Un week-end au club Porsche de France !

La période hivernale ne fait que commencer et vous pensez déjà au calendrier 2015 des événements autos ? Vous passez vos nuits à rêver que vous sillonnez les belles routes au volant de votre cabriolet tout neuf ? Blottis contre votre radiateur, vous vous rappelez avec mélancolie ces belles journées d’été passées le long des pistes ? Vous essayez en vain de vous réconforter en regardant une Formule 1 devenue maussade ? Si vous en êtes arrivés à ce point, c’est que vous êtes comme moi, et cet article est fait pour vous !

Depuis maintenant presque dix ans, j’ai le plaisir de me rendre chaque année à Magny-Cours pour le meeting du club Porsche de France, le dernier week-end d’août. Cette année ne déroge pas à la règle, puisque je suis à nouveau très bien accueilli par les équipes de Monsieur Vegeais. Bienvenue dans un club où la passion passe avant l’argent, et où le sport auto est un plaisir à faire partager avant d’être un business !

Comme le veut la tradition, je commence mon week-end par un petit tour sur les parkings. Je ne suis pas surpris d’y trouver une majorité de modernes et de pistardes : les GT3, toutes générations confondues, sont les reines et cela promet de donner un beau spectacle en piste. Mais ces dernières sont bien accompagnées par une flopée de Cayman et de 911 en tout genre. Une perle rare est également de la partie : une authentique 993 GT(2) !

Je continue mon chemin en passant dans les paddocks, où les mécaniciens règlent les derniers détails avant d’envoyer les pilotes limer les vibreurs. Les odeurs de gomme et d’essence se mélangent pour faire un cocktail parfait : me voilà bien de retour là où je me sens le mieux : sur la pit-lane ! Les box sont partagés entre les équipes de Porsche Cup et les propriétaires privés avec leurs autos de route, et l’ambiance qui règne ici est excellente ! Porsche expose également une maquette à l’échelle 1:1 de la 919, un joli coup de communication pour rappeler que la marque continue de courir au plus haut niveau et ne trahit pas ses origines.

Le plateau des autos de route s’apprête à rentrer en piste, les pilotes enfilent leur cagoule, leurs bottines et leur casque, et se glissent, sourire aux lèvres, dans le baquet ! La pit-lane se remplit, la sirène retentit et enfin le feu passe au vert….. gaz !

Je me dépêche à mon tour de les suivre pour assister au spectacle depuis le long de la piste. Et cela vaut le détour ! Les conditions sont optimales, grand soleil, piste chaude, tout est réuni pour se faire plaisir ! La session en cours est réservée aux propriétaires chevronnés, et le rythme est donc très soutenu ! 991 GT3, 997 GT3 RS 4.0 et 3.8, 997 GT2…. la bataille fait rage, et quel spectacle ! C’est un régal pour les yeux et les oreilles ! Bien que fan absolu de la nouvelle GT3, je dois admettre que mon coup de coeur du week-end va pour la RS 3.8 bleue à bandes rouges : un bijou !

Quelques minutes plus tard, c’est au tour des Cup de faire leur entrée en piste. Positionné à l’épingle d’Adelaïde, j’entends déjà les flat-6 démarrer dans les stands, avant de les voir débouler à toute allure dans la ligne droite ! Rétrogradage éclair, freinage tardif, trajectoire au cordeau, le ton est donné ! Jamais je ne me lasserai de la sonorité de ces GT3 Cup à l’échappement libéré, c’est un plaisir indescriptible !

