacolo » !
Ah le fameux 3ème jour… la principale raison pour laquelle j’ai choisi le Peugeot 3008 : les Dolomites, ces magnifiques montages du Nord de l’Italie. Et pourquoi le 3008 alors ? J’avais en fait gravé dans ma mémoire son incroyable agilité, la tenue de route exceptionnelle et son grip à n’en plus finir, bref son toucher de route sensationnel quoi…
Le parcours du jour nous emmènera de Bolzano à Cortina d’Ampezzo par la magnifique Routes des Dolomites et ses 115 km (et plus si affinités) aux portions parfois très sinueuses. A cette période de l’année et après cet hiver glacial, les paysages sont tous recouverts de plusieurs mètres de neige offrant un paysage auquel je ne m’attendais pas mais tout aussi majestueux. L’Autriche n’est pas très loin, les villages profitent donc d’un charme tyrolien très prononcé et la culture tout comme la langue germanique sont très présents.
On attaque rapidement notre découverte par le Lago di Carezza (Karersee) qui est un point de vue à ne pas manquer et parfaitement typique du coin. Même avec la neige et la glace on distingue son eau habituellement très claire et l’envie de rester là des heures à contempler les environs se fait vite présente. Mais malgré le peu de km à parcourir, la journée va être intense et il ne faut pas tarder à repartir.
A ce moment-là je vais enfin pouvoir réellement commencer à m’amuser au volant de mon Peugeot 3008 et me rendre compte de ses aptitudes phénoménales (oui j’ose le mot). Il manquera certes d’un peu de puissance sur certaines côtes (quelques routes culminent à plus de 2300 m) mais on titille la zone rouge à près de 6000 tr/min sans problème pour aller chercher la moindre ressource. Même après avoir essayé la boîte EAT8 je continue à être très satisfait de l’EAT6, en mode sport elle semble presque anticiper nos sollicitations et en cas d’erreur les palettes au volant sont à votre secours (bien qu’on ne puisse pas vraiment compter uniquement sur elles car elles sont placées trop en arrière et fixes).
Tout au long de ce tracé sinueux avec près de 7 heures à son volant j’ai été bluffé à de nombreuses situations : stabilité à toute épreuve, courbes très rapides sans dévier de la trajectoire, épingles serrées prises avec facilité, train avant précis, caisse rivée au sol, train arrière souvent compliqué à faire partir. Au final, pas un seul italien chevronné n’arrivait à rester à mon niveau lors de chaque nouveau virage pris avec panache. Je pouvais au fil de la journée hausser le rythme tout en conservant un comportement exemplaire et sécurisant. En plus, le freinage est très mordant et endurant (heureusement !). Je ne sais pas si j’arrive à vous retranscrire les vraies sensations que l’on a son volant, mais je suis vraiment bluffé par sa capacité à rester coller au sol en lui infligeant une conduite si énergique. Quel plaisir ! Seul point négatif, la consommation qui s’est envolée à plus de 13 l/100 km nous gratifiant d’un joli plein à plus de 80 € pour la journée.
J’en profite ici pour vous parler de ce qui fait le plus débat avec cette voiture : l’habitacle. J’étais déjà un adepte de cet iCockpit trouvant à chaque fois facilement ma position de conduite. Le petit volant me permet de faire corps avec ce crossover en me laissant totalement oublier qu’il s’agit d’un modèle de tout de même plus de 4,4 m. La planche de bord est en plus très jolie et originale, tout y est plutôt bien fini et l’instrumentation digitale permet à chacun d’adopter son habillage favori. Petit coup de cœur en plus sur les sièges qui proposent un parfait maintien tout en étant chauffants et massants. Ah j’oubliais… avec de grosses journées ensoleillées comme celle-ci on apprécie l’énorme glacière dans l’accoudoir central pouvant accueillir plusieurs bouteilles d’1,5l et autres collations.
Jour 4 : A l’assaut des frontières !
Depuis un paquet d’années maintenant, l’Europe nous offre de belles possibilités pour passer des frontières facilement. Ce jour-là, nous avons donc pu faire un tour du côté de la Slovénie puis de la Croatie avant de faire demi-tour après seulement quelques heures sur place. On débute par Piran, en passant si possible par Koper et Izola. Piran (ou Pirano) est probablement la plus belle ville de la côté Slovène. On apprécie de se perdre dans les petites ruelles sans voiture et faire une pause-déjeuner au bord de la Mer Adriatique à l’eau transparente. Pour une visite idéale je vous conseille de vous stationner au parking Arze (1€20 de l’heure) et de ne pas oublier de grimper sur les remparts (45.527469, 13.571507) pour une vue imprenable sur la ville, la mer et les montagnes au loin.