De retour dans les paddocks, je découvre cette 991 GT3 blanche à bandes rouges, qui rappelle la 997 3.8 RS. La configuration est de très bon goût ! C’est l’occasion pour moi de vous parler de cette nouvelle GT3. Il avait été rare d’en croiser jusqu’à ce jour, la faute au défaut rencontré sur le moteur, qui a forcé la marque à faire un rappel massif à l’usine. Mais cette fois elles sont bien présentes, et en masse ! Pas moins de sept exemplaires ont été recensés sur le week-end, et j’ai donc tenté ma chance au jeu des baptêmes de piste. Je n’ai d’ailleurs pas eu de mal à trouver puisque la première personne à qui j’ai demandé m’a gentiment laisser m’installer dans sa GT3 noire toute neuve. A l’intérieur, pas de doute, on est bien dans une GT3 : extincteur entre les jambes, harnais cinq points, fibre de carbone, alcantara, l’esprit est là ! J’enfile à mon tour le casque, je baisse la visière, je serre les harnais, et c’est parti pour 40 minutes de plaisir intense et de sensations fortes. Il semblerait que je me soit adressé à la bonne personne, puisque le propriétaire est un fin pilote : pas une auto ne nous aura dépassé pendant toute la session ! Je vous raconte cela car j’ai été bluffé par le potentiel de cette auto ! La GT3 est d’une agilité et d’une précision fabuleuse, à tel point que les chicanes et les portions lentes deviennent une formalité. Le mythique “S” d’Imola s’avale à une vitesse impressionnante ! Le nouveau système avec roues arrières directrices y est certainement pour beaucoup, et c’est d’une efficacité diabolique ! Le compte tour gradué jusqu’à 9000 tours par minute est une invitation au bonheur, et le pilote ne se fait pas prier pour aller jusqu’au rupteur. Encore une fois, c’est un plaisir auditif incroyable, on a la sensation d’être à bord d’une Cup ! Comme toute Porsche qui se respecte, les freins céramiques vous arrêtent à la moindre pression du pied. Mais la grosse évolution de cette 991 GT3 est la présence de la boite PDK à sept rapports, qui n’était pas proposée sur les GT3 jusque là. Nombreux sont les puristes qui regrettent que le choix ne soit pas possible entre boite mécanique et robotisée, ce qui peut s’entendre quand on connait le plaisir d’un talon-pointe et du toucher du levier de vitesse. Ceci étant dit, la vitesse de passage des rapports sur la nouvelle PDK est simplement astronomique ! Alors bien sur, le fameux “coup de pied aux fesses” se fait moins ressentir qu’auparavant, mais c’est d’une efficacité encore inégalée chez Porsche, et c’est avant tout ce que l’on attend d’une Porsche GT3 : la performance. En 2014, la totalité de la concurrence est passée aux boites robotisées, et Porsche se devait de faire de même pour suivre le rythme. Mais qu’en pensent les propriétaires justement ? A l’heure où je vous écris, j’ai eu deux autres opportunités de monter à bord de la 991 GT3 et de recueillir les témoignages de leurs chanceux propriétaires. Tous m’ont dit avoir eu une certaine appréhension à l’achat quant au manque de plaisir provoqué par cette absence de boite mécanique, mais ils sont tous unanimes : une fois en piste, on oublie très vite ce sentiment et le gain de temps considérable qu’offre la PDK donne le sourire ! Les deux mains posées constamment sur le volant, le pilote n’a “plus qu’à” se concentrer sur son pilotage, et le chrono est alors au rendez-vous ! La 991 GT3 est donc une réussite sur tout les points, et il me tarde de découvrir les performances de la GT3 RS, qui promet d’être encore plus ébouriffante ! Un grand merci au propriétaire pour ces quarante minutes en sa compagnie.

Le plein de sensations fait, je descend donc de la GT3 avec l’impression d’avoir fait une bonne heure de sport, et je rejoins à nouveau la pit-lane. A l’heure du repas, les stands sont désertés, et c’est un plaisir pour les photographes !

Les plateaux s’enchaînent ainsi les uns après les autres pendant tout le week-end, toujours dans un bel esprit et avec un rythme élevé.

Enfin, alors que nous arrivons aux dernières heures du second jour, il est l’heure de la course de Cup. Le temps s’est dégradé depuis la veille, et de gros nuages entourent le circuit. L’atmosphère est pesante sur la pitlane, au moment où les équipes hésitent entre partir en pneus slicks ou en intermédiaires. Le regard des pilotes est fermé, chacun rentre dans sa bulle et se prépare à l’inévitable : la pluie ! C’est un de ces moments que j’aime particulièrement dans le sport automobile, ces moments où l’on ressent toute la pression et la concentration des équipes, et je trouve cela simplement magnifique !

Et ce qui devait arriver arriva, le déluge est tombé sur Magny-Cours. Quelque peu retardé, le départ est lancé sous des trombes d’eau ! Quoi de plus motivant qu’une meute de 911 en pleine bagarre sous une pluie battante ? Je retourne en piste au pas de course pour assister à ce moment magique ! Et les voilà qui arrivent, dans un vacarme génial et dans une atmosphère dramatique comme je les aime : c’est simplement splendide !

Les conditions étant plus que délicates, tout le monde est prudent, et il n’y aura que quelques travers à déplorer. A ce petit jeu d’équilibriste, c’est Vincent Beltoise qui rafle la mise avec une avance très confortable sur ses poursuivants, un coup de maître !

La course terminée, tout le monde remballe le matériel avec des souvenirs plein la tête et le sourire bien vissé au visage ! Le week-end s’est à nouveau très bien déroulé, et ce club se porte à merveille ! J’en profite pour remercier toute l’équipe du club Porsche de France pour leur organisation sans faille et leur sens du partage. Des valeurs qui reflètent bien l’esprit de la marque allemande, mais qui sont si rares de nos jours que c’est important de le souligner ! Merci de prouver une nouvelle fois que le sport automobile est avant tout une passion qui se partage et qui se transmet de génération en génération, que les gouvernements français le veuillent ou non ! J’espère que cet article vous aura donné le sourire, je vous souhaite une bonne hibernation automobile et je vous donne rendez-vous à la reprise de la saison !

Crédits Récit et Photos : Nicolas Verneret pour Blogautomobile.fr

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