On reprend la route en début d’après-midi direction la Croatie en longeant la côte de Savudrija à Novigrad. Grâce à cette journée, j’apprécie la polyvalence proposée par les SUV qui débarquent en nombre sur nos routes. Il arrive en effet parfois que les routes se transforment en chemin et puissent donner pas mal de sueurs froides aux voitures basses. Pour nous, avec notre garde au sol surélevée et quelques protections ici et là, point de stress à l’horizon. Qui plus est, il est d’une étonnante stabilité et confort sur de tels chemins, même à haute vitesse. Sinon, il y avait néanmoins fort heureusement tout plein de jolies routes sinueuses qui me replongent avec joie dans la journée de la vieille. L’agilité du 3008 continue à m’épater, et plus je le connais, plus j’arrive à le pousser dans ses limites avec un sentiment de sécurité pourtant toujours très présent.
Pour info, en Slovénie, une vignette est nécessaire sur les autoroutes et en Croatie il existe des péages comme chez nous. Profitez-en pour découvrir les environs en empruntant les routes secondaires ! Surtout qu’en Slovénie le carburant retombe à moins de 1,3€/l. Pour cette journée très complète, la consommation s’est stabilisée à nouveau à 7,5l/100.
Jour 5 : La côte adriatique
Après 2 grosses journées, pour les organismes et la machine, il est temps de se reposer avant le grand retour du lendemain. Pour cela on trouve une immense plage du côté de Bibione, une des plus grosses stations balnéaires de la Vénétie, que l’on imagine aisément bondée l’été. Aujourd’hui, il n’y a personne et on profite des derniers rayons de soleil qui vont petit à petit se cacher au fil de la journée pour bronzer un peu. L’eau est un peu fraîche pour le moment et on se contentera de tremper les pieds puis pique-niquer.
Pour se rapprocher de notre dernier logement Airbnb, on prend la direction de Chioggia. On ne trouve pas beaucoup d’infos ou photos sur Chioggia, mais la petite Venise comme on l’appelle ici est une jolie petite commune dressée autour d’un canal principal. De l’aveu des locaux, la saison n’a malheureusement pas commencé en raison d’une météo pas terrible, donnant au coin un aspect de villes mortes. Pourtant, le centre historique est lui un peu plus animé avec de nombreux restaurants et vaut vraiment le coup d’œil, de jour comme de nuit. En plus, il est envisageable de rejoindre Venise en Vaporetto en un peu plus d’une heure pour 8€, ceci après avoir garé votre voiture aux pieds de la ville (1€ de l’heure ou 4€ la journée).
Jour 6 : Ça sent la fin…
Après tout un tas d’émotions et de découvertes il va déjà être temps de mettre fin à cette virée de près de 3500 km. Mais d’abord, je souhaitais retourner passer une poignée d’heures du côté du Lac de Garde, histoire de raccourcir un peu notre dernier trajet.
Plus haut, je ne vous ai volontairement pas parlé de Sirmione, peut-être le village le plus connu sur ce fameux lac. En effet, afin de bien conclure ce périple, j’ai souhaité faire une pause-déjeuner sur cette presqu’île. Sirmione, presque entièrement piétonne, nous accueille par une jolie forteresse construite au 13ème siècle. C’est une ville agréable où on se verrait bien flâner une journée entière à profiter des nombreux vestiges historiques, petites ruelles typiques ou encore des champs d’Olivier dans les parcs au bord de l’eau. Malheureusement, comme lors du 2ème jour, la brume nous priva de la vue sur les paysages environnants. Décidément, il me faudra vite revenir visiter la région !
Le moment est venu de reprendre la route et d’affronter ce trajet de 10h en direction de Paris. Grâce au très bon système audio Focal, les mélomanes qui m’accompagnaient n’auront pas vu le temps passer en lançant leurs playlists Spotify préférées. Ce Peugeot 3008 reste toujours aussi confortable après autant de km passés à son volant et aucun mal de dos n’est à déplorer. Même si le bilan final arrive quelques lignes plus bas, vous l’avez compris, je n’ai pas eu à regretter mon choix pour ce gros road trip à travers l’Italie, la Slovénie et la Croatie…
Quel bilan ?
Dans ce domaine, je ne suis pas particulièrement chauvin et n’hésiterais pas à critiquer une voiture française, mais ce Peugeot 3008 est une franche réussite. Et il y parvient grâce à une recette plutôt simple ; il est joli, confortable, offre des motorisations suffisantes et surtout une agilité exceptionnelle qui laissera sur le carreau bon nombre de concurrents. Alors certes, certains pourront ne pas supporter l’iCockpit ou d’autres critiquer l’absence de 4RM mais franchement l’essayer, c’est l’adopter. Dans tous les cas, j’espère sincèrement que ce format d’essai en véritables conditions réelles vous aura plu et permis de voyager un peu avant les grandes vacances qui approchent.
Je vous invite à jeter un œil à toutes les photos de ce road trip, dont quelques inédites, ci-dessous.
Je remercie vivement Peugeot France et les équipes (elles se reconnaîtront) pour ce prêt très longue durée et leur confiance.
Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)